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Revue de presse

A cœur ouvert avec le professeur Louardi

Albayane | Maroc | 20/11/2012

L’accessibilité aux médicaments, ou plus exactement l’équité de l’accessibilité aux médicaments, est un sujet qui ne cesse de revenir au devant de la scène. Tous les médias se sont intéressés et ne cessent à ce jour de témoigner un grand intérêt à ce problème, surtout quand il est question de baisse des prix, ce qui, de facto, signifie une plus grande accessibilité aux médicaments pour un grand nombre de Marocains. Pourquoi et comment cette décision a été prise ? Quelle est l’attitude des pharmaciens d’officine ? Qu’est ce qui a justifié la décision de faire baisser les prix de certains médicaments ? Qu’en pense le citoyen ? Quelle est la position du collège syndical des médecins spécialistes du secteur privé ?

Pour cerner cette problématique, apporter plus de lumière et donc voir un peu plus clair dans l’opacité qui a toujours prévalu concernant le médicament, il est important de revenir un peu en arrière, et plus exactement en 2009. A cette époque, une commission d’enquête parlementaire, baptisée mission d’information du Parlement, supervisée par Mr Khalid Hariri, député USFP, avait mené une étude approfondie sur le prix des médicaments au Maroc. Cette étude a permis de démontrer de manière scientifique que le médicament au Maroc est cher, comparé aux prix dans des pays similaires. Ce que beaucoup reprochaient souvent aux laboratoires pharmaceutiques et au ministère de la Santé, sans jamais pouvoir le prouver de manière chiffrée. Conclusions : les prix des médicaments sont anormalement élevés au Maroc, la responsabilité incombe à la fois au secteur industriel et à l’administration chargée de la fixation des prix, en l’occurrence le ministère de la santé, il est possible de baisser rapidement les prix en appliquant un certain nombre de mesures.
Pour évaluer le niveau de la cherté, la mission a adopté plusieurs approches : la comparaison avec le pouvoir d’achat des catégories à revenus limités, un benchmark avec d’autres pays (Tunisie, France et Nouvelle-Zélande) et un rapprochement des prix des mêmes molécules sous des marques différentes.

Le résultat est sans appel. Les prix des médicaments (un panier de 14 princeps) sont supérieurs de 31 à 189% par rapport à la Tunisie. Pour les 12 produits les plus vendus au Maroc, les patients ont payé, entre 2004 et 2008, 1,13 milliard de DH de plus que les Tunisiens. Par ailleurs, sur les 14 princeps retenus, les prix de 11 produits sont 30% plus élevés au Maroc qu’en France, un des pays européens où les médicaments coûtent le plus cher ! En ce qui concerne les génériques, le Maroc reste également plus cher que la Tunisie et la Nouvelle Zélande et moitié moins cher par rapport au marché français. Enfin, la comparaison avec la Tunisie révèle que sur les 13 génériques les moins chers retenus dans l’étude, 10 sont plus chers au Maroc. La différence va de 6 à 135%.

Il est évident que ce rapport ainsi que les recommandations inspirées du rapport commandé par le ministère au bureau d’études Business Consulting Group (BCG), avaient tous deux abouti aux mêmes conclusions : les prix des médicaments sont chers au Maroc.
Par la suite il y a eu tellement de bouleversements, d’interventions, de déclarations, de vérités et de contre vérités, d’articles de presse, de conférences et tout cela pour tenter d’expliquer ce que la raison ne pouvait en aucun cas accepter.

En toute transparence

Le nouveau ministre de la Santé, le Pr El Houssaine Louardi, avait, au lendemain de sa nomination, fait sienne la question de l’accessibilité aux médicaments.
Il n’a jamais caché que le droit pour tous à la santé, tel que le proclame la nouvelle constitution, implique de facto le droit aux médicaments, et surtout à leur accessibilité pour tous. Le Pr Louardi, dans un souci d’équité, de justice sociale, de cohérence, de respect de l’éthique, de la déontologie et du serment d’Hippocrate qu’il a prêté en tant que professionnel de santé, ne pouvait rester insensible face aux drames que vivent bien des citoyens démunis ou au pouvoir d’achat limité.

