2%

Malgré l'absence d'études, on estime que 1 à 2% des Marocains de plus de 40 ans sont glaucomateux.
La fréquence s’élève avec l’âge pour atteindre même les 10% chez les populations diabétiques, atteintes de maladies cardiovasculaires et les populations âgées de 65 à 70 ans.

Dans cette maladie, le dépistage joue un rôle essentiel en permettant de détecter précocement le glaucome chronique avant que celui-ci n’ait provoqué des lésions sévères.

Ainsi au Maroc, une caravane itinérante de dépistage du glaucome et de la rétinopathie diabétique, au profit des populations nécessiteuses, poursuit sa route.

Cette “caravane contre la cécité” a sillonné en 2012, et au début de l'année courante, les villes de Casablanca, Kénitra, Kasba Tadla, Béni Mellal, Khouribga, Meknès, Azilal, Marrakech, Zagora et Ouarzazate, allant à la rencontre des populations éloignées des spécialistes et des centres de dépistage.

Pour boucler la boucle, elle prendra prochainement ses quartiers à Agadir, Oued Zem, Tétouan, Al Hoceima, Nador, Khénifra et Azrou.

Une stratégie nationale verra bientôt le jour

Dans cette même perspective, l'AMG ?œuvre actuellement pour l'ouverture d'un centre médico-social d'ophtalmologie à Ben M'sik destiné à prodiguer gratuitement des examens et des soins aux patients diabétiques et glaucomateux.

Cependant, et afin de mener ce projet à son terme, l'association fait état d'un manque budgétaire de l'ordre de 30% nécessaire à son équipement.

Par ailleurs, l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre le glaucome par le ministère de la Santé a été validée en janvier par une commission technique en ophtalmologie.

Cette stratégie représente un outil remarquable pour un dépistage à grande échelle du glaucome et pour une aide efficace aux patients. Il s'agit d'une stratégie unique dans le monde arabe et sur le continent africain, qui devrait profiter d'importants moyens techniques et financiers.

Si l'AMG se félicite également des nombreuses tables rondes et communications scientifiques organisées dernièrement au Maroc sur le sujet, l'association souligne la nécessité de développer encore des efforts afin de sensibiliser plus largement la population quant au danger de cette pathologie. Elle conseille de consulter régulièrement un ophtalmologiste, surtout à partir de 45 ans.

Une nouvelle technique chirurgicale

Au registre des efforts déployés pour lutter contre les ravages du glaucome, il convient de noter l'introduction depuis peu au Maroc d'une technique plus avancée pour guérir les personnes atteintes de glaucome et de cataracte.

Cette nouvelle technique chirurgicale repose sur l'introduction d'un endoscope muni d'une caméra et d'une sonde laser, qui permet de visualiser la structure responsable de la production de l'humeur aqueuse et la traite par laser diode, ce qui module la pression dans l'œil.

Grâce à cette nouvelle technique, le Maroc est devenu pionnier dans le domaine de la thérapeutique du glaucome en Afrique et au Moyen-Orient.

Cette technique remplace aussi le traitement médicamenteux à base de collyres, prescrit à vie, qui permet certes de sauvegarder une vision utile, mais en aucun cas de recouvrer la vue déjà perdue.

Qu'est-ce que le glaucome ?

À l’intérieur de l’oeil, entre la cornée et l’iris, se trouve un espace rempli d’un liquide, appelé humeur aqueuse. Le glaucome bloque le renouvellement de ce liquide. Cette maladie insidieuse et indolore peut entraîner une cécité irréversible en l'absence de dépistage précoce et de suivi régulier, puisque les altérations du champ visuel peuvent longtemps passer inaperçues.
Ses facteurs de risque sont, entre autres, l'âge (plus de 45 ans), la pression des yeux (supérieure à 21), les antécédents familiaux de glaucome, la myopie, la couleur foncée de la peau, la prise de corticoïdes ou encore une cornée fine.
65 millions de personnes en souffrent dans le monde.