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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 28/01/2013
En en déclinant les grandes lignes, le ministre s’est explicitement engagé à fournir à tous l’accès à des médicaments de qualité et qui seront produits en quantités qui rendent la rupture des stocks improbable. La formule a séduit, car il est apparu à l’assistance que la généralisation du Ramed pourrait lui donner matière à faire souche. C’est pourquoi tous se sont félicités de ce que les travaux ayant conduit à l’élaboration du projet ont été marqués par «une approche participative et consensuelle». Ils ont estimé que cela augure d’un changement total, non seulement dans la gestion du médicament, mais encore dans celle du secteur de la santé tout entier. Mais ce n’est pas seulement parce qu’ils y ont été étroitement associés que les «intervenants dans le secteur» ont salué l’acte de naissance de la politique pharmaceutique nationale comme une avancée sur la voie d’une plus grande accessibilité –théorique- au remède. Il leur a semblé également que ce document «cerne les vrais problèmes et qu’il priorise les questions dans l’ordre d’importance et d’urgence qu’il faut». Ces «vrais problèmes» tournent en effet autour de trois axes : l’accessibilité au médicament certes, mais aussi la quête permanente de la qualité et la recherche continue de la rationalité dans l’usage qui est fait des médicaments et des produits de santé. Plus concrètement, les objectifs sont de faciliter l’acquisition du médicament en le mettant à la portée du pouvoir d’achat du plus grand nombre, de veiller une fois cette action réalisée à ce qu’il en soit fait un usage qui ne met pas en péril la santé du consommateur, d’encourager le générique et de renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur.
Toutes choses, au demeurant, que certains intervenants au débat qui a suivi la présentation ont résumées en se posant cette question : «Que produire ?». Simple d’énoncé, l’interrogation pose en fait la nature de la stratégie à suivre pour une mise à niveau réelle du secteur du médicament. Car les indicateurs de croissance ne sont pas aussi bons que par le passé. Il y a quelques années la production domestique satisfaisait 80% des besoins, aujourd’hui ce taux n’est que de 70% alors même que l’outil de production ne tourne qu’à 40% de sa capacité technique. Il y a des raisons à cela. Le plus gros de la production va à 5 ou 6 maladies communes, et les pathologies lourdes, dont certaines vont croissant du fait, notamment, du vieillissement, ne viennent qu’en seconde position. Comme les médicaments qui soignent ces maladies sont pour l’essentiel importés, cela pose la question de l’outil douanier. A partir d’un bas niveau des taxes, il est commercialement plus profitable d’importer en l’état que de produire localement. Pour «remédier» aux conséquences fâcheuses de cette inflexion, il faut travailler les protocoles, promouvoir le générique en le faisant bénéficier des effets de la discrimination positive et, surtout, repenser la politique de santé dans l’optique de la régionalisation. Il est également indiqué que chacun des partenaires soit fidèle à son poste. En particulier, ces pharmaciens d’officine qui sont en première ligne et qui ont dit mercredi leur adhésion au projet et aux nouvelles marges bénéficiaires prévues à leur intention.
Cela n’a pas empêché des représentants d’organismes de prévoyance sociale d’appeler à de nouveaux ajustements des prix du médicament. Pour le directeur général de la CNSS en particulier, «le but de la caisse ou de la CNOPS n’est pas de faire de l’argent, mais d’aider à l’acquisition du bon médicament». Ayant par ailleurs relevé que certains produits ne sont pas distribués en officine - ce qui impose aux patients de longs et pénibles voyages avant de les acquérir auprès des laboratoires- il s’est dit prêt à prendre en charge ses cas en réglant directement le pharmacien.
Les dix objectifs du projet de politique pharmaceutique nationale
Le projet de politique pharmaceutique nationale se fixe 10 objectifs principaux et comprend 35 engagements politiques :
Ahmed Salaheddine
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