Aujourd’hui, nul besoin d’un quelconque rapport ou étude pour dire que les prix de beaucoup de médicaments restent chers. Une grande frange de nos concitoyens n’a pas les capacités financières d’acquérir les médicaments prescrits par les médecins. Les plus pénalisés sont ceux qui n’ont pas de couverture médicale ceux dont le pouvoir d’achat est très bas. Seuls 34 % de la population ont une assurance de type AMO, au moment où28 % bénéficient du RAMED et que 35 % n’ont aucune couverture médicale d’assurance privée ou autre, ce qui explique la faible consommation des médicaments. Et comme toujours, ce sont les pauvres, les économiquement démunis, les chômeurs, la veuve et l’orphelin qui sont les premiers à en pâtir et qui trouveront toujours que les médicaments sont tout simplement hors de la portée de leur maigre bourse.

Il fallait donc agir sur les coûts pour permettre une plus grande accessibilité des médicaments à l’ensemble de la population. C’est ce que fait et ne cesse d’entreprendre aujourd’hui le professeur Louardi, qui était l’invité de l’émission Kadaya Wa arae dont l’un des sujets abordés fut justement la baisse des prix des médicaments.

Kadaya Wa Arae (Questions et opinions), émission culte destinée à jeter la lumière sur des sujets d'actualité, a eu pour invité le mardi 13 novembre 2012, le Professeur Louardi, ministre de la Santé, qui devait répondre tout au long des 90 minutes que dure cette émission à diverses questions sur des sujets qui font l’actualité, entre autres la baisse des prix de certains médicaments que le département de la Santé vient d’annoncer.

Le deuxième sujet qui a retenu l’attention, et qui a fait l’objet d’un long et passionnant échange entre le ministre de la Santé et les invités présents à ses côtés pour apporter leurs avis et contributions sur toutes les questions abordées, est celui de la caducité du droit qui autorisait les médecins universitaires et les professeurs-chercheurs à pratiquer dans le privé des actes chirurgicaux et des interventions médicales. C’est ce fameux TPA (le temps plein aménagé) qui est décrié depuis plusieurs années, et qui a pris fin en principe en 2001, mais qui a continué à être pratiqué à outrance devenant par la force des choses une pratique malsaine.
Le 3e point abordé en long et en large par le professeur Louardi fut celui relatif aux revendications des étudiants des écoles de formations des infirmières et infirmiers.
L’animateur, Abderrahmane El Adaoui, a concocté pour l’occasion, de manière fort intelligente, subtile et clairvoyante un reportage (micro-trottoir) qui a eu le mérite de recueillir les avis et opinions d’un grand nombre de nos concitoyens sur ces différentes questions.
Après avoir suivi le reportage et entendu les interventions de quelques citoyens sur la baisse des prix de certains médicaments, l’animateur Abderrahmane El Adaoui donna la parole à Me Tadiss, président des pharmaciens (conseil Nord).

Celui-ci a tenu tout d’abord à clarifier certains points. Concernant la baisse des prix de certains médicaments, cette décision n’est pas celle du ministre de la Santé tout, mais elle fut prise à la suite de plusieurs réunions qu’à tenues le ministre de la Santé avec les différents acteurs du médicament au Maroc, en l’occurrence l’industrie pharmaceutique, les grossisteries, les pharmaciens des officines…

Cette décision sans précédent de réduction immédiate, comprise entre 50% et 80%, concerne les prix de 320 médicaments destinés au traitement de maladies graves ou chroniques, et ce dans un premier temps, en attendant la réduction des prix d’environ 1000 autres médicaments dans une seconde phase. Cette baisse est estimée à 580 millions de DH et en termes de pourcentage, elle va être de l’ordre de 46% pour les médicaments du cancer, 51% pour les médicaments du tube digestif (gastro), 56% pour les médicaments de l’appareil respiratoire (pulmonaire).

