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Revue de presse

Santé maternelle : une campagne nationale pour lutter contre la mortalité néonatale

Le matin | Maroc | 27/02/2014

Les statistiques sur la mortalité néonatale au Maroc sont inquiétantes. Chaque année, on dénombre 12 000 décès sur les 600 000 nouveau-nés. Sept cents mères perdent la vie au moment de l’accouchement et 12 000 d’entre elles présentent des handicaps. Suffisant pour tirer la sonnette d’alarme et alerter les autorités. La nouvelle campagne de communication de l’association Al Hayat – Chaînes de vie, «Sauvons 10 000 nouveau-nés !» entre dans ce cadre. Cette opération, qui a nécessité trois ans de préparation, a été officiellement lancée mardi dernier à Casablanca.

Elle vise à sensibiliser le grand public sur les comportements à adopter pour réduire de manière drastique, ces chiffres. «Notre pays mène cette lutte depuis plus de quatre décennies et a réussi à modifier de façon spectaculaire, grâce aux efforts du ministère de la Santé, les chiffres et les ratios de ces indicateurs de mortalité et morbidité qui ont été réduit entre la fin des années 70 et celle de l’année 2010 par au moins un facteur 3, passant de 359 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes à 112, et de 129 décès d’enfants de moins de 5 ans pour 1 000 naissances vivantes à 34 décès», a déclaré Moulay Idriss Alaoui président de l’association.
Mais selon lui, des efforts restent à faire, pour atteindre «les Objectifs du Millénaire 4 et 5, ce qui exige que d’ici fin 2015 le Maroc réduise la mortalité maternelle à 50 pour 100 000 naissances vivantes et celle infanto-juvénile à 28 pour 1 000 naissances vivantes», souligne-t-il.
Réduire la mortalité néonatale à travers l’éducation…

L’association compte mettre en exergue quatre gestes pour lutter contre ce fléau : l’hygiène, la chaleur, la respiration et l’accouchement maternel. «75% de la mortalité et des handicaps de nos nouveau-nés peuvent être réduits et cela représente des milliers de vies chaque année au Maroc. Cela est possible si 4 gestes simples et faciles sont respectés. Sinon à sa naissance, le bébé risque de mourir ou de rester handicapé», constate Al Hayat. Ces messages seront diffusés dans toutes les radios en arabe, amazigh, et français et dans les réseaux sociaux, des affiches apposées aussi sur les murs des gares ferroviaires, des lieux de réunions des Oulémas, des bureaux syndicaux, des sièges des journaux, et sur les tramways. De même, 8 200 000 flyers seront distribués à toutes les entreprises du Maroc, notamment à travers l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

Al Hayat ne sera pas seule dans cette opération, elle sera épaulée par plus de 50 institutions, dont le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture. Quelque 300 000 affiches seront collées dans toutes les salles de classe du Royaume, en vertu de ce partenariat. «Je serai heureux que l’association travaille avec le ministère de l’Éducation nationale, pour mettre en place des programmes continus à travers lesquels nous pourrons sensibiliser aussi bien les enfants que les enseignants», a indiqué Rachid Belmokhtar, ministre de l’Éducation nationale. Le ministre propose même qu’on intègre ces quatre gestes de prévention dans le système éducatif. «L’amélioration de la santé et de l’éducation put permettre au Maroc de changer de catégorie dans l’index de développement humain.
Ce n’est pas seulement une campagne, il s’agit de voir comment ces quatre chaines de vie pourraient être intégrées dans le cursus pour sensibiliser les jeunes filles et les garçons, et au niveau des institutions de formations (plus de 350 000 pensionnaires) professionnelles qui reçoivent des adolescents, dont une partie est constituée de futures mères», préconise-t-il.
… et la culture

Le département de la Culture compte aussi jouer sa partition dans cette lutte. «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vulgariser ces procédures. Nous organisons s’il le faut des pièces de théâtre grand public, des soirées dans les centres culturels. Nous sommes conscients que l’ensemble des acteurs institutionnels et de la société civile s’engageront aussi dans ce mouvement», a annoncé, ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi. Parallèlement, l’association prévoit de former 2 000 sages-femmes dans 6 régions du Royaume, avec le soutien de partenaires nationaux et internationaux. «Plus de 950 personnes chargées des accouchements dans les structures de santé du Royaume» ont été déjà formées.

Elimane Sembène

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