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Revue de presse

Affections chroniques : ces allergies saisonnières auxquelles on ne peut échapper !

Le matin | Maroc | 14/05/2013

img_actuLe changement de saison n’apporte pas que de bonnes nouvelles. En effet, les allergies saisonnières accompagnant l’arrivée des beaux jours empoisonnent l’existence de nombreux Marocains au quotidien. Une allergie est dite per-annuelle si les symptômes sont permanents tout au long de l’année.

Tout d’abord, il est important de définir ce qu’est une allergie. Comme l’explique le Dr Amine Joundy, médecin généraliste : «L’allergie est une réaction excessive de notre organisme vis-à-vis de substances qu’il considère, à tort, comme nocives : les allergènes. Et ces derniers sont les substances déclenchant l’allergie et les troubles qui y sont associés. Par ailleurs, ces allergènes peuvent se retrouver partout. En effet, ils sont issus de plantes, de poils d’animaux, d’acariens, de moisissures, d’aliments ou sont des substances d’origine professionnelle (le plus souvent de produits chimiques)», indique-t-il.

De plus, le Dr Joundy expose la différence entre une allergie saisonnière et les autres types d’allergie : «Comme son nom l’indique, une allergie est dite saisonnière lorsque les symptômes ne se manifestent qu’au cours d’une période précise de l’année correspondant le plus souvent à une saison, généralement le printemps, parfois l’été. Par opposition, une allergie est dite per-annuelle si les symptômes sont permanents tout au long de l’année. Elles dépendent le plus souvent des allergènes domestiques comme les acariens de la poussière, les moisissures, les animaux domestiques, mais aussi les allergènes professionnels», souligne-t-il. D’autre part, «il existe aussi des allergies ponctuelles qui surviennent dans des circonstances particulières, le plus souvent lors d’un contact avec une substance à laquelle le sujet n’est pas confronté de manière fréquente, comme les allergies aux piqûres d’hyménoptères (abeille, par exemple), les allergies aux médicaments, les allergies alimentaires, les allergies cutanées de contact avec certaines substances comme les métaux, les produits chimiques, etc.», révèle le médecin généraliste.

Pour ce qui est des affections dues aux pollens, elles font partie des allergies très fréquentes et leurs causes sont diverses : «Pour leur part, les rhinites allergiques saisonnières autrement appelées pollinoses ou rhume des foins consistent en l’irritation des muqueuses nasales au contact d’un allergène», explique le Dr Joundy. «Elles surviennent chaque année à la même saison, lorsque la concentration des pollens dans l’air augmente. Elles se manifestent généralement pour la première fois pendant l’adolescence. Elles se répètent chaque année à la même période, en fonction de la présence du ou des pollens responsables.

Cependant, un patient n’est pas allergique à tous les pollens, mais à un ou plusieurs d’entre eux seulement, la conjonctivite allergique par exemple est une inflammation des conjonctives des yeux au contact d’un allergène», poursuit-il. «Les allergènes responsables de conjonctivites allergiques saisonnières sont les pollens ou les herbes alors que ceux responsables des conjonctivites allergiques chroniques sont les acariens de la poussière, les poils d’animaux, les plumes et certains cosmétiques en contact des paupières et des yeux», souligne le Dr Joundy.

«Quant à l’asthme allergique, c’est l’inflammation des voies respiratoires au contact d’un allergène qui se contractent et diminue de diamètre, aboutissant à une diminution du débit d’air qu’elles sont capables de transporter, ce qui explique le gène respiratoire que ressentent les patients asthmatiques qui ont l’impression de manquer d’air», ajoute-t-il.

Explications : Dr Amine Joundy, médecin généraliste ; «Une allergie est un état chronique permanent dont on ne “guérit” pas»

Quels sont les symptômes des allergies saisonnières ?

La rhinite allergique se traduit par les symptômes suivants : éternuements successifs, écoulement nasal incolore, obstruction nasale (nez bouché), démangeaisons et picotements du nez. Elle est souvent accompagnée d’irritations des deux yeux (larmoiements, rougeurs), de la gorge et du nez. On parle alors de rhino-conjonctivite.

La conjonctivite allergique isolée se caractérise par des larmoiements, des picotements et des démangeaisons des deux yeux. Les paupières sont souvent rouges, gonflées parfois collées le matin. L’asthme allergique se manifeste par des sifflements pendant la respiration, un essoufflement (dyspnée), une sensation d’oppression thoracique et une toux sèche, particulièrement la nuit et/ou au petit matin.

Comment éviter les impacts des changements de saison sur notre organisme ? Quel est le traitement adéquat ?

Avant tout, il faut savoir qu’une allergie est un état (ou maladie) chronique permanent dont on ne «guérit» jamais vraiment de manière définitive à moins de suivre un protocole de traitement particulier appelé désensibilisation qui ne s’envisage que dans certains cas. Tout ce que l’on peut faire est de s’adapter et surtout d’aménager son environnement pour limiter au maximum la répétition et l’intensité des crises. Par conséquent, le traitement d’une allergie, saisonnière ou pas, comporte toujours deux volets :

  • 1. L’éviction : qui consiste à prendre toutes les mesures possibles pour éviter le contact avec la substance allergisante.
  • 2. Le traitement médicamenteux qui permettra une rémission de la maladie (et non une guérison), c’est-à-dire une atténuation, voire une disparition des symptômes tant que le traitement est maintenu durant la période de contact avec l’allergène. Par ailleurs, concernant l’éviction, et ce pendant la saison pollinique (c’est-à-dire le printemps et éventuellement l’été selon le type de pollen), il est possible de diminuer l’exposition aux pollens en adoptant les mesures suivantes :
    • Dans votre jardin, diversifiez les plantations en évitant les espèces les plus allergisantes comme les cyprès, les thuyas ou les bouleaux.
    • Évitez de tondre vous-même le gazon pendant cette saison.
    • Jardinez de préférence avec des lunettes et un masque de protection.
    • Évitez toute entrée d’air dans la voiture lors de vos déplacements.

D’autre part, concernant le traitement médicamenteux :
Il faut de toute façon consulter un médecin qui confirmera le diagnostic et prescrira le traitement le plus adapté à la situation, mais de manière succincte le traitement consistera à :

  • 1. En cas de rhinite allergique, se munir d’un spray nasal de corticoïdes associés (ou pas) à des antihistaminiques en comprimés
  • 2. En cas de conjonctivite allergique, prendre des collyres anti-allergiques du type «Cromoglycate de sodium». De plus, il y a un point intéressant : ces collyres anti-allergiques qui ont une efficacité certaine quand ils sont employés préventivement lorsque l’allergène est connu (avant une promenade à la campagne par exemple).
  • 3. En cas d’asthme allergique, un aérosol de corticoïde le plus souvent associé à un bronchodilatateur (substance qui dilate les bronches) fera l’affaire.

Repères

Les parties du corps le plus touchées par ces allergies sont le nez, les yeux et les poumons.

Selon le Dr Joundy, «notre corps n’est pas réellement sensible aux changements de saisons à proprement parler, c’est plutôt l’environnement dans lequel nous vivons qui change en fonction des saisons puisqu’il n’y a pas la même concentration de pollens suivant les saisons».

Toujours d’après le médecin généraliste, «une personne allergique à une variété de pollen qui n’est présente dans l’air qu’au printemps n’a aucune raison de faire une réaction allergique en hiver puisque le pollen auquel elle est sensible est absent. Il n’y a donc pas de contact, donc pas de réaction».

Lamiaâ Khalloufi

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