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Albayane | Maroc | 18/03/2013
Le 4e Congrès national de l’Association marocaine pour la formation et la recherche en oncologie médicale (AMFROM) est un espace d’échange, de concertation, un forum entièrement dédié au savoir, aux bonnes pratiques médicales, à l’excellence, à l’innovation.
C’est pourquoi les organisateurs de cette 4e édition ont choisi de placer cet événement sous le signe : «Oncologie médicale au Maroc. Une dynamique continue».
Le 4e Congrès national d’oncologie médicale qui se tiendra à Marrakech du 22 au 23 mars 2013 va permettre aux nombreux spécialistes des pays frères et amis qui seront présents à cet événement médical de pouvoir s’informer sur les récents progrès scientifiques en matière de diagnostic et de traitement des maladies cancéreuses, et d’échanger leurs points de vue avec leurs confrères marocains.
Réagissant en marge de ce 4e congrès lors d’une conférence de presse tenue a Casablanca le Jeudi 14 mars 2013, le le Pr Hassan Errihani, président de l’AMFROM, a déclaré que cet événement s’inscrit dans un contexte où les progrès récents en oncologie médicale sont très significatifs : «notre congrès couvre toutes les facettes des cancers : épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et socio-économiques. Le programme scientifique propose ainsi plusieurs exposés sur les recherches récentes, en particulier celles qui concernent le cancer du sein et le cancer du poumon, deux pathologies particulièrement fréquentes au Maroc. Une des activités marquantes du programme concernera les séances de discussion sur le cancer du colon et le cancer du rein qui ont connu l’avènement de nouvelles thérapies ciblées.»
Concernant ce 4e congrès, qui se veut être un forum où vont se retrouver plusieurs praticiens spécialistes en oncologie médicale, sa caractéristique réside dans sa dimension maghrébine, puisque tous nos confrères oncologues d’Algérie, de Tunisie, de Mauritanie seront présent à ce congrès national.
Et pour permettre une plus grande ouverture sur l’expérience européenne et américaine dans un domaine aussi pointu que celui de l’oncologie médicale, les organisateurs ont invité des sommités du monde médical, de grands spécialistes de l’oncologie, ce qui va permettre aux uns et aux autres de profiter pleinement des connaissances de toutes ces compétences. Mais cela va être aussi une occasion de confronter les expériences réciproques maghrébines, européennes et américaines avec une particularité bien marocaine. A savoir que cet événement aura lieu dans une belle citée connue mondialement pour son hospitalisé, son charme, sa beauté, sa chaleur humaine que l’on ne retrouve nulle part ailleurs au monde, mais uniquement à Marrakech.
La haute technologie au service des patients cancéreux
Grace à la sollicitude royale sans cesse renouvelée pour la santé des citoyens marocains et grâce à l’implication effective de SAR la princesse Lalla Selma, présidente de l’association Lalla Selma de lutte contre le cancer, le Maroc est aujourd’hui équipé de machines de radiothérapie aux standards internationaux. Le Royaume dispose en effet du meilleur parc de radiothérapie en Afrique et au Maghreb (après l’Afrique du Sud), soit quelque 30 accélérateurs linéaires (radiothérapie).
Le seuil recommandé par l’OMS, pour les pays en voie de développement, est d’1 accélérateur linéaire pour 1 million d’habitants. On peut dire qu’on est dans les normes exigées par l’OMS. Le Maroc compte une machine/1 million d’habitants alors qu’en Algérie voisine, il y a une machine pour 10 millions d’habitants.
Dans le même registre de la très haute technologie concernant la prise en charge du cancer , le Maroc s’est doté du PetScan qui consiste en une technique révolutionnaire d’imagerie médicale qui permet de déceler des tumeurs jusqu’alors invisibles, ce qui contribue à poser un diagnostic plus précoce du cancer et d’instaurer des traitements mieux ciblés. On comprend dès lors toute l’importance que revêt une telle technologie.
Aujourd’hui, le Maroc compte environ quatre PetScans entre le public et le privé.
Le seul problème, c’est le prix de cet examen qui n’est pas à la portée de toutes les bourses (13.000 DH) et qui n’est pas remboursé par l’AMO.
