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Revue de presse

Le jeûne et les maladies rénales

Albayane | Maroc | 26/07/2012

Tout Musulman en âge adulte doit pratiquer le jeûne du mois de ramadan. Cependant, il existe des dérogations à cette règle car le jeûne du Ramadan tel qu’il a été prescrit dans l’Islam ne concerne que les personnes en bonne santé. Ce qui suppose, bien entendu, que la pratique du jeûne dépend de l’état de santé de chacun. Certains malades sont exempts de cette pratique. C’est le cas entre autres des patients souffrant de problèmes d’insuffisance rénale. Le point avec le professeur Ramdani Benyounes, chef du service de néphrologie à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca et président du Conseil consultatif et de transplantation d’organes.

Le sens de la dispense du jeûne de Ramadan

De prime abord, il faut que les choses soient bien claires, la pratique du jeune de Ramadan est une obligation pour tout musulman pubère, sain d’esprit, capable de jeûner car le jeûne du mois de Ramadan est le quatrième pilier de l’islam.
Ce mois marque, pour les musulmans, le début de la révélation du Coran faite au prophète Sidna Mohamed que la paix et le salut d’Allah soit sur lui. Afin de sanctifier ce mois, il a été décidé que les musulmans pratiqueraient un jeûne ou ?awm

Le jeûne du mois de Ramadan est un devoir pour les musulmans. Ce devoir a été révélé au mois de châban de la deuxième année après l’Hégire par ce verset : « Ô vous qui croyez, le jeûne [as-Siyâm] vous est prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété. » (Coran chapitre 2 Al-Baqarah, verset 183) Il fait partie des pratiques les plus importantes de l’islam. Les musulmans se réjouissent de son approche : c’est le mois des bienfaits, des actes d’obéissance et des bénédictions. C’est dans la tradition musulmane c’est le meilleur mois de l’année, qui contient la meilleure des nuits, laylatou al-qadr (la nuit du destin). Toutefois le jeûne n’est pas imposé aux malades dont l’état de santé est dégradé. C’est pourquoi la pratique du jeûne est interdite par l’Islam dès que l’individu encourt le moindre danger, l’Islam est sur ce point on ne peut plus clair.

C’est dans ce sens que les médecins déconseillent le jeûne aux personnes qui souffrent de maladies chroniques, telles que le diabète, maladie hépatique ou cardiaque. Les personnes âgées (sujettes à un fort risque de déshydratation) et les femmes enceintes sont bien sûr autant concernées. Elles doivent se conformer aux conseils de leur médecin aussi bien dans le cadre du régime alimentaire que des horaires de prise de traitements.
Par ailleurs il faut rappeler ici que La Charia a pour objectifs essentiels d’éviter toute gêne, tout préjudice et toute difficulté à la personne qui accomplit les obligations religieuses, conformément aux preuves concordantes de la Sunna et du Coran. Allah, Exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
« Allah veut pour vous la facilité » (Coran 2/185)
« Allah veut vous alléger (les obligations) » (Coran 4/28)
« Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion » (Coran 22/78)
Le Prophète Sidna Mohamed paix et salut soient sur lui a dit: « Allah aime que l’on use de Ses dispenses comme Il déteste qu’on Lui désobéisse. » (Ahmad)
Il a dit aussi: « Allah aime que l’on use de Ses dispenses et aime que soient appliqués Ses ordres » (Al-Bayhaqi et autres).

En fonction de ces textes, les Oulémas ont édicté des règles jurisprudentielles qui épargnent à la personne qui applique les obligations religieuses toute gêne, tout préjudice et toute peine, telles que : « La Charia facilite les choses en cas de trop grande difficulté » , « Tout préjudice est rejeté par la Charia » , « et autres règles déduites par les jurisconsultes. Le jeûne du mois de Ramadan est une obligation que doit accomplir toute personne adulte et douée de raison. Cependant, des empêchements peuvent survenir chez cette personne qui n’aura alors plus l’obligation de jeûner et sera autorisée à rompre le jeûne, voire sera obligée de ne pas jeûner dans certains cas.

