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L'Opinion | Maroc | 18/03/2013
M. Ansari : Le RAMED est un grand chantier social de dimension nationale. Au sein de l’hôpital, nous sommes en cours de mise en œuvre de ce programme, mais il y a encore des difficultés, parce qu’il n’y a pas eu suffisamment de mesures d’accompagnement, surtout au niveau de la sensibilisation des citoyens et des professionnels de la santé.
Il y a deux volets en ce qui concerne le RAMED. Il y a le volet gratuité des soins, c’est-à-dire que quand vous êtes porteur d’une carte RAMED, vous avez droit à toutes les prestations de soins de santé disponibles dans les hôpitaux publics à titre gratuit. Le deuxième volet, c’est le respect de la filière des soins. Cela veut dire que pour bénéficier du RAMED, il faut commencer par les structures de santé de proximité, l’hôpital local pour les gens qui vivent dans les zones rurales, après vous passez par le centre hospitalier préfectoral, le CHP, l’hôpital régional, le CHR, avant de venir au CHU. Avec à chaque fois une traçabilité, via la fiche de référence. Si le patient vient directement au CHU avec sa carte du RAMED, ça ne passe pas sauf pour les CAS URGENTS. En effet, les cas d’urgences fonctionnelles ou vitales sont bien sûr traités autrement. Ils sont prioritaires, ils passent directement au service des urgences sans devoir respecter le SROS (schéma régional de l’offre des soins). Nous avons quatre CHU actuellement fonctionnels: le CHU Ibn Sina à Rabat, le CHU Hassan II à Fès, le CHU Ibn Rochd à Casablanca et le CHU Mohammed VI à Marrakech, en attendant que ceux d’Oujda et d’Agadir parviennent à maturité. De ce fait, le Maroc a été divisé en quatre grandes régions.
Sur chaque carte du RAMED est mentionné le centre de proximité dont dépend le porteur de la dite carte, mais personne n’a pris le soin d’expliquer aux gens comment ça fonctionne. Or, on ne peut pas accepter des patients sans fiches de références. L’effort de sensibilisation doit concerner même les professionnels de santé, qui nous envoient des fois des fiches de références incomplètes ou mal rédigées.
Si nous voulons qu’il n’y ait plus de problèmes et de pression sur le CHU, outre la question des équilibres budgétaires, il faut faire respecter le cheminement réglementaire le long de la filière. Nous nous retrouvons avec des gens atteints de pathologies bénignes qui viennent au CHU pour se faire soigner. Cela sature le niveau tertiaire, c’est pourquoi le schéma doit être respecté, les centres de santé de proximité pour les soins primaires, les hôpitaux préfectoraux et régionaux pour les soins secondaires, les soins tertiaires, c’est au CHU, pour les cas les plus sérieux. Il faut le faire comprendre aux citoyens.
Au lieu de distribuer ces cartes individuellement, on pourrait regrouper les bénéficiaires par groupes et profiter de l’occasion de la distribution pour faire de la sensibilisation. Comme ça se fait déjà au cours des campagnes de vaccination.
Je sais que ça fait un long cheminement bureaucratique, avec toutes les charges y afférentes, en particulier pour les gens vivant en zones rurales. Aussi, il devrait y avoir une liste des actes de soins hospitaliers qui existent au niveau des hôpitaux locaux, préfectoraux et régionaux et si le cas du patient ne peut y être traité, pas la peine de l’obliger de passer par un hôpital régional, il devrait alors venir directement au CHU. Il faudrait équiper correctement les structures de santé de proximité, qui font les soins primaires.
L’Opinion : Concernant les équilibres budgétaires de l’hôpital ?
M. Ansari : Nous sommes un organisme public à caractère social, mais nous sommes quand même tenus de réaliser un équilibre budgétaire. Des efforts ont été déployés dans la gestion financière de l’hôpital, surtout au niveau du recouvrement des créances auprès des organismes de prévoyances sociales, CNOPS, CNSS, assurances privées, etc. Une convention a été signée avec la Trésorerie générale du Royaume concernant le recouvrement des créances auprès des particuliers. Au niveau de l’hôpital, nous avons également sensibilisé nos clients internes et externes sur le fait que la situation sociale de certains patients justifie effectivement la gratuité des soins de santé, mais les autres doivent passer par la caisse. Et ça reste beaucoup moins cher que le secteur privé.
Malgré le fait que le CHIS soit doté de l’autonomie financière, la majorité des dépenses sont supportées par l’Etat c’est à dire : Les salaires du personnel qui représentent 86% du budget de fonctionnement ainsi que le budget d’investissement qui dépend des années. Il y a celles des vaches grasses et d’autres de vaches maigres. Le budget de fonctionnement que nous gérons n’en demeure pas moins très important. Quelques 32 millions de Dirhams l’année dernière. Pour les dépenses, nous sommes sur un même pied d’égalité avec le secteur privé, nous ne sommes pas exonérés de la TVA. Nous n’avons pas non plus de réductions sur les prix du téléphone, de l’eau et de l’électricité.
Question maîtrise des dépenses, des efforts ont été déployés au niveau du CHU en matière d’achat des médicaments. Les marchés conclus sont maintenant pluriannuels, dits marchés cadres. C’est-à-dire qu’il y a un volume minimum d’acquisitions de produits de santé (médicaments, dispositifs et fongibles) à effectuer chaque année, mais aussi un maximum. Ce genre de marchés présente l’avantage d’une continuité d’approvisionnement sur trois années pendant lesquelles nous sommes débarrassés des procédures administratives et de leur lenteur, ainsi qu’une stabilité des prix, fixés par contrat. Les acquisitions se font toutes au niveau de la centrale d’achat du CHU Ibn Sina. Et les achats groupés donnent lieu à de meilleurs prix d’acquisition, nous sommes d’ailleurs en phase du marché cadre 2013/2015 et c’est pour cela que nous sommes actuellement en pénurie de certains produits de santé.
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