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Revue de presse

Ostéoporose : de nouvelles avancées scientifiques sont disponibles

Albayane | Maroc | 28/03/2013

S’inscrivant dans l’ère d’internet et de ses multiples usages notamment à des fins de formation médicale continue, Servier Maroc vient d’organiser au profit des rhumatologues du Maghreb une vidéoconférence sous le thème de «Ostéoporose et nouveautés thérapeutiques». Animée par le Pr. Jean-Yves Reginster, Président de la société européenne pour les aspects cliniques et économiques de l’ostéoporose et l’arthrose (ECCEO), cette séance de formation en ligne a été consacrée au bilan des avancées scientifiques et des perspectives thérapeutiques disponibles dans l’ostéoporose. Le choix du thème n’est certes pas gratuit. Il découle du poids humain et socio-économique considérable de cette maladie.

Chronique et invalidante, l’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par la réduction de la masse et du contenu minéral osseux et une détérioration de l’architecture trabéculaire osseuse conduisant à une fragilité osseuse.

Une personne sur deux, victime d’une fracture de la hanche, dépendra d’une tierce personne pour vivre normalement au quotidien. Une personne sur cinq décédera des complications de ce type de fracture dans l’année qui suit. De ce fait, ce n’est pas l’ostéoporose en tant que telle qui préoccupe, mais ce sont plutôt les conséquences qu’elle peut entraîner.

Compte tenu du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie, l’ostéoporose s’est imposée comme une priorité de santé publique en raison de son coût et de ses répercussions sur la qualité de vie des malades. En effet, plus de 200 millions de personnes dans le monde sont touchées par cette maladie et plus d’une femme sur trois âgée de 50 ans et plus, fera une fracture ostéoporotique dans sa vie.

Au Maroc, l’ostéoporose touche près de 30% de la population, majoritairement de sexe féminin. Les études réalisées à cet effet montrent que l’ostéoporose touche 35% des Marocaines de plus de 50 ans et 60% chez les plus de 60 ans.

Comme elle est à caractère silencieux, elle n’est appréhendée que par ses complications graves puisque qu’elles sont une cause fréquente de la perte d’autonomie chez les personnes âgées et par là, un coût supplémentaire pour la société. Néanmoins, plusieurs actions de prévention peuvent être mises en place pour limiter son impact. On entend par là, les mesures hygiéno-diététiques, le traitement des pathologies inductrices ou l’administration de traitements médicamenteux innovants, tels que le Ranelate de strontium, permettant de prévenir les fractures ostéoporotiques,

Ranélate de strontium : un produit innovant

Parmi les options thérapeutiques disponibles en matière de prise en charge de ce problème de santé publique à l’échelle internationale, figure le ranélate de strontium. Ce produit anti-ostéoporotique se distingue par un mode d’action qui lui permet à la fois de stimuler la formation osseuse et d’inhiber la résorption, permettant ainsi l’amélioration de la qualité des os et de leur résistance face à l’altération du capital osseux liée à la ménopause, explique à cette occasion le Pr. Reginster, avant d’ajouter que «cette action combinée positive a été confirmée par de nombreuses études cliniques dont Tropos et Soti. Celles-ci ont démontré que le ranélate de strontium a réduit sur 3 ans le risque relatif de nouvelle fracture vertébrale de 41% et le risque de fracture de la hanche de 36%.

Pour le Pr Fadoua Allali, trésorière de la Société marocaine de rhumatologie, «le ranélate de strontium», en diminuant l'incidence des fractures vertébrales et en ayant des effets bénéfiques sur la qualité de vie des malades, représente une piste thérapeutique solide avec un bon rapport coût/efficacité. Ces données cliniques viennent d’ailleurs d’être confirmées dernièrement par l’Agence européenne du médicament après une revue complète du dossier Protos. Une telle avancée thérapeutique ne manquera pas de relever les nombreux défis posés par l’ostéoporose qui, comme nous le savons tous, est une pathologie lourde de conséquences financières et sociales en raison des fractures dont elle est responsable et les douleurs, l’impotence, la perte d’autonomie et la mortalité qu’elle entraîne.