Rappel sur l’importance et le rôle des reins

  • Le système urinaire comprend 2 reins situés de part et d’autre de la colonne vertébrale, à la hauteur des dernières côtes.
  • Chacun mesure 12 cm de haut, 6 cm de large et 3 cm d’épaisseur, pèse 150 grammes et a la forme d’un haricot.
  • Chaque rein est relié aux gros vaisseaux (artère aorte et veine cave inférieure) par une artère et une veine, qui forment les pédicules rénaux.
  • Chaque rein est constitué d’un million d’unités distinctes, les néphrons.
  • Chaque néphron comporte un glomérule et un tubule.
  • Le glomérule est un filtre formé par un peloton de vaisseaux minuscules, les capillaires.
  • Le tubule mesure 4 à 8 cm et débouche dans le tube collecteur où s’abouchent d’autres néphrons.
  • Le tube collecteur débouche dans le bassinet qui débouche sur l’uretère.
  • Les néphrons sont séparés les uns des autres par le tissu interstitiel.
  • L’urine formée dans les reins est transportée par les uretères jusqu’à la vessie où elle est stockée jusqu’à son élimination lors d’une miction.
  • Chaque jour, les néphrons drainent 300 fois le sang contenu dans l’organisme, soit environ 1600 litres en 24 h.

Un homme peut normalement produire 1,5 l d’urine par jour. Bien entendu, cette quantité varie beaucoup en fonction de la prise liquidienne, mais aussi de la transpiration, des hémorragies et des vomissements, entre autres. Grâce aux reins, il existe dans l’organisme un maintien constant de ce que l’on appelle l’équilibre homéostasique, permettant les échanges de l’eau et des sels minéraux à travers l’organisme, ainsi que la régulation de l’acidité sanguine, sans laquelle aucune fonction vitale n’est possible. Les reins sont capables de régulariser l’hypertension artérielle en sécrétant une hormone, la rénine. Le rein est également capable d’élaborer une autre hormone, l’érythropoïétine, susceptible de stimuler la fabrication d’hématies (globules rouges). Le rein est un organe de filtration et d’élimination des déchets.

Le problème est que les malades qui souffrent d’affections rénales se perçoivent souvent comme étant en bonne santé puisqu’ils ne souffrent pas. Or, le jeûne du Ramadan, du fait de la privation de boissons et surtout en période de grandes chaleurs, comme c’est le cas en ces mois de juillet et bientôt Aout qui sont synonymes de chaleur excessive où le thermomètre a atteint 47° au niveau de certaines régions de notre pays (Ouarzazate , Beni-mellal Marrakech- Meknès ..), cette privation d’eau entraîne la diminution de la filtration glomérulaire rénale. Les conséquences peuvent être parfois graves surtout pour les malades qui ont une insuffisance rénale et qui s’obstinent à vouloir jeûner à tout prix.

Le point avec le professeur Benyounes Ramadani :

Question : peut-on concilier le jeûne de Ramadan et les maladies rénales ?
Professeur Benyouness Ramdani : Il faut rappeler que plus d’un milliard de musulmans jeûnent chaque année pendant le mois de Ramadan. Le Ramadan représente le quatrième pilier de l’Islam et revêt de ce fait une importance toute particulière pour l’ensemble des fidèles. Par ailleurs, ce rite consiste à s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil. La durée de ce jeûne varie de 10 à 18 h et est fonction du lieu géographique et de la saison à laquelle il se déroule. Durant ce mois, ns habitudes de vie changent brutalement, nous mangeons le soir, nous jeûnons le jour, nous veillons plus, nous dormons moins…
Tous ces changements de notre mode de vie entraînent des modifications du comportement et de vigilance, des habitudes alimentaires et de l’équilibre alimentaire ainsi que des variations biologiques.
Dans notre contexte marocain, Ramadan et santé constituent un champ de recherche important. Malheureusement, très peu d’études ont été réalisées sur les bienfaits du jeûne ainsi que sur ses répercussions sur les maladies rénales. C’est pourquoi, vouloir interdire ou déconseiller ou exempter quelqu’un de pratiquer le jeûne de Ramadan demande beaucoup de précaution , de réserve et seuls les avis des spécialistes dans la pratique médicale et du champs religieux peuvent se prononcer sur cette question.

Qu’en est-il des malades qui ont des calculs rénaux ?
Professeur Benyouness Ramdani : Un certain nombre d’études ont pu mettre en évidence des changements non négligeables : baisse significative du volume urinaire au cours de la matinée, mais surtout au cours de l’après-midi pendant le mois du ramadan, par rapport à la même période en dehors de ce mois.
Ceci témoigne d’une adaptation, sous forme d’une rétention hydrique au cours de la journée de ramadan. Par ailleurs, le ramadan constitue un facteur favorisant la survenue de coliques néphrétiques chez les patients porteurs de lithiases rénales. Par conséquent et compte tenu de la restriction hydrique évidente au cours de la journée pendant le ramadan et de la baisse importante de la consommation d’eau par les jeûneurs, il est recommandé aux personnes ayant des lithiases rénales ou sujettes au développement de calculs rénaux, de s’abstenir de jeûner.
Chez les sujets ayant des antécédents de lithiases rénales éliminées et qui tiennent à jeûner, il est conseillé de boire abondamment au cours de la nuit. Cette recommandation devient plus évidente lorsque le ramadan coïncide avec une saison chaude comme c’est le cas en ce mois d’Août ou quand le sujet exerce une activité intense pouvant accélérer la perte hydrique.

