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Albayane | Maroc | 29/10/2012
Chaque année, 15 million de personnes dans le monde subissent un AVC et, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’AVC reste la seconde cause mondiale de décès parmi les personnes de plus de 60 ans, et la 5e chez les adultes d’âge moyen, avec près de 6 millions de morts par an. L’AVC fait ainsi deux fois plus de décès que le SIDA et plus que la tuberculose et le paludisme réunis.
Au Maroc, l’AVC est responsable de plusieurs milliers d’hospitalisations, chaque année. Son incidence estimée serait de 300/100.000 habitants.
Responsables de 10 à 12% de l'ensemble des décès après 65 ans dans les pays industrialisés, les AVC représentent la troisième cause de mortalité après les affections cardiaques et les cancers. Leur incidence augmente avec l'âge : 10 fois plus fréquents à 65 ans qu'à 45 ans.
Ils sont 2 à 3 fois plus faibles chez les femmes que chez les hommes entre 55 et 64 ans. Cette différence s'annule après l'âge de 85 ans. La prévalence des AVC est de 4 à 8/1000 habitants dans les pays occidentaux et ne diffère guère au niveau des pays en développement. Pour éviter les complications handicapantes, il vaut mieux connaître les signes annonciateurs d'un AVC.
Prévalence des AVC au Maroc
Vu la fréquence des facteurs de risque vasculaires et le vieillissement de la population au Maroc, ces accidents vasculaires cérébraux constituent actuellement un véritable problème de santé. Mais aucune étude digne de ce nom n'a été entreprise afin d'évaluer la prévalence des AVC au Maroc. Aujourd'hui, c'est chose faite. L'Académie Hassan II des sciences et techniques a financé une enquête épidémiologique sur un échantillon représentatif de la population marocaine, à la fois en milieu urbain et rural, touchant 13.000 ménages et 60.000 personnes. Cette enquête, réalisée de décembre 2008 à avril 2009, constitue la première du genre en Afrique et dans le monde arabe.
Pour mener à bien cette étude, 44 universitaires marocains, (neurologues, radiologues, généticiens, biologistes, pharmaciens, statisticiens, neurophysiologistes, cardiologues, endocrinologues et nutritionnistes) ont été mobilisés sur cette étude qui vise à évaluer le rôle des affections cardiaques, des facteurs nutritionnels, biologiques et génétiques dans la genèse de l'accident vasculaire cérébral ischémique (AVC). En effet, il est toujours utile de rappeler que le Maroc se trouve devant une «véritables épidémie» d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). La hausse des maladies comme l’hypertension artérielle, le diabète et le cholestérol ainsi que le manque d’activité physique expliquent en partie l’augmentation de la fréquence des AVC, selon les spécialistes.
L’enquête épidémiologique réalisée à Rabat et Casablanca, en 2010, avec le soutien financier de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, a montré que la prévalence des AVC au Maroc était de 300 pour 100.000 habitants. Un budget de 4 millions de DH a été alloué à cette étude initiée par le collège «Sciences et techniques du vivant», dépendant de l'Académie Hassan II des sciences techniques.
Notons également que cette étude cible les connaissances et les moyens communicationnels modernes à mettre en place, pour changer les attitudes et les comportements des professionnels de la santé et du grand public vis-à-vis de cette pathologie hautement handicapante pour la santé dans le Royaume.
Qu'est-ce qu'un AVC
L'Accident vasculaire cérébral est le plus souvent, causé par un caillot de sang qui bouche une artère cérébrale. Le sang ne peut alors plus passer et en conséquence, il n'apporte plus d'oxygène. Toutes les cellules que l'artère alimentait meurent donc par manque d'oxygène. De ce fait, il est très important de déceler au plus vite un AVC afin que la zone touchée soit «débouchée» au plus vite, pour que les séquelles soient le moins nombreuses possible.
Les signes qui doivent alerter sont une hémiplégie droite ou gauche (paralysie d'un côté du corps), des troubles du langage, des fourmillements ou des picotements d'un côté du corps, du visage ou d'un seul membre, une paralysie faciale, un flou visuel, des vertiges avec démarche ébrieuse (la personne ne marche pas droit), une douleur très intense et de façon subite à la tête. Ces signes peuvent apparaître à tout moment, même la nuit. N'hésitez pas à vous rendre immédiatement dans une structure hospitalière publique ou privée, même si ces signes qui sont apparus subitement peuvent disparaître dans les minutes ou les heures qui suivent. Il s'agit alors de signaux d'alerte qui doivent être pris au sérieux, vous devez contacter rapidement votre médecin, il ne faut pas reporter à demain ce que vous pouvez faire tout de suite.
Un bilan neurologique s’impose alors :
Parmi les symptômes les plus courants, on note :
Si vous-même ou l'un de vos proches présentent de tels signes, sachez réagir promptement en consultant votre médecin traitant ou vous rendre à l'hôpital le plus proche. Le plus important est d'agir vite, le facteur temps est ici déterminant, c'est pourquoi il est indispensable d'avoir de bonnes attitudes face à une menace d'AVC.
Adopter le bon réflexe !
