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Revue de presse

Entretien avec le Dr Moulay Said Afif, pédiatre ; Méningites : lever toutes les ambigüités

Albayane | Maroc | 14/01/2013

Les maladies infectieuses ne laissent personne insensible. Elles nous inquiètent, nous préoccupent et nous font même peur. C’est là une réalité et personne ne peut dire le contraire surtout quand ce sont de jeunes enfants qui sont malades. Hormis le Sida, à un degré moindre le choléra, la tuberculose et la fièvre typhoïde qui sont de redoutables maladies, il y a la méningite qui fait autant peur sinon un peut plus que toutes les autres.

Il est vrai que l’infection à méningocoque est une maladie dramatique, nécessitant une prise en charge rapide et adaptée en milieu hospitalier, mais il faut aussi dire que les peurs, les craintes et la psychose suscitées sont quelquefois irraisonnées.

Faire le point sur ces maladies, en rappeler les réalités, expliquer ce qu’est la méningite, les signes d’alerte qui doivent inciter les parents à consulter leur médecin traitant et la place et l’importance de la vaccination, mais aussi donner à chacun une information claire et aussi
complète que possible susceptible de l’aider pour mieux comprendre et agir face à la méningite sont les objectifs que nous visons a travers toutes les questions que nous avons posées au Docteur Moulay Said Afif pédiatre, éminente personnalité médicale et grand spécialiste de la vaccination.

Al Bayane : Qu’est ce que la méningite ?

Avant de répondre a votre question , je tiens à vous remercier et à travers vous le journal Al Bayane qui me permet d’apporter des éléments de réponses a beaucoup de questions qui préoccupent les citoyens marocains en ce qui concerne la méningite, surtout en ce moment précis . La méningite est une inflammation des méninges qui sont les enveloppes du système nerveux central, c'est-à-dire le cerveau et la moelle épinière. Elles évitent qu’il soit en contact direct avec les os (vertèbres et os du crâne). Elles contiennent le liquide céphalo-rachidien (LCR) dans lequel baignent les structures nerveuses. Le plus souvent la cause de la méningite est un virus ou une bactérie.

Dans 70 % des cas la méningite est virale, elle est bénigne, guérit sans complications ni séquelles. Elle ne nécessite aucun traitement. C’est simplement une maladie très contagieuse et par conséquent fréquente, notamment chez l’enfant.

La méningite fait peur. Est-elle vraiment une maladie grave ?

Sans chercher à vous faire peur, je dirais que oui. Bien sûr que la méningite est une maladie grave. Il faut savoir que c’est une maladie que l’on rencontre surtout chez l’enfant. D’ailleurs vous avez entendu parler de cette crèche fermée à Hay Moulay Rachid pour cause de cas de méningite. Les enfants, notamment ceux qui y vivent en collectivité, plus particulièrement pendant l’hiver ou l’automne, sont sujets à des infections de la sphère oto-rhino-laryngologique (ORL), c'est-à-dire rhinite, otite, pharyngite, sinusite qui sont des pathologies fréquentes en cette période hivernale. Le problème c’est que l’inflammation des méninges (méningite) résulte la plupart du temps des complications de ces infections ORL.
Si dans la plupart des cas la cause des méningites est virale, ce qui veut dire qu’elles sont relativement bénignes et ne représentent pas des risques de complications, dans certains cas, il peut s’agir de méningite bactérienne qui peut conduire vers une septicémie, c’est-à-dire qu’il y a la présence de germes pathogènes dans le sang qui les dissémine dans tout l'organisme donnant des allure d'infection généralisée avec fièvre et frissons, une tachycardie (augmentation du rythme cardiaque au dessus de 90 battements par minute), une accélération du rythme respiratoire qui peut se situer au dessus de 30 mouvements respiratoires par minute, une hypotension artérielle, c'est-à-dire une baisse de la tension artérielle , une altération de l'état de conscience (parfois confusion) et un dysfonctionnement des reins ou du foie. Tous ces éléments peuvent avoir des répercussions graves sur l’état du malade, c’est ce qui explique que la méningite à méningocoques peut s’aggraver rapidement chez l’enfant et peut causer la mort. A l’évidence il y a de quoi avoir peur.

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Chez l’enfant, les premiers signes d’une méningite sont l’apparition soudaine de fièvre.
Un enfant qui a plus de 39° C de fièvre doit attirer l’attention des parents. Il ne faut pas commettre les erreurs qui consistent à donner des médicaments sans avis médical.
Un enfant qui fait une forte fièvre doit être surveillé, surtout s’il a des douleurs à la tête, des céphalées ou une raideur de la nuque. Devant une telle situation, il ne faut pas hésiter pour consulter le pédiatre ou le médecin traitant. Le docteur sait mieux que quiconque repérer des symptômes que les parents ne connaissent pas forcément. Et c’est au médecin aussi d’informer les parents justement, sur des signes importants qui peuvent les mettre en alerte. Comme, par exemple, le purpura. Si les parents voient des taches rougeâtres apparaître sur le corps de leur enfant et que ces taches ne s’effacent pas à la pression, il faut immédiatement emmener l’enfant à l’hôpital ou chez le médecin.

