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Albayane | Maroc | 06/06/2014
Il n’est un secret pour personne que les soins de santé ne répondent pas totalement aux attentes de nos concitoyens. C’est une réalité qui est vécue au quotidien par un grand nombre de patients aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Il serait inexacte de prétendre que tout va bien en ce qui concerne la qualité des soins, l’accueil des malades et de leur famille, certains comportements et agissements blâmables, le gaspillage, le clientélisme…
On ne peut occulter ces éléments et tant d’autres qui sont la source, la cause des insatisfactions des populations et qui ont une incidence négative sur les soins de santé qui répondent peu aux attentes des populations. Cela se reflète dans un taux d’utilisation remarquablement bas : à peine 0,6 nouveau cas par personne par an pour les soins de première ligne et 5% de taux d’admission dans les hôpitaux publics.
Les conséquences de ce déficit qualité sont graves : pour le pays, un manque de résultats et un gaspillage de ressources; pour les populations, un accès inéquitable; pour les usagers, des soins souvent inappropriés et dans la plupart des cas plus chers que ce qu’ils devraient être.
Les causes sont multiples et nombreuses, mais il faut souligner que l’offre de soins actuelle est inégalement répartie et est exacerbée par la pénurie en ressources humaines.
Revoir la copie
Le Maroc fait face à un manque de soignants, et en premier lieu de soignants capables de fournir des soins de proximité de qualité. On ne peut admettre la pléthore de médecins au niveau de certains services hospitaliers ou exercent plusieurs gastro-entérologues, des cardiologues, des pédiatres, des diabétologues, des internistes, dermatologues et qu’ailleurs il y a un vide. C’est aussi valable pour les infirmiers surtout au niveau des maternités, des centre de santé, radiologie, laboratoire …
Il s’agit aujourd’hui de revoir la copie, d’étendre l’offre en créant des réseaux de soins de proximité sur tout le territoire. Un meilleur accès aux soins exige en premier lieu un maillage dense de structures (publiques ou privées) de soins de proximité: des soins de santé primaires sous forme d’unités de santé familiale avec une responsabilité claire pour une population définie. Il faut réorienter le système de soins (et les ressources humaines) d’un système basé sur le tout hôpital vers un système basé sur un réseau d’unités de santé familiale, ce qui contribuera à assurer des soins de qualité au plus grand nombre.
Ce qui ne veut nullement signifier qu’il faut vider les hôpitaux de leurs personnels, mais bien au contraire, il faut veiller à une répartition équitable, juste, efficiente et cohérente de l’offre de soins. C’est ce qui justifie amplement la mise en place au niveau de toutes les régions du Maroc du fameux Schéma régional d’offre de soins (SROS).
Améliorer la qualité et l’accessibilité des soins
Assurer des soins de qualité à chaque patient, dans des structures adaptées, par un personnel qualifié et permettre a chaque citoyen de pouvoir bénéficier d’un bon accueil dans des hôpitaux ou l’humanisation est une réalité vécue au quotidien sont des préoccupations constantes des personnels de santé. Cette approche exige la mise en place d’un schéma régional d’offre de soins.
Les objectifs assignés au SROS visent le redéploiement des infrastructures existantes dans un double souci d'efficacité et d'efficience et pour mieux répondre aux besoins de santé de la population, besoins en évolution constante aussi bien en termes qualitatifs que quantitatifs
Le SROS fixe les objectifs en vue d’améliorer la qualité, l’accessibilité et l’efficience de l’organisation sanitaire. Il prévoit l’organisation territoriale des moyens qui permettent la réalisation des objectifs. Il vise à susciter les adaptations du dispositif hospitalier, notamment les coopérations entre les établissements hospitaliers et les centres de santé. Il détermine l’organisation territoriale des moyens de toute nature, qui permettront la réalisation des objectifs qu’il fixe.
Corriger les dysfonctionnements
Le SROS est un document de cadrage des grands axes de la recomposition hospitalière. Les objectifs qu’il retient, visent à corriger les principaux dysfonctionnements que le bilan de l’existant et les différents diagnostics effectués par le département de la santé ont révélés. Le SROS indique les cibles à atteindre mais laisse des marges de manœuvre aux établissements de santé sur les modalités. Sa mise en œuvre s’appuie sur les contrats d’objectifs et de moyens qui sont négociés entre le ministère de la santé, les directions régionales et chaque établissement de santé.
Il reste bien entendu à définir la relation qui devra exister entre secteur public et secteur privé. Sur quelles bases pourra-t-on envisager une complémentarité ?
Le cas échant mettre en place une coordination des soins entre secteur public et privé. Cette coordination est une nécessité, car elle constitue un gisement fantastique de moyens de production. Il n’y a qu’à voir le nombre de cabinets médicaux, de cliniques privées, de centres de radiologie, de laboratoires existant a Rabat et Casablanca pour comprendre que le concept est une nécessité souhaitée mais qui s’impose aujourd’hui.
Il y a et il y aura certes des résistances aux changements, des obstacles pour envisager ou mettre en œuvre un tel concept. Il faut en tous les cas apprendre à conjuguer les efforts, mais pour organiser une saine concurrence, qui reste un des garants de la recherche de qualité.
Dans tous les cas de figure, le Schéma régional de l’offre de soins (SROS), émanation de la base, est un outil de travail incontournable pour organiser la régulation de l’offre actuelle de soins.
Les S.R.O.S sont la vision stratégique qui nous semble la plus démocratique sur le plan politique et la plus séduisante en termes d’économie de santé. Les propositions de solution à des problèmes spécifiques de santé discutés librement au sein d’un groupement régional composé de responsables de haut niveau, de professionnels et techniciens de la santé, d’élus et représentants de la profession tant du secteur publique que privé seront de loin les plus judicieuses et les plus efficientes.
Écrit par Ouardirhi Abdelaziz
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