Drôle de logique, surtout quand on dénombre entre 30 à 40 nouveaux cas de cancers chaque année
La recherche en oncologie au Maroc
Abordant le volet relatif à la recherche dans le domaine du cancer, le Pr Hassan Errihani n’a pas manqué de rappeler avec insistance aux journalistes présents a ce point de presse que cette édition, la 4e du genre, sera marquée par un événement très important qui distinguera ce rendez-vous. Il s’agit du lancement du projet «Structuration de la recherche en oncologie au Maroc». Initié et coordonné par l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer (ALSC), ce projet a pour ambition d’offrir à la recherche en cancérologie de nouvelles conditions opérationnelles, dans le but d’optimiser et d’accélérer la production de nouvelles connaissances et de favoriser leur diffusion et leur application dans la prise en charge des cancers.
Au cœur des travaux de cette édition, l’amélioration de la prise en charge des patients cancéreux. Les organisateurs vont en effet se pencher dans ce cadre sur des questions relatives aux difficultés que le malade assuré rencontre dans le secteur public en matière d’accès aux traitements innovants. Cela fait maintenant plus de 5 ans que l’AMFROM joue un rôle important dans le développement de l’oncologie médicale au Maroc. De la formation continue initiale et continue à la recherche scientifique, cette structure ne cesse de développer son réseau de partenaires. L’instauration d’une collaboration à l’échelle maghrébine avec la participation d’un nombre important d’oncologues algériens et tunisiens et l’organisation d’une session maghrébine en est l’illustration.
A cette dynamique continue, l’AMFROM associe les jeunes oncologues en formation à travers l’organisation de 2 sessions baptisées, «Recherche en oncologie» et «Jeunes oncologues» lors de ce congrès. Les infirmiers ne sont pas en reste puisqu’ils vont bénéficier d’une journée spéciale pour la formation et le partage d’expériences. Sans oublier la session spéciale réservée à la discussion des référentiels «Thromboses et cancer» dans un cadre multidisciplinaire. A noter que le 4e Congrès national de l’AMFROM connaîtra la tenue de l’Assemblée générale de l’association pour l'élection d'un nouveau bureau.
« L’oncologie médicale est actuellement très dynamique. Les efforts de communication que l’AMFROM déploie sur les nouveautés, celles qui constituent les avancées les plus prometteuses pour les quelque 3 000 patients qui vivent aujourd’hui au Maroc avec les cancers, sont aujourd’hui plus que jamais nécessaires, car ces malades sont une priorité sanitaire au Maroc comme dans le monde».
L’amélioration de la prise en charge des patients cancéreux est inscrite en tant que priorité de l’AMFROM. A cet effet, une table-ronde sur l’accès au traitement à l’échelle nationale réunira des praticiens du secteur public et libéral.
Qu’est-ce que l’oncologie médicale ?
Synonyme de cancérologie médicale, L’oncologie médicale a connu ces dernières décennies une importante évolution qui a permis non seulement d'améliorer la prise en charge et le suivi thérapeutique, mais aussi la qualité de vie du patient cancéreux, un sujet au centre des préoccupations des scientifiques. C’est la discipline qui concerne le traitement médical des tumeurs malignes. Avec plus de 40 ans d’existence, cette spécialité est en plein développement dans les pays occidentaux. Au Maroc, la discipline a connu un historique tumultueux qui a commencé par l’agrégation du premier professeur en oncologie médicale, en 1998, au sein de l’Institut national d’oncologie Sidi Mohamed Ben Abdellah.
La création du service d’oncologie médicale n’a eu lieu que 9 années plus tard, suivie en 2004 par la création de la formation diplômante en oncologie médicale à la faculté de médecine de pharmacie de Rabat. Les oncologues médicaux de la première promotion de résidents ont obtenu leurs diplômes en 2008. Puis se sont succédé, d’année en année, d’autres promotions, concrétisant ce rêve de voir la communauté des oncologues médicaux s’agrandir en passant d’un seul oncologue spécialiste dans le secteur public à plus de 28 aujourd’hui.
Ceci a permis par ailleurs la création d’autres services universitaires à travers le Maroc : à l’hôpital d’instruction militaire Mohamed V à Rabat, à Fès et à Oujda, avec un professeur assistant à Casablanca et un autre à Marrakech. Des oncologues médicaux sont également implantés dans les centres anticancéreux à Hoceima et Agadir. Ainsi, ce congrès est le lieu de rencontre annuel, de débats et de discussions entre tous ces oncologues médicaux.
L’AMFROM : une association jeune et dynamique
Créée en mars 2008, l’Association marocaine de recherche de et de formation en oncologie médicale (AMFROM) est relativement très jeune. Elle regroupe les résidents, les spécialistes, ainsi que les professeurs en oncologie médicale.