Longtemps considéré comme une fatalité, l’AVC, souvent appelé « attaque cérébrale » est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau, qui entraîne la mort des cellules cérébrales.
L’AVC bénéficie depuis plusieurs années de progrès thérapeutiques, qui engagent à mobiliser le grand public, pour qu’il soit perçu comme une urgence. Il s’agit de reconnaitre les signes d’alerte de l’AVC et de mettre en place au plus vite un traitement spécifique. Plus il est pris en charge tôt, mieux l’AVC peut être traité.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, un accident vasculaire cérébral se produit toutes les 5 secondes dans le monde. Mais une meilleure connaissance des éléments favorisant sa survenue et des premiers symptômes permettrait d'en réduire considérablement le retentissement. Il faut agir et très rapidement. Chaque minute compte pour limiter les conséquences de l'AVC. Transporter d'urgence le malade vers l'hôpital le plus proche ou une clinique. L'hospitalisation immédiate permet de confirmer le diagnostic et de débuter immédiatement le traitement qui permettra de diminuer les lésions cérébrales. En cas d'accident vasculaire cérébral, chaque minute compte. Or, bien que brutale, la survenue d'un AVC est toujours précédée de signes avant-coureurs, dont les 3 plus fréquents sont : - la survenue brutale d'une faiblesse d'un côté du corps, des difficultés soudaines à parler ou à comprendre, ou une diminution très brutale de la vision d'un œil. Parfois, ces symptômes ne durent que quelques minutes et de ce fait sont négligés. Or ils n'en constituent pas moins des signaux d'alarme forts qui nécessitent une prise en charge médicale immédiate.
Les facteurs de risque sont en partie ceux de toutes les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, diabète, tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité, hypercholestérolémie chronique, troubles de la coagulation, etc.). Tous sont accessibles à la prévention, le meilleur moyen de lutter efficacement contre ces facteurs de risque reste une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et équilibrée, la pratique d'une activité physique et suivre les conseils de votre médecin traitant.
Moyens de prévention
L'hypertension artérielle (HTA) : L'hypertension est connue depuis longtemps comme le plus important facteur de risque pour les accidents vasculaires ischémiques ou hémorragiques. Les résultats varient selon les études, mais il semblerait que ce risque est multiplié par deux à quatre chez un patient hypertendu, bien que cette aggravation diminue avec l'âge. Cependant, la moitié des patients hypertendus ne sont pas conscients de leur état et parmi les autres, la moitié ne se soigne pas… Equilibrer la tension artérielle constitue ainsi une priorité en matière de prévention des accidents vasculaires cérébraux. Cet objectif passe par des traitements médicamenteux mais également par une alimentation saine, la surveillance de son poids, et la pratique régulière d'exercice physique.
Le tabagisme : Le risque lié au tabagisme est proportionnel à la consommation de cigarettes. La cigarette multiplie le risque normal par près de deux. Néanmoins, le sevrage tabagique est rapidement suivi d'un retour à la normale. Le tabagisme passif pourrait également figurer au rang des coupables.
L'excès de poids, l'obésité et la sédentarité : L'obésité est un facteur de risque important dans la survenue de maladies cardiovasculaires et d'attaques cérébrales. Un excès de poids entraîne une sollicitation plus importante du cœur, une augmentation de la tension artérielle, du taux de cholestérol et des triglycérides et favorise la survenue de diabète. Tout comme pour les maladies cardiovasculaires, il semblerait que l'obésité abdominale constitue un facteur de risque. La pratique régulière d'une activité physique possède un effet protecteur vis-à-vis des attaques cérébrales. Chez les jeunes femmes, l'activité physique même modérée comme la marche est associée à une réduction du risque d'accident ischémique. La réduction du risque est proportionnelle à l'activité physique. Une demi-heure de marche par jour diminue les risques d'AVC de près de 30 %.
L'alcool : Une consommation excessive d'alcool pourrait multiplier le risque d'AVC par près de trois. De la même manière, une consommation excessive de café (plus de trois tasses par jour) pourrait contribuer à augmenter le risque d'AVC chez les hommes âgés souffrant d'hypertension. Les auteurs suggèrent qu'il serait prudent de conseiller aux sujets hypertendus de réduire leur consommation de café. Ce sont là quelques conseils qui ne sont pas la règle générale, tout au plus ils pourront vous éclairer, vous servir pour une meilleure compréhension de l'accident vasculaire cérébral et des précautions à prendre dans le cadre de la prévention.
En définitive, il reste urgent de mieux informer le grand public au sujet de l’AVC.
Les attaques cérébrales peuvent dans une large mesure être évitées en agissant sur certains de ces facteurs : hypertension artérielle, tabac, obésité abdominale, taux élevé de cholestérol, diabète… Agir sur sa consommation de tabac, sur son alimentation, augmenter son activité physique sont des gestes de prévention utiles pour se protéger.
Enfin, la qualité de vie des personnes qui ont subi un AVC peut encore être améliorée. C’est pourquoi il est opportun de sensibiliser et d’informer le public et les professionnels de la santé à propos des causes et des symptômes de l’AVC.
Écrit par Ouardirhi Abdelaziz
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