Et les Malades atteints de Néphropathies ?
Professeur Benyouness Ramdani
: Quel que soit le type de la néphropathie, glomérulaire, interstitielle, ou vasculaire, il est conseillé de ne pas jeûner lors de la phase aiguë de la maladie, par risque d’aggravation ou d’installation d’insuffisance rénale. Par contre, en phase de rémission ou d’entretien de la rémission, le jeûne est autorisé sous surveillance médicale. Il s’accompagne également avec prise des médicaments lorsqu’il s’agit de Corticoïdes et en raison de leur biodisponibilité, le matin juste avant le début du jeûne (Shor) et non pas lors de la rupture du jeûne.

Et ceux qui sont sous dialyse ?
Professeur Benyouness Ramdani
: Chez le patient au stade avancé d’insuffisance rénale ou sous dialyse, il est recommandé de s’abstenir de jeûner, surtout si le patient est âgé, anémique, hypertendu, ou a un risque cardio-vasculaire élevé.
Aussi, certaines étiologies de l’insuffisance rénale imposent au malade de ne pas jeûner, par exemple le diabète de type 1 ou le diabète de type 2 insulino-nécessitant.
Les patients polymédiqués ou avec une nécessité d’une prise fractionnée dans la journée doivent également s’abstenir de jeûner (exemple les patients insuffisants rénaux chroniques hypertendus nécessitant plusieurs familles de médicaments anti-hypertenseurs).
De toute façon la décision de jeûner ou non sera discutée au cas par cas. Un avis néphrologique reste essentiel avant d’entreprendre une telle décision.

Les malades qui ont bénéficié d’une greffe rénale peuvent-ils jeûner ?
Professeur Benyouness Ramdani
: Chez les transplantés rénaux, l’autorisation du jeûne est fonction du type de l’immunosuppression et du nombre de prises journalières.
Chez les patients sous immunosuppresseurs à demi-vie longue telle que l’Azathioprine et les Corticoïdes qui peuvent être pris le soir au milieu du repas pour l’Azathioprine et tôt le matin avant le début du jeûne (Shor) pour les corticoïdes, le jeûne peut être autorisé.
Cependant, un contrôle régulier de la fonction rénale les premiers jours est nécessaire surtout pour les patients dont les greffes datent entre 1 an et 2 ans. Par contre, il est recommandé aux patients sous Ciclosporine, Tacrolimus, Mycophénolate moefetil ou Rapamycine, de s’abstenir de jeûner, vue la nécessité de fractionnement des doses de ces médicaments, qui doivent être administrés à intervalle régulier de 12 heures pour une meilleure biodisponibilité. L’avis du néphrologue reste, cependant, nécessaire pour discuter au cas par cas une autorisation du jeûne. En conclusion, je dirai qu’il n’existe malheureusement pas de règle générale concernant le jeûne du mois sacré de Ramadan chez les néphropathies. Cependant, l’autorisation du jeûne doit être formulée par le néphrologue ou le médecin traitant en fonction de l’état clinique du patient, de la tolérance et des médicaments et leurs éventuelles adaptations.
Il faut savoir que certaines maladies rénales n’empêchent pas dans l’absolu de pratiquer le jeûne du mois sacré de ramadan.
La prise d’un médicament n’empêche pas de jeûner.

Il y a donc lieu de ne pas généraliser, mais de procéder au cas par cas. Tout doit reposer sur la décision du médecin traitant et des conseils qu’ils donnera à son patient, sachant pertinemment que le praticien cherchera toujours à faciliter à son malade la pratique du jeûne tout en procédant a un suivi rapproché pour éviter tout risque éventuel.

Je tiens à remercier le professeur Benyouness Ramadani néphrologue, chef du service de néphrologie – dialyse et greffe rénale au CHU Ibn Rochd de Casablanca pour son aide, sa courtoisie chaque fois que nous le sollicitons pour les besoins de nos articles qui sont comme chacun peut le constater fort utiles. Ils ont pour objectif de sensibiliser nos concitoyens aux différents problèmes de santé, de faire prendre a chacun toute l’importance de la prévention des facteurs de risques et de permettre d’adopter de bonnes attitudes de vie.

D’ici là portez-vous bien.

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