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Revue de presse

Progéria : quand les enfants vieillissent trop tôt

Le matin | Maroc | 20/11/2012

Considérée comme une maladie orpheline, la progéria cause un vieillissement accéléré de jeunes enfants entrainant ainsi le décès à un âge précoce. Seul le cerveau des enfants malades demeure épargné par ces signes de déclin.

Graves problèmes de croissance, petit visage avec de très grands yeux dans leurs orbites, une peau qui s’affine, des taches de vieillesse… tant de signes qui devraient alerter les parents. Il peut bien s’agir d’un cas de progéria. On estime entre 50 et 100 le nombre d’enfants touchés à travers le monde. «La progéria, ou syndrome de Hutchinson-Gilford est une maladie extrêmement rare qui touche un nouveau-né sur quatre à 8 millions de naissances. Caractérisée par un vieillissement prématuré et accéléré, elle touche aussi bien les filles que les garçons», souligne Mouhssine Bouzoubâa, pharmacien. «Cette maladie donne à ces enfants l’apparence et certaines pathologies d’une personne âgée comme l’alopécie (perte de cheveux), peau fine (absence de graisse sous-cutanée), hypoplasie des ongles (lits de l’ongle petits), raideur articulaire, problèmes cardiovasculaires, ostéolyses (destruction du tissu osseux) et artériosclérose (dégénérescence des artères pouvant entraîner des obstructions par des plaques d’athéromes) sévère et disséminée…», poursuit Dr Bouzoubâa. En effet, cette vilaine maladie touche les deux sexes. L’apparition des symptômes commence entre 18 et 24 mois.

Il a récemment été montré que nous accumulons tous la protéine responsable de ce syndrome (la lamine A), mais à un très bas niveau. C’est l’accumulation massive de cette protéine anormale qui va perturber le fonctionnement nucléaire, altérant la forme des noyaux dans les cellules. Malheureusement, c’est une maladie incurable, qui provoque un vieillissement biologique équivalent à dix ans en une seule année civile. Ce sont des enfants heureux de vivre, mais qui ne grandissent et ne grossissent presque pas. Ces enfants donnent une impression de grande fragilité.

Le plus frappant, c’est la morphologie du visage caractéristique marquée par sa petitesse, de petites mâchoires, et un nez pincé. Les cheveux deviennent clairsemés et commencent à tomber, ce qui conduit à la calvitie chez les sujets atteints. La peau s’affine, se tend et devient quasi translucide. Les veines deviennent apparentes, surtout sur la tête. La peau, très fine, devient fragile.

Des cernes apparaissent sous les yeux, ainsi que des taches de vieillesse. En évoluant, la maladie cause de l’athérosclérose, une ostéolyse des clavicules et des phalanges, des lipodystrophies, des problèmes cardio-vasculaires...

Des troubles musculaires et squelettiques apparaissent, la taille des malades ne dépassant pas 110 cm pour un poids de 15 kg. Seul le cerveau demeure épargné par ces signes de déclin. Le fait que l’esprit de ces enfants reste sauf rend la maladie encore plus tragique : ils sentent leur fin approcher. Généralement, les enfants atteints de cette maladie meurent entre l’âge de 13 et 16 ans d’un vieillissement prématuré, des suites d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral dû à l’athérosclérose.

Explications : Mouhssine Bouzoubâa, pharmacien «En moyenne, les enfants décèdent à l’âge de 13 ans»

Quelle est la cause de la progéria ?

Longtemps, l’origine de la progéria a été une énigme : les hormones de croissance, vers lesquelles on dirigea d’abord les études, présentaient un niveau normal chez les patients. Ce n’est qu’en 2003 qu’une équipe française dirigée par Nicolas Lévy (unité Inserm UMR-S910 Génétique médicale et génomique fonctionnelle, Faculté de médecine Timone-Université de la Méditerranée) a découvert la version mutée du gène impliquée dans plus de 90% des cas connus de progéria. Appelé LMNA et situé sur le chromosome 1, le gène code normalement pour des protéines lamines A et C.

Lorsque la mutation survient, ce gène produit une protéine tronquée, baptisée progérine, qui reste ancrée dans la membrane du noyau des cellules, s’y accumule, et entraîne finalement sa déformation et des dysfonctions.

Dans sa forme classique, la progéria est due à la survenue d’une mutation spécifique de ce gène. Cette mutation survient dans les cellules germinales du père ou de la mère (spermatozoïde ou ovule), vraisemblablement à cause d’un âge avancé, de façon tout à fait aléatoire sans qu’on puisse la prévenir. L’enfant malade porte alors cette mutation dans toutes ses cellules.

Quand peut-on poser le diagnostic ?

In utero, on ne peut pas voir de signes de cette maladie. Les enfants naissent normalement et ce n’est qu’à partir de 6 mois à 1 an qu’on la détecte.
Le premier signe est une cassure dans les courbes de croissance (poids et taille) chez ces enfants qui ne se développent pas normalement. Vers 1 an, ils commencent ensuite à perdre leurs cheveux, développent des signes cutanés de type sclérodermiforme (différence de coloration de la peau), une fonte du tissu adipeux sous-cutané (peau fine) et de la masse musculaire, une raideur articulaire…
Avec la connaissance de la maladie que les médecins ont actuellement, certains pédiatres arrivent à la diagnostiquer très précocement grâce à une toute petite veine qui apparaît à la racine du nez et à une morphologie faciale évocatrice du syndrome.

Quelle est l’espérance de vie de ces enfants ?

Il y a eu un seul cas décrit d’homme ayant vécu jusqu’à 45 ans. En moyenne, les enfants décèdent à l’âge de 13 ans, généralement d’un infarctus du myocarde.
À cet âge, ils ont généralement atteint une taille de 1,10 m pour un poids d’environ 15 kg.

Pourquoi les neurones restent-ils intacts ?

L’évolution de la progéria est fulgurante : on estime que, chaque année, ces enfants vieillissent de plus de 10 ans, conduisant à leur décès prématuré. Très rapidement, les patients souffrent de troubles musculaires et squelettiques, d’un retard de croissance. En revanche, ils ne perdent aucune de leurs capacités cognitives, ce qui a depuis toujours été considéré comme un phénomène surprenant, au vu de l’atteinte générale dont ils sont victimes, par ailleurs. Les chercheurs se sont donc penchés sur les mécanismes moléculaires impliqués dans la progéria. Partant du constat que dans ce syndrome, seules les cellules neurales étaient préservées du vieillissement accéléré, les chercheurs ont formulé l’hypothèse selon laquelle un mécanisme moléculaire physiologique présent de façon spécifique dans le système nerveux pouvait expliquer le phénomène. Ils ont identifié ce mécanisme sous la forme d’un contrôle épigénétique inhibiteur de l’expression du gène LMNA, assuré par un microARN qui est naturellement exprimé massivement et uniquement dans les neurones.

Pour comprendre les mécanismes moléculaires de la progéria, les équipes de chercheurs ont prélevé des échantillons de peau chez des malades et en ont dérivé des cellules souches pluripotentes induites. Ces cellules ont ensuite été différenciées en plusieurs types cellulaires (cellules de peau, d’os, de muscle et du cerveau), ce qui a permis d’observer que toutes ces cellules exprimaient la protéine responsable de ce syndrome (la lamine A) à l’exception d’une, les cellules nerveuses, qui en étaient dépourvues.

Hajjar El Haiti

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