A noter qu’à la vidéoconférence organisée par Servier Maroc, ont pris part plus de 120 spécialistes marocains des services de rhumatologie des principaux CHU dont l’hôpital Al Ayachi de Salé, l’hôpital militaire de Rabat, les CHU de Casablanca, Fès et Marrakech, à côté de leur confrères exerçant dans le secteur privé. Elle vient répondre au souci du comité organisateur de proposer des sessions consacrées aux concepts scientifiques les plus avancés, aux développements technologiques aussi bien qu'aux principaux succès dans le domaine du traitement de l’ostéoporose qui touche 30% des Marocains.

Entretien avec le Pr Jean-Yves Reginster : l’ostéoporose est une pathologie qui est létale

Jean-Yves Reginster est Collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé pour les aspects de santé publique des maladies rhumatismales, professeur de santé publique, d’épidémiologie et d’économie de la santé, Université de Liège (Belgique), Directeur de l’Unité d’exploration du métabolisme de l’os et du cartilage, et Président de la Société européenne pour les aspects cliniques et économiques de l’ostéoporose et l’arthrose.

Que risque-t-on si on ne traite pas l’ostéoporose ?

Il faut savoir que pour une femme de race blanche, le risque de faire une fracture ostéoporotique est équivalent au risque d’avoir un cancer du sein et 4 fois supérieur à celui de faire un cancer de l’endomètre ou du col de l’utérus. Donc ce sont les conséquences de cette facture qu’il faut prévenir et traiter. Le nombre de lits hospitaliers qui sont occupés par des patients ayant présenté des fractures ostéoporotiques est équivalent à celui des personnes hospitalisées pour des infarctus du myocarde et du diabète. C’est donc une pathologie qui est létale, qui handicape et qui tue. A cela s’ajoute le coût de la prise en charge de la fracture de hanche, estimé de 10.000 à 20 000 euros.

Quelles sont les nouveautés thérapeutiques dans ce domaine ?

Pour mieux saisir les progrès thérapeutiques réalisés en matière de prise en charge, il faut savoir que les traitements de l’ostéoporose ont commencé au milieu des années 90 avec l’arrivée des bisphosphonates qui bloquent la résorption. Comme le début de l’ostéoporose est lié à la ménopause, révélée par une augmentation de la perte osseuse, il était donc normal que l’on s’intéresse à cette classe médicamenteuse. Cette dernière avait un effet positif sur les fractures, mais après 5 ans d’utilisation, des effets secondaires comme les fractures de la diaphyse fémorale apparaissent.

Sont arrivés par la suite, dans les années 2000, les peptides de la famille de l’hormone parathyroïdienne (PTH) dont la principale action est l’augmentation de la formation de l’os. Ces médicaments sont indiqués chez les personnes présentant plusieurs fractures qui résistent à tout traitement. Toutefois, ce produit qui se présente sous forme d’injection sous-cutanée quotidienne est d’un coût prohibitif. Sans oublier qu’il ne peut être prescrit plus de 18 à 24 mois parce que dans certaines études chez les animaux, on a retrouvé des associations avec des ostéosarcomes ou des cancers osseux.

La troisième nouveauté thérapeutique est représentée par le ranélate de strontium qui est le seul médicament aujourd’hui dont le mode d’action associe la diminution de la résorption et la stimulation de la formation osseuse. Une telle action permet de ramener le remodelage osseux au niveau où il se trouve chez la femme avant la ménopause, ce qui permet de prévenir les fractures. Enfin, il existe de nouveaux produits en cours de développement, principalement dans les axes de recherche biologique.

Quels sont les spécificités thérapeutiques du ranélate de strontium ?

