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Revue de presse

Un Marocain sur deux meurt d’une maladie cardiaque

Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 22/05/2013

Des campagnes de prévention contre le sida, le cancer et toute autre maladie courante, on en voit défiler tout au long de l’année mais souvent des pathologies des plus mortelles tels les maladies cardio-vasculaires et le diabète qui, à ce jour, restent la première cause de mortalité dans le monde, ne bénéficient pas du même intérêt. Pis, 80% de ces personnes atteintes vivent dans des pays en développement. Prenant conscience de cela, la Fondation Coeur et Diabète a vu le jour au Maroc en janvier dernier et fait de la sensibilisation, de la prévention, des recherches et assainissement du mode de vie des citoyens son cheval de bataille.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et pourtant la prise de conscience du danger qui guette ne suit pas. Les maladies cardio-vasculaires constituent, à elles seules, le 1/3 des décès dans le monde et sont responsables au Maroc de plus de 100.000 décès par an. Le diabète allant souvent de pair avec ces maladies n’est pas à prendre à la légère non plus. C’est dans ce sens qu’intervient la Fondation Cœur et Diabète, une structure agissant en matière de prévention et de lutte contre ces maladies. Si l’on se réfère aux résultats d’une étude réalisée par le ministère de la santé sur les facteurs de risques, on en sort avec un constat des moins rassurants puisque notre pays est «directement confronté à un risque cardio-vasculaire : 33% de la population adulte ont une tension artérielle, 13% ont du surpoids, 6% sont diabétiques et 29% ont du cholestérol…». Il est à noter qu’aujourd’hui, avec la complexité du mode de vie de cette même population, le risque prend davantage de l’ampleur et s’étale à une population plus jeune.

Assainir un mode de vie ne peut se faire sans pointer du doigt l’industrie alimentaire aussi bien nationale qu’internationale. Or, ceci ne peut pas se faire sans l’aide du gouvernement, comme l’explique le docteur Jamila Fruchart, présidente de ladite fondation. «On aura affaire à un lobbying très fort. Il faut que les autorités imposent des conditions très strictes en ce sens et insistent à ce qu’il y ait moins de sucre, moins de matières grasses et plus de contrôle des importations» déclare-t-elle. En France, la Fondation cœur et artères compte, parmi ses fondateurs qui s’engagent depuis un certain nombre d’années à financer quelques-unes de ses actions, l’un des plus grands industriels des frites. «Cela peut choquer mais cette implication les sensibilise et responsabilise aujourd’hui, ces gens-là, eux-mêmes deviennent un relais d’information et œuvrent énormément dans la prévention». Ceci étant, dans l’attente qu’une action de ce genre soit faite au Maroc, il faudrait commencer par approcher, sensibiliser mais également pointer ces industriels du doigt. «Ils feront plus attention, probablement non pas par prise de conscience mais par souci de leur image. Quelle que soit la motivation, l’important c’est que le grand public puisse en bénéficier et que l’on atteigne un objectif qui n’est autre que la garantie d’un mode de vie plus sain. Dans une action pareille, il ne faut pas être seul, l’appui des institutionnels est très important», note la même source.

Ce genre d’action s’impose avec force aujourd’hui d’autant plus que les prévisions fournies par des recherches au niveau mondial ne sont point réconfortantes. Si en 2004, le taux de mortalité lié aux maladies cardio-vasculaires était de 17,1 millions, il risque d’atteindre les 26,3 millions en 2030. Il en serait de même pour le nombre de décès liés au diabète qui était de 4 millions en 2010 et dont on prévoit un taux doublé à l’horizon 2030, année durant laquelle le monde pourrait compter plus de 430 millions de diabétiques ! Dans tout cela, il est à souligner que la situation au Maroc, en ce qui concerne l’atteinte par ces maladies, n’est guère différente de celle dans d’autres pays de par le monde, d’où la nécessité, selon Dr Fruchart, de «promouvoir la prévention en tant qu’unique voie pour éviter ce genre de maladies, tout en adoptant un régime alimentaire sain, en pratiquant l’activité physique et en évitant les pressions de nature psychologique. Il est également nécessaire de favoriser la prévention à travers l’établissement des diagnostics et les bilans de santé nécessaires de manière périodique».

Imane Nigrou

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