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Albayane | Maroc | 09/01/2013
Mais force est de constater que certains médias à tort ou à raison ont péché par excès dans le traitement de l’information relative à ce sujet qui est très sensible. Ceci étant il faut rester vigilant car la méningite peut être très grave et entrainer des complications quand elle n’est pas prise à temps, c’est pourquoi un diagnostic et un traitement rapide sont essentiels afin de réduire les risques de décès ou de complications.
En matière de maladie, il ne faut jamais céder au sensationnel, au scoop, raconter des inepties et au passage ameuter les pauvres gens, ce qui ne servira qu’à provoquer des peurs irraisonnées. Tout a commencé avec le décès de trois personnes à Casablanca, deux enfants et une femme âgée de 80 ans. Les deux enfants étaient dans une crèche à la préfecture de l’arrondissement Moulay Rachid. La cause de ces décès faisait suite à la méningite à germe méningocoque B confirmé par examen de laboratoire.
Face à cette situation, le ministère de la Santé a mobilisé toutes les ressources humaines nécessaires pour circonscrire la propagation de la maladie. C’est ainsi que des professionnels de santé spécialisés en surveillance épidémiologique ont mené des investigations et examens autour des trois cas. Des traitements prophylactiques furent administrés aux familles des victimes mais aussi à tous ceux qui étaient en contact avec les malades.
On se souvient aussi que les services de santé de la Wilaya du Grand Casablanca avaient procédé à la vaccination préventive des personnes-contacts de tous ces cas.
La vaccination, pour qui, pour quoi
D’abord quand on parle de méningite, il faut savoir qu’il n’y a pas qu’une méningite, mais des méningites. Tous les spécialistes s’accordent pour reconnaître qu’environ 70% des méningites sont dues à des virus. Ces méningites sont moins graves que les méningites dues à des bactéries et guérissent le plus souvent spontanément.
Concernant les autres types de méningites, 10% d’entres elles sont dues à une bactérie : le pneumocoque. C’est une forme grave, mais fort heureusement c’est une méningite contre laquelle il existe un traitement et un vaccin administré avant l’âge de 2 ans.
Entre 9 et 10% des méningites sont dues à une autre bactérie : le méningocoque.
C’est une méningite grave qui nécessite un traitement d’urgence, une hospitalisation et un suivi en milieu spécialisé. Il n’existe pas de vaccin contre tous les méningocoques, mais uniquement pour certains d’entre eux (A, C, W135 et B14). Les antibiotiques donnés rapidement sont efficaces.
Les autres méningites représentent de 10 à 11% et sont dues à des germes variés.
Elles ont des traitements spécifiques et parfois un vaccin (hémophilus)
Le Maroc a introduit deux nouveaux vaccins Le vaccin contre la méningite à haemophilus a été introduit en 2007 et le vaccin contre le pneumocoque en 2010.
Il faut savoir que chaque année notre pays enregistre près de 4.000 décès d’enfants de moins de 5 ans à cause de la pneumonie, que 15% de décès suite à des complications de méningite sont déclarés annuellement et qu’une Otite moyenne aiguë (OMA) sur trois est due au pneumocoque (pathologie qui touche 60% des enfants avant 1 an et 80% avant l’âge de 3 ans), la vaccination reste le meilleur moyen de prévention. Le vaccin 13-Valent a montré son efficacité pour réduire d’une manière significative l’incidence des infections pneumococciques graves (notamment les méningites et la pneumonie).
Conscient de l’importance de la vaccination, le ministère de la santé, a instauré depuis 30 ans, un Programme national d’immunisation. Ce programme cible 11 maladies : la tuberculose, l’hépatite virale type B, la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie, la coqueluche, l’haemophilus influenza type B, les diarrhées à dotavirus, les infections à pneumocoque, la rougeole, la rubéole. Ce programme a été renforcé en 2010 par l’introduction de deux vaccins contre le rotavirus et le pneumocoque.
Le Maroc dispose du vaccin tétravalent contre les méningocoques des sérogroupes A, C, Y, W135.
La vaccination a pour but de réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans et atteindre ainsi un taux de mortalité infantile à 15 pour 1000 naissances vivantes.
Le ministère de la Santé a élaboré depuis plusieurs années une stratégie de lutte contre cette maladie. Ce programme s’articule autour de trois grands axes : la vaccination dans les collectivités fermées notamment les prisons, la prise en charge en milieu hospitalier et la chimioprophylaxie.
La vaccination constitue la seule solution pour prévenir durablement cette maladie mortelle.
La vaccination est assurée gratuitement pour l’ensemble des enfants de moins de 5 ans contre 11 antigènes dans les centres de santé ou dispensaires.
Aujourd’hui, il n’est pas question de minimiser les choses, de dire que tout va bien, qu’il faut dormir sur vos deux oreilles. Mais il s’agit d’informer sans désinformer. Il est évident qu’il s’agit de maladies inquiétantes.
Mais si nous voulons être positifs, si nous cherchons à rendre service, il nous faut mettre à la disposition de nos concitoyens des informations dont ils peuvent faire bon usage, des informations qui pourrons les aider, les orienter.
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