Un prix plus juste des médicaments

Pour le professeur Louardi, ministre de la Santé, il ne fait aucun doute que la procédure qui est adoptée aujourd’hui pour décider des prix des médicaments est dépassée. L’arrêté N°465-69 du 19/09/1969 qui fixe le prix des médicaments est tout simplement obsolète, mais un nouvel arrêté sur les modalités de fixation des prix des médicaments va bientôt voir le jour grâce au travail qui est entrepris au niveau du ministère de la Santé, ce qui va remédier à ces anomalies pénalisantes. Grâce à la sagesse, à l’esprit d’ouverture et au sens de responsabilité dont ont fait preuve tous les intervenants et les parties prenantes du médicament, mais grâce aussi à l’esprit fédérateur du ministre de la Santé qui a réussi a concilier les avis des uns et des autres, il y a lieu de saluer ici le large consensus auquel sont parvenus les industriels, les pharmaciens et le ministre, ce qui a permis de dépasser certaines réticences et ouvert la porte de la révision à la baisse des prix des médicaments.

Le professeur Louardi a tenu à rappeler que cela se fera en deux étapes. La première consiste en la baisse immédiate des prix de 320 spécialités pharmaceutiques qui sera effective à partir du mois de décembre 2012. Ces médicaments ont, en effet, pour caractéristique d’être chers (leur prix est supérieur à 500 DH) et sont souvent utilisés pour traiter des maladies graves comme le cancer, des affections hépatiques (cirrhose, hépatite C...) des maladies cardiovasculaires au pronostic parfois vital. Les prix de ces traitements connaîtront donc une baisse d’ici la fin de l’année et en fonction de l’épuisement des stocks.

Quant à la deuxième étape, elle concernera la refonte de la réglementation de fixation des prix Dans ce sens, il sera question d’élaborer un texte réglementaire qui reprendra cette nouvelle réglementation afin que la baisse des prix soit opérée sur un plus grand nombre de médicaments. La promulgation de ce nouveau cadre juridique sera accompagnée bien entendu par des mesures nécessaires pour préserver les intérêts des officines et proposera aux industriels un nouveau cadre de travail clair, transparent et propice à l’investissement. En conclusion de cette première partie réservée à la baisse de certains prix des médicaments, il convient de rappeler, si besoin est, que toute autorisation de mise sur le marché (AMM), ne peut avoir de valeur, de sens et être porteuse d’espoir pour les malades atteints parfois de maladies graves que si ce médicament est entouré de certaines limites qui seront à même de pouvoir faciliter son achat, faute de quoi l'accès aux traitements dans les années à venir va devenir un enjeu majeur pour les patients et les soignants. Ce qui pose un réel et douloureux problème tant éthique que de conscience.

Pour la majorité des médecins, les médicaments efficaces doivent être utilisés sans contraintes, sans rationnement économique, surtout quand ils peuvent sauver des vies. Déterminer le juste prix des médicaments reste un enjeu crucial tant pour le droit à l'accès aux soins que pour le coût supporté par l'Assurance maladie.

Pour la majorité des médecins, un médicament efficace doit être utilisé sans rationnement économique pour sauver des vies. Pour les responsables des systèmes de santé, il existe une limite raisonnable dictée par l'économie. La baisse des prix des médicaments est un choix qui découle d’un haut degré de civilisation. C’est le choix de toute la société. Il faut que chacun puisse prendre conscience que c’est un choix irréversible. C’est ce que demandent les citoyens, c’est ce qu’ils attendent, c’est ce qu’ils ont toujours souhaité et espéré Le ministre de la Santé en avait fait la promesse et une de ses priorités, il ne peut de ce fait décevoir des millions de nos concitoyens. Les industriels, les grossistes, les pharmaciens d’officines ont compris tout cela, tous sont des acteurs incontournables du système de santé, et jouent un grand rôle dans la promotion et la préservation de l’état de santé de notre population. Concernant les pharmaciens d’officines, ces derniers sont très sollicités. Chaque jour, ce sont plus d’un million de nos concitoyens qui entrent dans les 12.000 pharmacies réparties sur l’ensemble du territoire national, soit plus de 100 clients par pharmacie et par jour.

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