Trois axes distinguent le ranélate de strontium des autres traitements existants. Le premier réside dans son mode d’action unique. En effet, cette molécule n’agit pas uniquement en bloquant la résorption comme les bisphosphonates et n’agit pas uniquement en stimulant la formation osseuse comme les peptides de la famille de l’hormone parathyroïdienne. C’est le seul médicament commercialisé aujourd’hui qui découple la formation qui est accrue, de la résorption qui est diminuée.

La deuxième différence que présente le ranélate de strontium, c’est qu’il a une action qualitative et quantitative. L’ostéoporose, ce n’est pas seulement avoir moins d’os mais aussi avoir un os de moins bonne qualité. Il y a une série d’études réalisées chez l’animal et chez la femme ménopausée et ostéopénique qui montrent que non seulement le ranélate de strontium augmente la quantité d’os néoformé mais qu’il améliore en même temps la structure ou la microarchitecture du squelette que ce soit au niveau l’enveloppe corticale qu’au niveau de l’os trabéculaire.
Ceci nous mène au troisième axe distinctif du ranélate de strontium, à savoir l’effet protecteur de ce produit sur la fracture au niveau vertébral, non vertébral, et c’est beaucoup plus rare au niveau de la hanche. A cela s’ajoute un bénéfice qui touche une large population de la femme ostéopénique à la femme âgée avec plusieurs fractures ostéoporotiques. Enfin, le ranélate de strontium est le seul médicament pour lequel on ne dispose d’aucune démonstration de risque de fracture atypique pour une période d’utilisation pendant plus de 10 ans contrairement par exemple aux bisphosphonates.

Le ranélate de strontium présente-t-il des effets indésirables ?

Comme tous les médicaments actifs, il y a en effet un certain nombre d’effets indésirables qui peuvent apparaître. Ceux qui ont été décrits avec le ranélate de strontium sont une légère augmentation des thromboses veineuses profondes. Il faut savoir que cette augmentation représente le ¼ de ce qu’on voit avec les estrogènes par exemple. C’est pour cela qu’on recommande de ne pas le donner chez les patientes qui ont un antécédent de thromboses veineuses profondes ou de facteurs de risque accrus comme des patientes qui restent immobilisées pour de longues périodes.

A part cela, les autres effets indésirables (petite augmentation du transit intestinal pendant quelques semaines au début du traitement) sont assez faibles.

Que pensez-vous de la réévaluation du ranélate de strontium par les instances sanitaires concernées ?

Cette réévaluation a été faite de manière tout à fait exhaustive. Le rapport qui a été rédigé par l’Agence européenne du médicament en juillet 2012 était non équivoque. L’Agence estime qu’à ce stade, le rapport bénéfice/risque pour le ranélate de strontium est largement en faveur du bénéfice. Elle rappelle également que par précaution, il faut éviter de le prescrire aux patientes qui ont déjà eu des thromboses veineuses profondes.

A propos des études cliniques TROPOS et SOTI

La double action antirésorptive et ostéoformatrice du ranélate de strontium a été démontrée par deux vastes études cliniques SOTI et TROPOS. Celles-ci ont démontré l'efficacité antifracturaire du ranélate de strontium, respectivement dans l'ostéoporose vertébrale et périphérique.

L'étude SOTI menée auprès de 1 649 femmes souffrant d'ostéoporose post-ménopausique avec fracture vertébrale prévalente, a montré que le ranélate de strontium diminuait l'incidence des fractures vertébrales et apportait des effets bénéfiques sur la qualité de vie.

L'étude TROPOS, quant à elle, a été réalisée chez 5 091 femmes ostéoporotiques. Parmi les résultats retenus dans ce cadre, une réduction significative sur 3 ans du risque relatif de première fracture non-vertébrale (poignet, clavicule…) y compris de la hanche (col du fémur) chez les femmes sans ou avec fracture prévalente. A noter que le ranélate de strontium a par ailleurs un profil de tolérance satisfaisant.

Écrit par Ouardirhi Abdelaziz

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