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Revue de presse

Avec de la prévention, on pourrait éviter 75% de la mortalité des mamans et des bébés ; Entretien avec Pr My Idriss Alaoui, ancien chef du service d’Anesthésie- Réanimation de l’hôpital d’enfants du C.H.U. Ibn Sina de Rabat

L'Opinion | Maroc | 19/04/2014

Au Maroc, chaque année, 12.000 bébés décèdent dans les 28 premiers jours de vie et 24.000 restent handicapés, alors qu’on pourrait éviter près de 75% de la mortalité des mamans et des bébés. C’est pour cela qu’il est impératif de faire la prévention au niveau des hôpitaux et divers établissements, de former les 4000 sages-femmes au Maroc, formation initiale et continue tout au long de la vie professionnelle, sur la manière d’améliorer la sécurité des enfants à travers la maitrise de certains gestes. Dans les pays avancés, la sage-femme, présente à chaque naissance, est amenée à débuter seule les gestes de réanimation dans 20 à 40% des cas. Pr Alaoui, Anesthésiste Réanimateur, à la retraite, s’est attelé depuis à la cause associative, dans le cadre de la prévention des risques d’handicap et de mort des mères et enfants en cours de grossesse et d’accouchement. Il est le Président fondateur de plusieurs associations caritatives : ‘’Tous Pour La Santé’’, ‘’Medrassa wa Jar’’, ‘’Pour la vie d’un enfant’’ et, depuis 2011, il est le Président de « Al Hayat Chaines de Vie », une association dont l’objectif principal est la réduction de la mortalité et morbidité maternelle et néonatale au Maroc.

Tout d’abord, médicalement parlant, qu’est-ce qu’un handicap mental ?

Un handicap mental se définit comme étant une altération neurologique secondaire à une ou des lésions neuronales d’origine anoxique, ischémique, traumatique, tumorale ou dégénérative... Ces lésions cérébrales doivent avant tout être prévenues, car, une fois installées elles sont définitives.

On peut cependant améliorer les conséquences de ces lésions et améliorer dans une mesure plus ou moins grande le confort de vie du patient victime de ces lésions.

Comment prévenir un handicap mental lors de la grossesse et de l’accouchement ?

On estime le nombre d’handicapé, de tout type, au Maroc à 1.500.000 personnes.

Au cours et au décours de la grossesse et de l’accouchement au Maroc sur les 613.000 naissances annuelles, on déplore la survenue d’environ 12.000 cas de nouveau-nés handicapés chaque année. La grande majorité de ces handicaps sont dus au non respect de règles simples que sont les 4 chaines de vie: La chaîne de l’hygiène, La chaîne de la Chaleur, La chaîne de la respiration et La chaîne de l’allaitement maternel.

La prise en charge d’un handicapé, pour seulement améliorer son confort de vie et non pour récupérer ce qu’il a définitivement perdu, coûte environ 300.000 dirhams annuellement. Pour éviter cela, notre association s’est fixée comme but de former les sages-femmes qui sont en première ligne lors de tout accouchement, aux règles simples des quatre chaines de vie et leur rappeler comment prendre en charge un nouveau-né à la naissance.

Parlez-nous des formations que vous faites et dans quel domaine ?

Nous avons, à ce jour, formé 1.200 sages-femmes à travers différentes régions du Maroc, désignées par le ministère de la Santé comme étant les régions cibles, et nous nous proposons d’ici la fin de l’année 2014 de former le reste des sages-femmes marocaines travaillant en salle d’accouchement, soit 800 sages-femmes. Donc un total de 2.000 sages-femmes à qui il est fourni, outre la formation de 48 heures théorique et pratique de remise à niveau, du matériel pédagogique pour diffuser dans leur entourage professionnel les informations acquises et également du matériel technique de réanimation néonatale qu’elles gardent pour elles, pour prendre en charge tous les nouveau-nés qu’elles accouchent.

Cette formation et ce matériel pédagogique sont fournis par notre association grâce à la générosité de notre partenaire américain: Fondation L.D.S. Charities de l’Etat de l’Utah des Etats-Unis d’Amérique et au prix dont a été honoré notre association par ‘’Initiative for Mothers’’ du laboratoire MSD.
Tout ce travail se fait en collaboration étroite avec le ministère de la Santé et ses différentes directions régionales pour atteindre les objectifs 4 et 5 du millénaire d’ici fin 2015.

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