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Libération | Maroc | 18/10/2012
Le résultat est «alarmiste», puisque cette étude montre que parmi l’échantillon étudié, 70% des professionnels de santé n’ont pas de formation sur la greffe et le don d’organes, 60% d’entre eux ignorent tout sur ce que la législation marocaine préconise sur ce sujet et ses aspects religieux, 60% auraient l’intention de faire don de leurs organes après leur mort contre seulement 20% qui accepteraient de les donner de leur vivant. Or, selon le professeur Bourquia, «le risque pour le donneur vivant est très faible et pour le receveur, les avantages sont considérables : ces greffes fonctionnent en général mieux et plus longtemps que les greffes de rein à partir de donneur cadavérique, quel que soit le niveau de compatibilité entre le donneur et le receveur. Une greffe à partir d’un donneur vivant est la solution qui met le maximum de chances du côté du patient».
En réaction à ces chiffres, Amal Bourquia se demandait également : «Comment voulez-vous que la population soit au courant de tout ce qui touche au domaine du don et de la greffe des organes en général et du rein en particulier, si les professionnels de santé ne disposent d’aucune formation dans ce domaine et en ignorent tout ou presque ?».
A noter que le Maroc est très en retard dans ce domaine, et selon le professeur Bourquia, cela est dû à plusieurs facteurs. D’abord, le manque d’une culture de don au Royaume. Par exemple, c’est très rare d’entendre des conversations de type «serais- tu donneur de ton vivant ou après ta mort ?», que ce soit dans les familles ou parmi les amis, ce qui fait que ne pas se déclarer donneur de manière explicite laisse passer beaucoup d’occasions de donneurs potentiels. Au Maroc, le don d’organes repose sur le principe de «consentement explicite» ; or les médecins se heurtent souvent au refus de la famille qui voit en l’opération une atteinte au corps du défunt. Ensuite, un choix politique fait que l’on investit plus de fonds pour les dialyses et très peu pour les greffes alors que ces dernières assurent un meilleur résultat. Enfin, le côté social joue un rôle capital ; les donneurs vivants ont peur d’être mis en marge de la société à cause de leur différence «supposée».
Rappelons que depuis 1990, seulement 300 malades du rein ont pu être greffés, tous à partir d’un donneur vivant, et le nombre de personnes qui meurent en attente d’une greffe reste indéterminé. Pourtant, si une culture de don existait, le nombre de morts et de morts encéphaliques dus aux accidents de route et qui dépasse largement les 4000 par an pourrait aider à offrir une meilleure vie à ces malades et développer la pratique de greffe à partir d’un donneur décédé. A savoir aussi que la législation marocaine autorise le don depuis la promulgation en 1990 de la loi n° 16-98 relative au prélèvement et à la transplantation d’organes et de tissus humains.
«Le but de cette conférence de presse est d’impliquer les médias qui sont les principaux supports consultés par les professionnels pour information vu qu’il n’y a pas de formation spécifique continue dans ce domaine. Nous souhaiterions que les médias nous aident à augmenter le niveau de sensibilisation et d’information en abordant souvent ce sujet, en réalisant des spots télé pour que le don et la greffe d’organes ne restent pas dans l’ombre, car la maladie rénale chronique touche plus de 500 millions dans le monde, dont au moins un million au Maroc. Donc, ces maladies du rein posent un problème de santé publique majeur qui mérite toute notre mobilisation», a conclu Amal Bourquia.
Pr. Amal Bourquia mène en plus de sa spécialité une carrière d’auteur. Parmi ses publications, on peut citer «Plaidoyer pour la transplantation rénale au Maroc» ; «Regard éthique, la greffe rénale au Maroc» et «99 réponses à la maladie rénale».
Najoua Friguech (Stagiaire
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