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Revue de presse

Entretien avec Dr Sidi Mohammed Ezzouhairi, SG de la Société marocaine de glaucome : «Le glaucome peut aboutir à une cécité irréversible»

Le matin | Maroc | 15/03/2014

Le Matin : La Société marocaine du glaucome (SMG) a organisé du 9 au 16 mars la Semaine mondiale de la maladie. Quelles sont les activités développées durant cette semaine ?

Dr Sidi Mohammed Ezzouhairi : Nous avons organisé une grande campagne de sensibilisation et de dépistage à l'hôpital Moulay Youssef de Casablanca le dimanche 9 mars 2014 avec la participation de nombreux médecins-ophtalmologistes et également des orthoptistes et des opticiens. Il y a eu une bonne affluence. Un certain nombre de cas de glaucome ont été dépistés au cours de cette journée et cette initiative a été faite en partenariat entre l’Association marocaine contre la cécité (AMC), la Société marocaine de glaucome (SMG), l’Association Ainy, et également le Rotary Club Lumières de Casablanca. Une autre campagne a été organisée le 16 mars à Marrakech. Par ailleurs, une campagne médiatique a été initiée dans le but de sensibiliser le grand public et faire comprendre aux personnes qui ont plus de 40 ans l'intérêt d'aller faire une consultation chez l'ophtalmologiste d'une manière régulière.

Le glaucome est une maladie souvent méconnue. De quoi s'agit-il concrètement ?

Le glaucome dans sa forme chronique, forme la plus répandue dans notre pays, est une maladie qui est sournoise et silencieuse. Il n'y a pas de signes qui permettent d'alerter le patient qu'il est atteint de cette maladie. C'est une pathologie qui, en l'absence d'un dépistage précoce, d'un traitement adapté et d'un suivi régulier, aboutit à la mal-voyance et enfin à la cécité et cette cécité est irréversible. Nous ne connaissons pas aujourd’hui de causes directes qui déclenchent cette maladie du nerf optique, mais il existe un certain nombre de facteurs de risque qui lui sont rattachés. Le plus important est l'élévation de la pression à l'intérieur de l'œil, mais ce facteur n’est pas obligatoire. D'une manière générale, chaque fois qu'il y a une élévation de la pression intraoculaire, il y a risque de glaucome d'où l'intérêt de surveiller ce facteur au cours d'une consultation ophtalmologique régulière. Le second facteur de risque est l'hérédité qui joue un rôle très important : quand une personne est atteinte d'un glaucome, les membres de la même famille peuvent être également atteints. Le troisième facteur est l'âge, en effet la prévalence de glaucome augmente avec l'âge d'une manière régulière, cette prévalence est entre 2% et 3% à l'âge de 40 ans pour atteindre les 9% à 10% à l'âge de 70 ans. Le glaucome est plus sévère, plus précoce et plus fréquent chez les personnes dites mélanodermes c'est-à-dire qui ont une peau mate, voire une peau noire. Il existe également d'autres facteurs : la myopie forte, la migraine, la maladie de Raynaud, les facteurs vasculaires, les hypotensions artérielles nocturnes, les apnées de sommeil, la prise de corticoïdes. Pour ce dernier facteur, il est regrettable de voir des collyres à base de corticoïdes en quasi-vente libre, ce qui expose leurs utilisateurs, en l’absence d’une surveillance adéquate, au développement d'un véritable glaucome cortisonique. Par conséquent, ce type de collyre doit être délivré exclusivement sur prescription de l’ophtalmologiste, ce dernier vérifiera la pression intraoculaire tout au long du traitement par ces collyres.

Combien de Marocains souffrent de cette pathologie ?

On estime qu’il y a entre 500 000 et 700 000 personnes atteintes de glaucome. Le drame c'est que la majorité de ces personnes ne sont pas dépistées, ni traitées. On estime, d'après les ventes des collyres antiglaucomateux au Maroc, qu'il y a à peine 10% à 14% de l'ensemble de ces patients qui sont réellement dépistés et traités, et que sur cette faible proportion 10% à 14% uniquement (1 sur 5) a eu un champ visuel au cours de l'année 2013. Nous le savons grâce à une enquête effectuée auprès des orthoptistes, qui nous a permis de connaitre le nombre de champs visuels pratiqués au cours de l'année écoulée. Ce qui fait que sur les 500 000 à 700 000 personnes atteintes dans notre pays, à peine 15 000 sont dépistées, traitées et suivies, ce qui est très préoccupant. Cette situation doit absolument changer.

Quelle frange de la population est la plus touchée ?

Bien entendu, en dehors des facteurs de risque déjà énumérés, les facteurs socio-économiques, qui ne rentrent pas en ligne de compte dans l'apparition du glaucome, jouent un rôle aggravant : les populations qui sont enclavées ou isolées, qui vivent dans la précarité, sont non dépistées à temps et sont plus exposées à la cécité que les populations qui ont des couvertures sociales ou qui sont à proximité des grands centres dans les grandes villes du pays.

Quelles sont les conséquences de cette pathologie ?

Les conséquences vont apparaitre d'une manière progressive, sans douleur, sans rougeur, sans larmoiements. On observe d'abord une altération du champ visuel périphérique qui va progresser graduellement pour atteindre le champ visuel central et puis aboutir à la cécité.
On dit que c'est une maladie «voleuse d’yeux» parce que la personne ne se rend compte de rien. Seul un examen ophtalmologique minutieux permet de dépister tôt cette maladie. La consultation ophtalmologique doit obligatoirement rechercher les facteurs de risque cités auparavant, elle doit comprendre la mesure systématique de la pression intraoculaire chez toute personne plus de 40 ans, ainsi qu'un examen de fond d'œil pour étudier minutieusement le nerf optique. En cas de doute, mais aussi pour confirmer le diagnostic de glaucome et suivre son évolution, un champ visuel est obligatoire et incontournable. Lorsque le diagnostic de glaucome est confirmé un traitement est prescrit, il est adapté à chaque situation par le médecin et doit être poursuivi.
Si ce traitement n'est pas efficace ou non respecté par le patient, d'autres alternatives peuvent être proposées comme les lasers ou la chirurgie. Tous ces moyens thérapeutiques ne permettent pas de récupérer la vue perdue, mais seulement de ralentir ou stopper l’aggravation du glaucome.

Propos recueillis par Elimane Sembène

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