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L'Opinion | Maroc | 29/09/2012
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, a affirmé que le nouveau-né est particulièrement ciblé dans ce plan d’action «d’abord parce que la néonatalogie était toujours le parent pauvre des actions du ministère de la Santé dans les années antérieures et puis parce que le nouveau-né supporte à lui seul 62 pc des décès des moins de 5 ans contre 40 pc au niveau mondial».
Ce plan vise à augmenter la couverture des accouchements en milieu surveillé de 73 à 90 pc (de 55 à 75 pc pour le milieu rural), atteindre un taux de césarienne de 10 pc et une couverture de 95 pc pour la consultation du post-partum (CCP) et maintenir un taux de prévalence contraceptive supérieur ou égal à 67 pc, selon M. El Ouardi.
Il comprend 51 mesures, réparties sur 10 axes d’intervention : 4 axes concernent la réduction de la mortalité maternelle alors que les six autres sont destinés à accélérer la réduction de la mortalité néonatale.
Parmi les mesures prises pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle, il y lieu de citer la consolidation de la politique d’exemption des soins obstétricaux et néonatals d’urgence, l’amélioration de la qualité de prise en charge des complications obstétricales, le renforcement de la responsabilité de proximité sur la surveillance de la grossesse et de l’accouchement et l’amélioration du pilotage régional du programme.
Pour ce qui est des mesures de réduction de la mortalité néonatale, le ministre a cité la mise à niveau des structures d’accouchement, l’organisation et le renforcement de l’offre de soins en néonatologie, le renforcement de la surveillance néonatale pendant le post-partum, l’amélioration de la qualité de prise en charge du nouveau-né.
«Ce plan d’action requiert une importance capitale pour au moins trois raisons. La première est que ce plan coïncide avec la fin du compte à rebours 2015 des Objectifs du millénaire pour le développement, notamment la diminution de 2/3 des décès infanto-juvénile (OMD4) et de 3/4 des décès maternels (OMD5) par rapport aux chiffres de 1990. Ce qui suppose que nous devrions avoir en 2015 un taux de 83 décès pour 100.000 naissances vivantes pour la mortalité maternelle et de 25 décès infanto-juvéniles pour 1.000 naissances vivantes», a précisé M. El Ouardi.
La seconde raison se rapporte à l’engagement du gouvernement qui lui fixe des objectifs chiffrés à l’horizon 2016, à savoir 20 décès pour 1.000 naissance vivantes pour la mortalité infanto-juvénile et 50 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes pour la mortalité maternelle, a-t-il poursuivi, expliquant que la troisième raison se rapporte à la déclinaison de la Constitution qui consacre dans son article 20 le droit à la vie comme droit premier de l’être humain.
Le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Maroc, Aloys Kamuragiye, a pour sa part salué ce plan «ambitieux» combiné par le ministère de la Santé, ainsi que l’engagement du Maroc en matière de réduction de la mortalité maternelle et néonatale, notamment en milieu rural.
Il a également appelé à fournir davantage d’effort en vue de réduire les iniquités existant entre les milieux rural et urbain en ce qui concerne l’accès aux prestations médicales.
Le ratio de mortalité maternelle a diminué de près de 66 pc en vingt ans, passant de 332 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 1992 à 112 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2010. Le niveau de mortalité infanto-juvénile a été réduit de 84 en 1992 à 30 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2011, soit une réduction de 64 pc.
L’enquête réalisée pour les décès maternels en 2009 a montré que les soins sub-standards, suivis de soins insuffisants et traitement inapproprié, étaient des facteurs fréquents de décès maternels évitables et que même lorsque la femme parvient à surmonter les barrières d’accès, elle ne bénéficie pas systématiquement de soins de qualité.
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