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Revue de presse

Santé mentale : un rapport qui tire la sonnette d’alarme

Le matin | Maroc | 12/09/2012

Le rapport du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CNDH) dévoile une situation chaotique des hôpitaux psychiatriques publics. Le Maroc ne dispose que de 172 psychiatres et 740 infirmiers.

La plupart des hôpitaux ne disposent pas des conditions appropriées de surveillance et de sécurité.

Une première. Le Conseil consultatif des droits de l’homme (CNDH) vient de publier mardi dernier à Rabat un rapport préliminaire sur la situation des hôpitaux psychiatriques au Maroc. C’est la première fois qu’un organe des droits de l’homme force les portes de ces structures qui demeurent de vrais bastions inaccessibles au public. Le Conseil qui a visité au cours de quatre mois (de mars à juillet 2012) 20 établissements hospitaliers chargés de la prévention et du traitement des maladies mentales a dressé un état des lieux de ces structures. Le bilan, plutôt sombre, met le doigt sur une situation chaotique et relève de nombreux dysfonctionnements.

S’agissant des structures, le rapport souligne un mode de gestion inadapté à la nature des établissements et une mauvaise répartition géographique inégale et déséquilibrée. «Les structures disponibles sont insuffisantes eu égard à l’incidence des troubles mentaux. Pourtant, il existe des établissements récemment construits et équipés qui restent non opérationnels notamment à Tiznit, Nador et Hay Mohammedi à Casablanca», lit-on dans le même rapport.
Outre ces difficultés, l’étude dévoile d’autres dérèglements. On apprend que certaines structures sont foncièrement inappropriées notamment à Safi, Meknès et Tétouan, alors que d’autres sont carrément laissées à l’abandon, dont l’exemple le plus flagrant est l’hôpital Berrechid. En outre, la majorité des hôpitaux ne disposent pas de conditions appropriées de surveillance et de sécurité encore moins d’équipes d’entretien et de maintenance.
Sur le volet des équipements, le bilan dévoile un manque flagrant de matériel. Quant aux équipements existants, ils sont souvent dans un état lamentable. Selon le rapport, les bureaux sont pauvres en équipements et fournitures, quant aux moyens de sécurité, comme les extincteurs, ils sont soit insuffisants ou inexistants. Le bilan soulève aussi le problème de la vétusté de la literie qui se trouve en général dans un état déplorable dans la plupart des établissements, le délabrement des chambres d’isolement et des sanitaires et leur insécurité et l’absence d’ambulance dans les établissements visités. En ce qui concerne le personnel, le rapport dévoile un manque criant des cadres. En effet, le secteur public ne compte que 172 psychiatres et 740 infirmiers spécialisés en psychiatrie, alors que le nombre des médecins en privé ne dépasse pas les 131, ce qui est loin de répondre aux normes universellement établies et reconnues en la matière.

Répartition géographique inégale du personnel

Outre l’insuffisance du personnel, l’équipe médicale existante est inégalement répartie entre les régions et sur les établissements hospitaliers. Plus de 54% des psychiatres se trouvent dans l’axe Casablanca-Rabat. Cette situation fait que de nombreux établissements ne disposent que d’un seul psychiatre. Pour le personnel paramédical, les principaux dysfonctionnements concernent l’absence de statut d’infirmier en psychiatrie, la non-définition de tâches, le manque de formation continue, l’absence de sécurité et de protection et enfin les mauvaises conditions de vie dans certains établissements notamment celui de Tit Mellil. Pour les prestations et les services proposés par les hôpitaux psychiatriques, ces derniers sont défaillants d’après le rapport du CNDH. L’étude révèle en effet l’insuffisance et le déséquilibre des repas administrés aux malades internés. Pourtant, malgré l’état détérioré des établissements, l’admission n’est pas aisée dans tous les cas à cause du surpeuplement. Ainsi, l’hospitalisation reste tributaire de la nature de la structure et des moyens et des ressources dont elle dispose. Quant aux soins, ils sont généralement basiques et presque classiques dans la plupart des établissements vu que les nouvelles générations de médicaments sont indisponibles. «Même les archives ne sont pas toujours bien entretenues», indique le rapport. Aussi, l’hygiène est quasi absente dans la plupart des centres hospitaliers, ce qui porte atteinte au droit des malades à un hébergement qui préserve leur dignité. Cette situation chaotique n’a pas été sans conséquence sur les soins apportés aux malades vulnérables, comme les femmes, les enfants, les personnes âgées et les toxicomanes. En effet, les établissements dans leur majorité n’intègrent pas l’approche genre dans leurs plans et leur conception. Pour le cas des enfants, le bilan souligne qu’aucun intérêt n’est accordé à cette discipline malgré son rôle prépondérant dans la santé mentale de la population à l’exception des services de pédopsychiatrie des CHU de Casablanca et de Rabat.

