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Albayane | Maroc | 18/10/2012
Il y a malheureusement très peu d’études épidémiologiques concernant l’ostéoporose au Maroc, mais les résultats d’une étude réalisée dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr, qui s’est penchée sur l’incidence des fractures du col chez les plus de 50 ans, nous apprennent que cette fracture constitue en quelque sorte le «baromètre» international de l’ostéoporose puisque c’est la complication la plus grave et que pratiquement tous les malades arrivent à l’hôpital, rendant donc la mesure plus simple et plus fiable. Il a été observé une incidence de 52,1 pour 100.000 habitants pour les femmes et de 43,7 pour 100.000 pour les hommes (chiffre intermédiaire entre les hautes incidences observées en Europe et aux USA et les faibles incidences observées en Afrique).
Autre étude tout aussi intéressante menée par une équipe de l'Hôpital El Ayachi, et dont le but est d'évaluer la prévalence de l'ostéoporose sur un grand échantillon composé de 2603 patients recrutés de manière consécutive sur une durée de 2 ans au centre d'ostéodensitometrie de cet Hôpital. Il s'agissait de 96,3% de femmes et de 3,7% d'hommes. 2065 patientes étaient ménopausées. L'âge moyen des patients était de 57,74 ±10,64 ans, l'IMC moyen était de 28,11± 5,01 kg/m2. Dans la population étudiée, 825 patients soit 31,7% des patients étaient ostéoporotiques, 1128 patients (43,3%) étaient ostéopéniques et 650 patients (25%) avaient une densité osseuse normale. Les patientes ostéoporotiques étaient plus âgées et avaient un index de masse corporelle plus bas que les autres groupes. Cette étude a monté que la prévalence de l'ostéoporose était de 31% chez la population marocaine. Comme on le voit l’ostéoporose est une maladie fréquente, elle touche u grand nombre d’individus et peut être à l’origine de véritables handicaps, et contrairement à ce qu’on croit, elle n’est pas exclusivement une maladie du troisième âge et encore moins une maladie féminine.
Une maladie de la vieillesse ?
L’ostéoporose n’est pas qu’une maladie de l’âge. Certes, elle touche plus volontiers les femmes à la ménopause du fait de la carence en œstrogènes et les personnes âgées en raison du vieillissement osseux et des carences en vitamine D et en calcium. Mais cette déperdition osseuse peut survenir à tous les âges de la vie. Le risque existe chez l’enfant en cas de maladie osseuse génétique, d’arthrite chronique juvénile ou lors de prise prolongée de corticoïdes.
Chez l’adolescente, l’anorexie mentale et un arrêt prolongé des règles fragilisent les os. Les principaux facteurs de risque de l’ostéoporose chez l’adulte sont une intoxication alcoolo-tabagique, la prise de corticoïde au long cours, certaines maladies (hémochromatose, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, troubles endocriniens…), un régime carencé en produits laitiers, l’absence d’activité physique, des antécédents personnels ou familiaux de fracture, un faible poids corporel et, pour les hommes, une insuffisance en testostérone.
Quand une ostéoporose est suspectée, il est possible de passer une ostéodensitométrie. Mais attention, cet examen qui mesure la densité osseuse ne détermine que 40 % de la solidité des os, les 60% restants correspondant à l’architecture osseuse (nombre, épaisseur des travées, etc.). Seule une biopsie peut estimer cette valeur qualitative de l’os en attendant d’autres examens complémentaires actuellement à l’étude (IRM, tomodensitométrie quantitative). C’est pourquoi il est possible d’avoir une valeur de densité osseuse normale et être victime d’une fracture ! De plus, l’arthrose peut augmenter de manière artificielle la densité osseuse. Une radiographie est alors demandée pour exclure ce risque d’erreur.
L’ostéoporose est une maladie silencieuse, qui progresse sans signe ni douleur jusqu’à la fracture (vertèbre, col du fémur, poignet). Dans l’idéal, le diagnostic devrait être posé avant cette complication. Les personnes à risque devraient consulter un rhumatologue et se voir prescrire un traitement préventif.
Pour lutter contre l’ostéoporose, il faut manger chaque jour au moins trois produits laitiers et boire 1,5 litre d’eau riche en calcium. Consommer cet oligo-élément est primordial mais encore faut-il qu’il soit bien assimilé par l’organisme. Certains aliments, notamment ceux riches en fibres (céréales, son, légumes secs, etc.), s’ils sont consommés en même temps que des produits riches en calcium, en gênent l’absorption digestive. Attention aux sodas qui, riches en phosphates, empêchent la bonne assimilation du calcium par l’organisme. Les excès de viande, de sel, de café et de thé sont eux aussi néfastes pour les os : ils entraînent une déperdition urinaire de calcium. Le tabac et l’alcool nuisent également à la santé du squelette. Des études ont montré que ces produits agissaient directement sur les cellules qui forment les os. Et pour entretenir la masse osseuse au cours des années, rien ne vaut la pratique d’une activité physique régulière. Marche, course à pied, natation, gymnastique... contractent les muscles qui tirent au niveau des tendons et sollicitent les os, qui ainsi se renforcent.
S’il n’est jamais trop tard pour investir dans son squelette, le plus tôt est le mieux. C’est en effet pendant l’enfance et l’adolescence que l’essentiel du capital osseux est constitué. Jusqu’à 18-20 ans, la phase de croissance osseuse est rapide et permet la constitution d’un véritable capital osseux de base. Plus il sera élevé, plus les os resteront solides longtemps et plus le risque d’ostéoporose sera faible. C’est donc dès l’enfance qu’il faut jouer la carte du calcium et de l’exercice physique. Attention en cette période de la vie aux régimes amaigrissants carencés ou trop sévères et à un poids insuffisant qui nuisent à la santé du squelette.
Traitement de l’ostéoporose
Grâce à de nouveaux traitements, l'ostéoporose peut désormais être prévenue et traitée. Longtemps asymptomatique, cette pathologie ne doit plus être considérée comme une fatalité liée au vieillissement. De très grandes avancées dans le domaine des traitements ont permis d'améliorer considérablement la prise en charge de l'ostéoporose. Actuellement, les médecins disposent d'un arsenal thérapeutique varié : traitements hormonaux substitutifs, biphosphonates, SERMS, tériparatide, ranélate de strontium, calcium et vitamine D.
Pour plus de précisions et de renseignements en ce qui concerne tous ces médicaments, nous vous conseillons de consulter votre médecin traitant qui seul habilité à vous prescrire le traitement le plus adapté à votre situation.
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