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Le matin | Maroc | 22/01/2013
Maladie chronique de l’oreille interne, le vertige de Ménière envenime le quotidien des personnes qui en souffrent. «Mon mari est atteint depuis des années du vertige de Ménière. Vertiges, nausées, pertes d’équilibre, acouphènes, surdité... qui débarquent sans prévenir. Les vertiges se manifestent surtout lors d’une contrariété ou d’un grand stress ou encore lorsqu’il est fatigué. Pour y remédier, il doit se reposer. Son ORL lui a également prescrit un anti-vertigineux à prendre en cas de crise. Malheureusement, il n’y a pas de traitement efficace pour soigner cette maladie», confie Saida, 50 ans.
Les symptômes
La maladie de Ménière se caractérise par des crises récurrentes de vertige. Pendant cette crise, la personne atteinte a l’impression que le monde tourne autour d’elle. Elle vacille, de droite à gauche, sur ses jambes et parfois elle peut même tomber. La fréquence des crises est très variable et imprévisible. La plupart des personnes atteintes ont quelques crises par an, mais certaines en ont plusieurs par semaine. Entre les crises, les périodes de rémission peuvent durer plusieurs mois, voire plusieurs années. La personne atteinte de la maladie de Ménière ressent également des acouphènes, qui sont des tintements, des sifflements ou des bourdonnements dans l’oreille atteinte qui peuvent durer, varier ou disparaître.
Les acouphènes peuvent s’aggraver pendant, juste avant ou juste après un accès de vertige. Les attaques peuvent également s’accompagner d’une difficulté à entendre correctement les voix et la musique.
Souvent, la faculté auditive du patient redevient normale entre les crises, mais avec le temps, leur acuité auditive baisse. La personne atteinte de la maladie de Ménière peut également être sujette à des maux de tête, devenir pâle, transpirer, observer un ralentissement du pouls, se sentir nauséeuse et vomir. Les crises provoquent souvent un grand épuisement physique et psychique chez le patient, en plus d’une grande angoisse concernant la récidive possible.
En effet, la survenue de vertiges, imprévisibles, rend les malades inquiets et parfois même agressifs. Ils sont aussi affaiblis par les nausées et l’incapacité de se tenir debout durant plusieurs heures.
Une maladie mystérieuse
Les causes du vertige de Ménière restent toutefois inconnues. Il s’agit d’une maladie touchant l’oreille interne, c’est-à-dire la partie la plus profonde de l’oreille qui assure l’audition et l’équilibre. Les symptômes de la maladie seraient causés par un excès d’un liquide appelé l’endolymphe dans l’oreille interne, désigné par le terme «Hydrops endolymphatique».
Ce liquide augmente la pression dans l’oreille interne, ce qui empêche les sons d’être perçus correctement et brouille les signaux d’équilibre envoyés au cerveau. Ainsi, durant une attaque de vertige, des renseignements contradictoires parviennent au cerveau, comme si le corps était à la fois arrêté et en mouvement.
Les scientifiques ne savent toujours pas ce qui cause l’augmentation de pression dans l’oreille interne. Plusieurs hypothèses ont été émises comme la réaction à une blessure à la tête ou à certaines infections, l’allergie ou l’intolérance alimentaire, le dérèglement du système immunitaire…
La maladie de Ménière peut donc être difficile à diagnostiquer, car d’autres pathologies engendrent parfois des symptômes semblables. Afin de déterminer qu’un patient est atteint de cette maladie, le médecin recueillera ses antécédents médicaux, procèdera à un examen et effectuera quelques tests d’audition et d’équilibre. Il se peut que des examens supplémentaires soient effectués pour éliminer les autres causes de ces symptômes.
Si les facteurs de risque liés à cette maladie ne sont toujours pas connus, il semble que certains éléments puissent déclencher des crises de vertige chez les personnes atteintes de la maladie comme une période de stress émotionnel élevé, une grande fatigue, des changements de pression barométrique (en montagne, en avion...), l’ingestion de certains aliments, comme ceux qui sont très salés ou qui contiennent de la caféine.