Mesures d’urgence

La situation n’est pas meilleure pour les personnes âgées qui ne bénéficient, selon le rapport, d’aucune prise en charge appropriée. Afin de surmonter donc cette situation et améliorer les conditions d’hospitalisation dans les établissements psychiatriques, le CNDH propose un certain nombre de mesures à adopter d’urgence. Le Conseil invite ainsi le ministère à renoncer officiellement et administrativement à la création de sept hôpitaux régionaux supplémentaires qui étaient programmés en réaffectant le budget initialement destiné à leur construction et à leur équipement et les ressources humaines qui étaient prévues pour leur encadrement aux établissements publics de psychiatrie existants, selon leurs besoins. Il appelle également à la résolution du problème du pavillon des femmes à l’hôpital de Tétouan, qui porte atteinte à la dignité et à l’intimité de ses usagères et d’arrêter le processus de délabrement de cette structure. Autre recommandation préconisée par le CNDH est la constitution d’une commission ad hoc pour étudier le cas de l’hôpital de Berrechid dans toutes ses dimensions et de mettre en œuvre un processus de restauration historique parallèlement à la réhabilitation d’autres structures existantes qui sont dans un état manifeste de délabrement ou qui menacent ruine, notamment l’hôpital de Meknès, Safi et Khouribga. Enfin, et dans l’attente de l’adoption d’une politique de santé mentale, le conseil propose d’établir des normes minimales pour les opérations de construction et de restauration en prenant en compte la spécificité de ce type de structures.

Manque de contrôle cruel de la justice

Le Maroc dispose actuellement de 27 établissements publics spécialisés dans le traitement des maladies mentales, soit seize hôpitaux généraux disposant d’un service psychiatrique, six hôpitaux psychiatriques spécialisés, trois hôpitaux psychiatriques dépendant des Centres hospitaliers universitaires (CHU), un service psychiatrique adulte et un service de pédopsychiatrie dépendant du CHU Ibn Rochd de Casablanca. La capacité litière de l’ensemble de ces structures est de 1 725 lits, mais elle est en baisse continue. S’agissant du contrôle de ses structures, ce dernier incombe à la justice.
En effet, la loi marocaine relative à la santé mentale, quoique obsolète, confère à la justice la responsabilité de veiller au respect des droits des malades mentaux. Mais cette mission n’est pas convenablement remplie par les autorités judiciaires «qui n’exercent pas leur rôle de contrôle comme il se doit en termes de fréquence de visites, de qualité des rapports établis et de suivi», selon le rapport du CNDH.

Repères

Le Conseil invite le ministère à renoncer à la création de sept hôpitaux régionaux supplémentaires qui étaient programmés en réaffectant le budget initialement destiné à leur construction aux établissements publics de psychiatrie existants.
Dans l’attente de l’adoption d’une politique de santé mentale, le Conseil propose d’établir des normes minimales pour les opérations de construction et de restauration en prenant en compte la spécificité de ce type de structures.

Yousra Amrani

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