Intervenant lors d’une rencontre de sensibilisation organisée à Tanger à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA, M. Aboud a précisé que cette tranche d’âge représente environ 66 % des quelques 2.080 cas de maladies recensés jusqu’au 30 octobre dernier.

La tranche d’âge des plus de 40 ans arrive en deuxième position dans cette répartition, avec 31 % des cas, alors que les enfants sont aussi concernés avec 3 % des cas, a-t-il relevé.
En terme de répartition géographique, quelque 83 % des cas recensés vivent en milieu urbain, avec une concentration de 60 % dans les quatre grandes régions du Maroc.

La région de Souss-Massa-Draa arrive en tête avec 24 %, suivie de Marrakech-Tensift-El-Haouz (16 %), le grand Casablanca (12 %) et Rabat-Salé Zemmour-Zaer (10 %). La région de Tanger-Tétouan arrive en sixième position avec 5 % des malades.

Concernant les modes de transmission de la maladie, l’intervenant a tenu à souligner que le VIH se transmet essentiellement par les relations hétérosexuelles avec 76 % des cas recensés.
D’autre part, 24 % des infections sont attribuées à la prise des drogues dures par intraveineuses, les rapports homosexuels, la transfusion sanguine, et la transmission du virus de la mère à son bébé.

En dépit des efforts déployés pour endiguer la pandémie, la propagation de la maladie a continué durant ces dernières années avec des proportions alarmantes, a déploré M. Aboud, relevant que 54 % des cas recensés ont été enregistrés au cours de la période 2001-2005.

Lors de cette rencontre, organisée par l’association marocaine de la planification familiale (AMPF) en collaboration avec la délégation provinciale de la santé, il a été procédé à la présentation de la stratégie nationale de lutte contre le SIDA pour la période 2007-2011, qui donne une grande importance à la sensibilisation.

Cette stratégie vise en effet la sensibilisation de près d’un million de personnes, notamment parmi les sujets à risque et la réalisation de quelque 150.000 tests de dépistage. Elle vise aussi à porter la prise en charge médicale à 4.000 malades au lieu de 1.580 actuellement.

Une telle stratégie nécessitera un coût estimé à 47 millions de dollars. Un montant qui sera financé essentiellement par l’aide d’organismes onusiens chargé de la santé et la contribution des ONG mobilisées dans la lutte contre le SIDA. Les intervenants à cette rencontre ont précisé que 77 % des fonds mobilisés seront affectés à la sensibilisation, la prévention et la prise en charge des malades.

D’autre part, la stratégie nationale accordera un intérêt particulier à l’implication du tissu associatif au volet sensibilisation et prévention. C’est d’ailleurs l’objectif de cette rencontre à laquelle ont participé les représentants de nombreuses associations locales.

Les débats de cette rencontre ont porté sur les moyens de fédérer les efforts des associations pour une lutte efficace contre la propagation de la pandémie et une sensibilisation appropriée ciblant la jeune population.