Nous avons mené une enquête auprès des malades atteints de cancer et des médecins, principalement à l’hôpital Mohammed Ben Abdellah ou INO (Institut National d’Oncologie) et qui s’est élargie à d’autres structures publiques, afin d’explorer le milieu hospitalier marocain en termes de relations médecin-malade atteint de cancer.

L’enquête a révélé l’existence de difficultés communicationnelles et relationnelles entre médecins et malades. Ces difficultés relèvent du niveau socioculturel des malades, de la langue ou du dialecte quand il n’est pas partagé, de l’âge du malade, de l’état du malade, de l’environnement et du contexte ainsi que du temps consacré à la consultation.
Ces obstacles sont l’apanage et du médecin et du patient dans une approche systémique qui inclut la maladie, le stade de la maladie, la situation, l’environnement et le contexte.
Tous ces éléments interfèrent simultanément dans la communication qui est tributaire de la relation. Communication et relation s’influencent mutuellement, l’une est à la fois source et résultat de l’autre.

L’intérêt de notre travail de recherche réside dans le fait qu’il aborde une problématique universelle qui a toujours existé et qui existera toujours du fait que la relation médecin-malade est une relation interhumaine, une problématique qui n’a pas été très abordée dans des écrits académiques telles que des thèses de doctorat. En outre, la relation médecin-malade atteint de cancer mérite tout l’intérêt qu’on lui porte puisque, comme la définit l’OMS, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », c’est dire l’importance du relationnel et de la communication dans l’acte de soin.

Cette étude nous a permis non seulement de mettre la lumière sur les obstacles à une communication efficace entre médecin et malade et à des relations interpersonnelles de qualité dans le milieu hospitalier, mais encore de proposer, d’une part un certain nombre de mesures à prendre pour le dépassement de ces obstacles en vue d’un meilleur accompagnement du malade atteint de cancer, et d’autre part un modèle de communication qui récapitule les besoins en prise en charge des malades. Un modèle qui préconiserait des outils pour mener le malade vers la compliance thérapeutique et vers un changement d’attitude en cas de besoin. Un modèle qui proposerait un accompagnement et un suivi de la relation où la formation serait de mise.

Une bonne communication ou une communication efficace contribuerait à améliorer les relations interpersonnelles médecin-malade pour le bien-être psychologique et du malade et du médecin, élément essentiel au rétablissement du malade et à l’amélioration de la qualité de vie de l’un et de l’autre, la finalité étant d’avoir un citoyen en bonne santé ou « bien dans sa santé », un citoyen qui, même malade, vit sa maladie dans la dignité.

Dans le cadre de la promotion de la recherche scientifique nationale et pour distinguer les meilleurs travaux de recherche doctorale, l’Université Mohammed V - Suissi - Rabat a instauré des prix d’excellence aux thèses récemment soutenues pour valoriser la recherche dans les établissements qui relèvent de l’Université.

Le 1er prix de meilleure thèse de doctorat en sciences humaines et sociales, a été décerné à Mme Samira AMAR, docteur en communication et expression en milieu de travail, par l’Université Mohammed V-Souissi, pour sa thèse de doctorat sous le thème : « La communication et les relations interpersonnelles dans le milieu hospitalier - La relation médecin-malade atteint de cancer », sous la direction du Pr. Rachid Belhaj Saif, de la Faculté des Sciences de l’Education.

La remise du trophée a eu lieu lors de la cérémonie de la Journée de la Recherche dans sa 6ème édition, organisée par l’UM5s le lundi 17 décembre 2012 à la salle de conférence de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.

Dr. Samira AMAR,
Docteur en communication et expression en milieu de travail