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L'Opinion | Maroc | 22/05/2013
Ils ont en outre relevé une défaillance au niveau de la prise en charge des accidents d'envenimation dans cette région.
Les travaux de cette rencontre seront sanctionnés par des recommandations en vue d'établir un plan d'action commun pour inciter les différents acteurs des pays du pourtour méditerranéen à réagir efficacement face à cette sérieuse problématique, ont-ils ajouté.
Dans une déclaration à la MAP, le coordonnateur du comité d'organisation, Ali Boumezzough, a fait savoir que selon des données fournies par le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), quelque 30.000 cas d'envenimations scorpioniques et ophidiennes sont enregistrés chaque année au Maroc, avec un taux de 3 décès pour 1.000 piqures, particulièrement chez les moins de 15 ans.
Ce taux reste assez élevé par rapport à d'autres pays du bassin méditerranéen, compte tenu du contexte bioclimatique et de la scorpiofaune riche et diversifiée du Royaume, a-t-il indiqué, ajoutant dans ce contexte que le Maroc compte quelque 50 espèces de scorpions, dont 22 venimeuses et dangereuses.
Par ailleurs, M. Boumezzough, chercheur universitaire à la Faculté des sciences Semlalia de Marrakech, a fait savoir que la région Marrakech-Tensift-Al Haouz est classée première à l'échelle nationale au niveau des envenimations scorpioniques.
Il a, dans ce cadre, plaidé pour la conjugaison des efforts de tous les acteurs dont ceux du domaine médicale, les collectivités locales et les ONGs pour lutter contre ce problème de santé, annonçant le lancement prochain par le ministère de la santé de la campagne de lutte contre les envenimations scorpioniques et ophidiennes.
L'université a un rôle de taille à jouer dans ce domaine puisqu'il relève de son champ d'action d'établir l'inventaire et la cartographie des espèces venimeuses, le suivi et l'élaboration de la synthèse des antidotes spécifiques à administrer aux malades, a-t-il renchérit.
Dans ce cadre, M. Boumezzough a noté que le Laboratoire d'écologie et d'environnement (L2E) a identifié 3 nouvelles espèces de scorpions au Maroc, d'où la nécessité d'établir des ponts pour faciliter la communication entre l'université et les structures sanitaires.
Il a insisté sur la nécessité de trouver des solutions aux prises en charge des envenimations au Maroc, rappelant que le sérum des antidotes a été interdit depuis la fin du siècle dernier au Royaume, étant donné que ces antidotes étaient efficaces pour les serpents et le sont moins ou pas du tout pour les scorpions.
Lors de ce congrès, le comité d'organisation a sollicité un laboratoire mexicain qui a mis en place ces derniers temps en période d'essai deux antidotes spécifiques, dont un pour les serpents de l'Afrique du Nord et un autre pour les scorpions, a-t-il dit.
Initié par la Faculté des sciences Semlalia relavant de l'université Cadi Ayyad de Marrakech et le L2E, en partenariat avec la Société marocaine d'herpétologie (SMH) et INOSAN Biopharma, ce congrès connait la participation de plus de 80 experts et médecins marocains et étrangers représentant 20 pays.
Cette rencontre, organisée du 20 au 23 mai, offrira une opportunité aux chercheurs dans le domaine des envenimations scorpioniques et ophidiennes pour présenter les résultats de leurs travaux de recherche et partant renforcer l'échange du savoir en matière zoologique, biochimique, toxicologique et de traitements des envenimations.
Elle abordera des axes se rapportant notamment à "l'évaluation clinique des anti-venins", "la faune scorpionique d'intérêt médical au Maghreb", "le développement d'outils de contention et d'extraction du venin des scorpions du Maroc", "écologie et répartition de la scorpiofaune des oasis de Zagora et ses marges" et "la nouvelle alternative de lutte contre le scorpionisme: cas du scorpion marocain".
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