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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 10/04/2013
Pour le réseau présidé par Ali Lotfi, le Maroc passe aujourd’hui par une étape transitoire démographique et épidémique qui a généré de nouvelles maladies qui demandent des frais considérables, le sida par exemple, la propagation de maladies chroniques (diabète, cancer, insuffisance rénale, maladies cardio-vasculaires et maladies mentales et psychiques), et la répartition d’anciennes épidémies qui avaient été radiées comme la lèpre, méningites (1.000 cas en 2012), la tuberculose (27.000 nouveaux cas). En parallèle, on remarque une évolution rapide de la médecine, une hausse de la demande de soin et de médicament ainsi que de leur prix. Une situation qui impose «une refonte des politiques sociales et sanitaires afin de garantir la justice sanitaire, la qualité des services et la pérennité du système de santé marocain», souligne le rapport du réseau. Ce rapport pointe également la situation désastreuse des hôpitaux et centres de santé locaux qui manquent d’infrastructures, d’équipements, de personnels et ne répondent pas aux normes. A ce titre, le document fait observer que le Maroc dispose de seulement 141 hôpitaux publics avec un pouvoir d’accueil de 27.000 lits pour plus de 30 millions de Marocains, une situation qui n’a pas évolué depuis plus de 30 ans. Aussi il est question d’un médecin pour 1.630 patients.
Le Réseau marocain de la défense du droit à la santé déplore la tendance de la politique du gouvernement qui privilégie une approche visant à réduire progressivement ses responsabilités de financement de la santé pour tous les marocains. «En plus de la baisse des dépenses sur la santé qui ne dépasse pas 5% de son budget annuel, le gouvernement a imposé de nouvelles taxes aux professionnels de la santé qui impactent au final le citoyen». Le réseau rappelle également que les Marocains dépensent 70% de leur budget sur la santé, notamment l’achat de médicament et souvent sans prescription médicale à cause de leur pouvoir d’achat très réduit.
Il dresse également un bilan négatif de l’opération de généralisation du Ramed, le juge d’échec, notant que seulement 30% des prestations de service qu’offre le Ramed sont gratuites. Il a aussi souligné plusieurs irrégularités et difficultés d’accès dues aux complications administratives et bureaucratiques. «Celles-ci imposent entre autres un circuit long, coûteux et périlleux obligeant les malades à passer d’abord par les centres d’hospitalisation locaux, puis régionaux ensuite centraux pour pouvoir consulter un médecin donné ou bénéficier de soins, notamment la trithérapie délivrée exclusivement dans les CHU».
Amine Harmach
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