Outre la promotion de l’oncologie médicale dans la communauté médicale et scientifique nationale, maghrébine et internationale, cette association à but non lucratif s’est également fixé comme objectifs la participation effective à la formation des résidents en Oncologie médicale et le développement de la recherche médicale dans ce domaine.
Ces objectifs se sont traduits par bon nombre d’actions. Côté scientifique, l’AMFROM organisé régulièrement des cours nationaux d’oncologie médicale en partenariat avec des experts internationaux (France, Suisse…), ainsi que des ateliers de formation continue au profit des médecins et des infirmiers. Elle s’est également distinguée, en 2012, par la publication de 135 articles indexés dans la base de données internationale «pubmed».
Avec l’organisation du 4e Congrès national d’oncologie médicale à Marrakech, l’AMFROM entend maintenir l’échange d’expertise entre tous les oncologues médicaux.
Trois questions au…Pr Hassan Errihani, Président de l’AMFROM
Al Bayane : Parlez-nous de votre association, de sa vocation, de ses spécificités, de ses objectifs ainsi que de vos réalisations.
Pr Hassan Errihani : Composée de résidents, de spécialistes et de professeurs en oncologie médicale, l’Association marocaine de formation et de recherche en oncologie médicale (AMFROM) s’est fixé comme principal objectif la promotion de l’oncologie médicale dans la communauté médicale et scientifique nationale, maghrébine et internationale. La participation effective à la formation des résidents en Oncologie médicale et le développement de la recherche médicale dans ce domaine ne sont pas en reste de ses objectifs.
Quelles sont les thématiques les plus importantes que vous avez retenues pour ce 4e congrès ?
Le thème que nous avons retenu en premier est celui du cancer du sein, vu que c’est là un cancer très fréquent. C’est le premier cancer dans le monde aussi bien aux Etats-Unis, en Europe et au Maghreb. On va à ce sujet faire une première session sur le cancer du sein afin de partager les caractéristiques épidémiologiques maghrébine et bien entendu les expériences dans le domaine de l’approche thérapeutique et de la prise en charge dans ce type de cancer.
La deuxième session concernera les traitements adjuvants du cancer du sein, après les traitements chirurgicaux.
La deuxième localisation cancéreuse que nous aborderons lors de ce congrès, c’est le cancer du poumon, qui est le premier cancer chez l’homme comme le prouvent les deux registres marocains du cancer, celui de Casablanca et celui de Rabat. C’est un cancer qui est lié de façon très établie à la fumée des cigarettes. A ce sujet, le meilleur traitement est la prévention, la lutte contre le tabagisme, car on pourra ainsi éliminer 80% des cancers du poumon.
Ce qui est extraordinaire dans ce cancer, c’est qu’on est passé de deux à 7, voire 8 types actuellement, c'est-à-dire qu’aujourd’hui on est en mesure de dire que le cancer du poumon n’est plus une maladie homogène. C’est une pathologie hétérogène et, dans la même maladie, il y a plusieurs maladies qui dépendent en fait des caractéristiques biologiques et selon ces caractéristiques biologiques, on oriente les thérapeutiques qui vont être adaptées et qui vont être beaucoup plus efficaces, moins toxiques, mais malheureusement plus coûteuses.
Que pouvez-nous dire au sujet de la recherche sur le cancer au Maroc ?
La caractéristique de l’oncologie médicale, c’est qu’il s’agit d’une jeune spécialité. Le diplôme n’a vu le jour qu’en 2004 et la première promotion est sortie à Rabat en 2008. Ainsi durant cette époque on est passé d’un médecin à 38 spécialistes aujourd’hui. Sans oublier qu’il y a 50 ou 60 médecins en cours de formation, ce qui va nous permettre de couvrir dans un proche avenir toutes les régions du Maroc et d’implanter l’oncologie médicale au niveau de tous les CHU de notre pays.
Au sujet de la recherche, qui est une de nos spécificités, elle est très active et qu’en en 2012, elle a été distinguée par la publication de 135 articles indexés dans la base de données internationale «pubmed». Il y a un réel engagement de notre part dans ce domaine.
Au Maroc, nous sommes l’association qui effectue et qui publie le plus dans le domaine de la recherche sur la cancérologie et nous sommes conscients que sans recherche, il ne saurait y avoir de progrès ou d’avancées dignes de ce nom. Le tout, bien entendu, pour mieux servir les patients
Écrit par Ouardirhi Abdelaziz
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