Le vertige de Ménière, qui touche légèrement plus de femmes que d’hommes, apparaît le plus souvent entre 40 et 60 ans, même si des cas ont été décrits chez les enfants.
En outre, il existe une prédisposition génétique à la maladie. Certaines études indiquent que jusqu’à 20% des membres d’une même famille peuvent être atteints de la maladie.
Explications : Mohamed Amine Ahsissen, ORL
Comment se fait le diagnostic de cette maladie ?
La maladie de Ménière est une maladie due à une hyperpression de l’oreille interne appelée «Hydrops» et qui se manifeste par des acouphènes, des vertiges et une surdité fluctuante. Son diagnostic est essentiellement clinique et audiométrique. Des explorations fonctionnelles vestibulaires peuvent confirmer le diagnostic.
Est-ce que l’évolution du vertige de Ménière est identique chez tous les patients ?
L’évolution de la maladie est très variable d’un patient à l’autre, et les symptômes peuvent évoluer différemment chez le même patient.
Parlez-nous des moyens de traitement de cette pathologie ?
Actuellement, il existe deux types de traitements : le traitement symptomatique qui repose sur le traitement du vertige, des vomissements, de l’angoisse… et le traitement étiologique qui vise le traitement de l’hydrops et qui repose actuellement sur les diurétiques.
D’autres traitements peuvent être proposés en fonction de la gravité de la maladie comme les injections intratympaniques de corticoïdes ou d’aminosides, la mise en place de drains trans-tympanique, la chirurgie du vestibule...
Peut-on prévenir le déclenchement des crises ?
Malheureusement, la prévention du déclenchement des crises est difficile à la lumière des connaissances actuelles.
Outre la fatigue physique, existe-t-il des répercussions psychiques sur la personne atteinte ?
Les répercussions psychiques sont effectivement très importantes, car le patient vit toujours dans l’angoisse de l’arrivée inopinée d’une crise, de chuter, d’avoir un accident.... De plus si la maladie est sévère il s’ajoute le traumatisme du handicap auditif, voire de la perte de l’autonomie du patient qui devient incapable de s’habiller, de sortir, de se tenir debout... Dans ces cas, l’assistance psychologique devient vitale.
Repères
Un éventuel traitement
En cas d’inefficacité des médicaments, les personnes atteintes de la maladie de Ménière peuvent entreprendre une rééducation vestibulaire. En effet, cette spécialité de la physiothérapie permet de renforcer certains mécanismes à l’origine des déséquilibres se produisant à cause de cette pathologie. Cette rééducation consiste à utiliser la plasticité du système nerveux central, c’est-à-dire sa capacité à développer de nouvelles stratégies d’équilibration face à une atteinte du système vestibulaire périphérique. Parfois, il n’y a pas de déficit vestibulaire périphérique, mais une altération de l’utilisation centrale des entrées issues de l’oreille interne. Différents exercices sont proposés aux patients en utilisant un fauteuil rotatoire, des lunettes spéciales, une plateforme dynamique ou un trampoline. Le nombre de séances peut s’élever à 30, voire 40 séances par an.
Comment soulager le vertige de Ménière ?
L’acupuncture est souvent recommandée pour le traitement de la maladie de Ménière. En 2009, une synthèse regroupant vingt-sept études, pour la plupart publiées en Chine, a conclu à l’efficacité de l’acupuncture pour soulager les symptômes de la maladie de Ménière. Parmi ces études, trois essais aléatoires contrôlés ont montré de façon claire que l’acupuncture (sur le corps ou le cuir chevelu) était de 14% plus efficace que les traitements classiques, ce qui confirme l’effet bénéfique de l’acupuncture, y compris pendant les crises de vertige. Par ailleurs, certains médecins recommandent à leurs patients le tai-chi, un art martial d’origine chinoise, pour les aider à améliorer l’équilibre. Cet art mise sur la pratique de mouvements lents et précis, en portant une attention particulière sur la respiration et la concentration.
Hajjar El Haiti
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