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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 10/12/2012
Aujourd’hui, le cancer du sein et celui du col de l’utérus tuent de plus en plus et souvent en raison d’un diagnostic tardif de la maladie. Pour le professeur Abdellatif Benider, chef du service de radiothérapie oncologie Ibn Rochd-Casablanca et membre du Comité scientifique de l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer (ALSC), «il faut savoir que le cancer du sein vient en tête des 35% de cancers qui touchent les femmes, ce qui représente le tiers 31%). Vient ensuite le cancer du col de l’utérus et enfin les cancers digestifs. Il a fallu dans ce sens qu’on se penche sur la création de centres spécialisés dans le traitement et diagnostic de ces cancers afin de mieux maîtriser la maladie et d’assurer une meilleure prise en charge de la femme».
Il est question ici des centres régionaux d’oncologie généraliste qui ont été créés par l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer. «Ce genre de centres existait depuis un certain temps, mais ils avaient une autre vocation, à savoir celle de planification familiale. Le Maroc ayant atteint plusieurs objectifs dans ce sens, les activités pour lesquelles ces centres ont été initialement créés ont été décentralisées au niveau des centres de santé, chose qui a fait que ces derniers ont pratiquement disparu dans les provinces», explique Dr Youssef Chami, coordinateur de projets au sein de l’ALSC. En effet, ceci s’est prolongé jusqu’à l’avènement du Plan national de prévention qui a recommandé, entre autres conseils, de procéder au dépistage et à un diagnostic précoces des cancers, notamment les deux cancers de la femme les plus fréquents, à savoir celui du sein et du col de l’utérus. «Vu la fréquence des cancers gynéco-mammaires, il a fallu créer un niveau intermédiaire entre celui primaire, à savoir celui du centre santé et celui du traitement, c’est-à-dire celui d’oncologie où le diagnostic devrait se faire de façon précoce. C’est dans ce sens que les centres de détection préventive ont vu le jour», note la même source.
Il est à noter également que le début de l’année 2013 verra l’ouverture de deux pôles d’excellence en oncologie gynéco-mammaire au niveau des villes de Rabat et Casablanca. La création de ces deux structures a mobilisé un fonds global de 100 millions de dirhams, elles seront dédiées aussi bien au traitement qu’à la recherche scientifique et assureront en principe une prise en charge de plus de 6.000 patientes par an. Pour répondre au souci de l’accès à ces structures, Dr Rachid Bekkali, directeur exécutif de l’ALSC, rassure: «Ces centres sont accessibles à toute la population. Tout a été fait au niveau de l’organisation pour assurer un meilleur confort du patient». Tels présentés, ces centres ne peuvent être que d’un grand apport à la lutte contre le cancer.
Le Maroc sert d’exemple à l’international
Le seul pays au monde à avoir institutionnalisé la lutte contre le cancer du col de l’utérus est le Maroc. «C’est quelque chose qui a fait que ce programme soit considéré comme programme modèle», note, non sans fierté, Dr Youssef Chami, coordinateur de projets au sein de l’ALSC. «Nous avons le courage d’institutionnaliser un programme de détection précoce. En Europe, généralement ceci se fait dans le privé, on se limite a demander un frottis. Le frottis reste vraiment très limité par rapport à l’inspection visuelle du col utérin avec acide acétique (IVA). Pour Dr Chami, ce plan est des plus faciles, à vulgariser et tous les médecins peuvent assurer les IVA. Chose qui aidera énormément à instaurer une surveillance longitudinale du cancer au niveau d’un établissement de soins de base. Le besoin de se déplacer vers Rabat ou Casablanca pour faire le diagnostic n’aura donc plus lieu d’être. «Un établissement tout aussi modeste que les centres de santé peut s’avérer très efficace dans la lutte contre le cancer. Pourvu qu’il y ait un personnel dévoué», insiste Dr Chami. A noter que les femmes cibles de ce programme sont essentiellement celles âgées entre 30 et 49 pour ce qui est du cancer du col utérin et celles âgées entre 45 et 69 pour le cancer du sein.
Imane Nigrou
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