A côté de la fièvre, on peut noter un changement du comportement important. Certains enfants seront très somnolents et abattus, d’autres irritables, difficiles ou agités. On note aussi une photophobie, c'est-à-dire que l’enfant n’aime pas et n’ouvre pas ses yeux face à la lumière, anorexie ou perte d’appétit, des vomissements parfois en jets et des douleurs musculaires et articulaires, surtout une raideur de la nuque qui est douloureuse lorsqu’on bouge le cou.
L’évolution est rapide car la méningite à méningocoques est une maladie qui s’aggrave rapidement.

Certains enfants atteints ont des plaies sur la peau ou des taches rouges qui ne disparaissent pas au toucher. Ces taches peuvent rapidement devenir très grandes.
La multiplication de germes dans le sang (septicémie) va entrainer ce que l’on désigne en médecine sous le nom de purpura fulminans, une maladie qui bouleverse tout l'organisme et peut-être mortelle ou laisser de graves séquelles, si une prise en charge immédiate n’est pas réalisée en milieu hospitalier et si des antibiotiques ne sont pas administrés à temps.
Aujourd’hui, nous avons le devoir de bien informer les citoyens sur les bonnes attitudes à prendre, mais pour ce faire il faut que les professionnels de santé (médecins et infirmiers) puissent participer activement et efficacement afin faire prendre conscience chaque fois que la situation l’exige de l’urgence d’une prise en charge rapide et efficace du sujet malade qui présente les symptôme d’une méningite, et de la mise sous surveillance rigoureuse des cas suspects.

Comment peut- on se protéger contre la méningite ?

Le Maroc dispose du vaccin tétravalent contre les méningocoques, des sérogroupes A, C, Y, W135. Grâce aux efforts qu’a entrepris le ministère de la Santé en ce qui concerne la vaccination contre les méningites à haemophilus, le Maroc a enregistré en 2012 seulement 03 cas de méningite à haemophilus influenzae et on note aussi une diminution des méningites à pneumocoque.

Le Maroc a introduit deux nouveaux vaccins. Le vaccin contre la méningite à haemophilus a été introduit en 2007 et le vaccin contre le pneumocoque en 2010. La vaccination reste le meilleur moyen de prévention. Le vaccin 13-Valent a montré son efficacité pour réduire d’une manière significative l’incidence des infections pneumococciques graves (notamment les méningites et la pneumonie)

Conscient de l’importance de la vaccination, le ministère de la Santé, a instauré depuis 30 ans, un Programme national d’immunisation. Ce programme cible 11 maladies : la tuberculose, l’hépatite virale type B, la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie, la coqueluche, l’haemophilus influenza type B, les diarrhées à rotavirus, les infections à pneumocoque, la rougeole, la rubéole. Ce programme a été renforcé en 2010 par l’introduction de deux vaccins contre le rotavirus et le pneumocoque.

Le ministère de la Santé a élaboré depuis plusieurs années une stratégie de lutte contre cette maladie. Ce programme s’articule autour de trois grands axes : la vaccination dans les collectivités fermées notamment les prisons, la prise en charge en milieu hospitalier et la chimioprophylaxie.

La vaccination constitue la seule solution pour prévenir durablement cette maladie mortelle.
La vaccination est assurée gratuitement pour l’ensemble des enfants de moins de 5 ans dans les structures de santé du secteur public. Je conseille vivement aux parents de faire vacciner leurs enfants. Chacun doit comprendre que la vaccination est la meilleure arme contre les maladies infectieuses. Nous avons la chance au Maroc de pouvoir vacciner nos enfants gratuitement ce qui n’est pas le cas ailleurs. Se vacciner est un geste que l’on fait pour soi et aussi pour les autres car, grâce à la vaccination, les germes vont moins circuler.
En outre il faut savoir que le Maroc dispose d’un calendrier vaccinal qui est identique à celui des pays développés et c’est tout à notre honneur.
Nous insistons pour qu’il puisse y avoir une complémentarité entre le secteur public et le secteur privé sur le remboursement à 100% des vaccins parce que cela permettra à l’Etat, quand le vaccin à meningo B sera disponible bientôt, de faire face et maitriser la situation aisément.
Pour finir je tiens à préciser que les cas de méningite enregistrés sont isolés et dispersés et ne suscitent aucune inquiétude comme l’a si bien expliqué le ministre de la Santé et que le nombre de cas de méningites enregistrés au cours de l’année 2012 s’élève à 1.006, dont 111 décès, des chiffres inférieurs à ceux enregistrés en 2011 (1.056 cas, dont 126 décès).

Écrit par Ouardirhi Abdelaziz

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