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Albayane | Maroc | 17/07/2012
de la région les points forts et les points faibles du secteur de la santé et d’émettre des suggestions susceptibles de remédier aux lacunes afin que la région de Marrakech Tansift Al Haouz puisse disposer de tous les moyens tant humains, matériels qui seront à même de dynamiser encore plus toutes les actions préventives et curatives et les prestations sanitaires et permettre d’assurer une offre de soins plus équitable à l’ensemble de la population de cette région .
Ont pris part à cet important évènement le Wali de la région de Marrakech Tansift Al Haouz les délégués du ministère de la Santé, les élus, les représentants des partis politiques et des différents syndicats, les représentants des associations et de la société civile ainsi que tous les intervenants dans le secteur de la santé.
Cette réunion n’est que le prélude à d’autres qui intéresseront toutes les régions du royaume afin que le ministre de la Santé puisse s’enquérir sur place de la réalité de l’offre de soins qui est mise à la disposition des citoyens, mais aussi de constater de visu et d’écouter la réalité qui est vécue sur le terrain par les professionnels de santé.
La région de Marrakech Tansift Al Haouz
Parler de l’offre de soins au niveau de la région de Marrakech Tansift Al Haouz, nous invite à passer en revue certains aspects et particularités de cette région qui est caractérisée par une population estimée à près de 3.175.000 habitants, dont 40 % dans le milieu urbain et 60% dans le milieu rural. Cette population est répartie sur cinq provinces et préfectures qui sont la préfecture de Marrakech et les provinces d’Al Haouz, de Chichaoua, d’Essaouira et d’El Kalaa des Sraghna.
Cette région est caractérisée par une répartition inégale de sa population. En effet la densité moyenne varie de 50 habitants au kilomètre carré à Chichaoua, à 423 habitants au kilomètre carré à Marrakech.
L’offre de soins au niveau de cette région est caractérisée par un nombre total d’Hôpitaux de huit avec 1392 lits d’hospitalisation, sans compter le centre hospitalier Mohammed VI qui compte 601 lits. Le nombre total des Etablissements de Soins de Santé de Base est de 336. Il y a également deux Instituts de Formations aux carrières de santé qui forment des infirmières et infirmiers dans plusieurs disciplines et spécialités.
Toutes ces données peuvent avoir connu quelques petites modifications car la région de Marrakech Tansift Al Haouz est en constante évolution.
L’offre de soins nationale, quant à elle, est composée de 2.581 établissements de soins de santé de base, comprenant 2.030 centres de santé et 111 hôpitaux provinciaux et préfectoraux, 12 hôpitaux régionaux et 19 Centres hospitaliers universitaires.
Que peut-on dire de l’offre de soins ?
Malgré un contexte d’amélioration global de la santé (amélioration des conditions de vie, eau potable et électrification, assainissement, meilleure hygiène de vie, progrès des prises en charge médicales des pathologies, personnel qualifié, médicaments disponibles en quantité et en qualité, AMO et dernièrement RAMED ), force est de constater que les disparités entre régions sont criardes et très pénalisantes. Surtout pour les populations les plus démunies, celles qui n’ont pas les moyens de se faire soigner dans le secteur privé.
C’est le monde rural, mais aussi les zones périurbaines qui pâtissent le plus de cette inégale répartition du droit à la santé.
C’est la raison pour laquelle le ministre de la santé sillonne les différentes régions du pays, il tient à voir de ses propres yeux ce qui se passe au niveau des villes, des villages, des Douars, des zones enclavées, cette approche qui privilégie l’écoute et la proximité avec les citoyens et fonctionnaires de la santé est dictée par un soucis constant qui répond à une nécessaire équité dans la répartition des structures , des ressources humaines et matériels et partant aux prestations de soins de santé tel que le stipule la loi-cadre 34-09 relative au système de santé et à l’offre de soins.
Il est clair que beaucoup de disparités existent, c’est ce qui motive la nouvelle dynamique que connaît aujourd’hui le département de la santé et qui consiste à procéder à une répartition plus juste, plus équitable et plus harmonieuse et cohérente de tous les moyens dont dispose le ministère de la santé afin de garantir à tous les citoyens une offre de soins digne de ce nom.
Il s’agit de garantir une meilleure distribution des prestations médicales à travers le territoire national. Et de disposer de ressources humaines en nombre suffisant ce qui n’est pas le cas puisque nous disposons de moins de 2.3 professionnels de santé par mille habitants, nous avons besoin de près de 9000 infirmiers et 6000 médecins.
Ressources hospitalières, nous disposons de 3.1 lits/médecin Contre 1.6 [OCDE] et de 1.3 lit/infirmier contre 0.75 lit l’OCDE. Aussi bien notre densité médicale que nos ratios de lits par médecin et par paramédicale ne répondent pas aux normes minimales.
A ce sujet, j’ai une petite remarque à faire, une remarque de bon sens surtout quand j’entends ici et là des voix qui croient que nous allons remédier aux nombreuses disparités en augmentant le nombre de nos médecins et qu’il suffira pour ce faire de porter de 900 à 3.300 le nombre de médecins formés annuellement, d'améliorer l'indice de la densité médicale de 5,1 à 10 médecins/10.000 habitants à l'horizon 2020 pour que tout aille bien. C’est faux, archi faux.
Il ne suffit pas de former des médecins ou des infirmiers pour prétendre gommer les inégalités existantes entre régions, comme il ne suffit nullement de procéder à l’ouverture de nouvelles structures de santé pour prétendre remédier aux disparités dans l’accès aux soins.
On ne remédie pas aux dysfonctionnements qui existent depuis des décennies par un coup de baguette magique. Assurer la répartition équitable de l’offre de soins au niveau de toutes les régions du royaume demande du temps, du courage, une implication de tous les jours et non pas uniquement des paroles.
Iniquité dans l’accès aux soins entre régions
Le premier constat qui a été fait par le nouveau ministre au lendemain de sa nomination a été celui de l’iniquité dans l’accès aux soins entre régions, entre milieu urbain, périurbain et rural. Les citoyens marocains ne jouissent pas du même accès aux prestations médicales. Face à la maladie il y a des inégalités pénalisantes et choquantes dont les premiers à en souffrir sont les citoyens démunis, celles et ceux qui n’ont pas de quoi payer des soins ou acheter des médicaments. On mesure toute la détresse de ces citoyens quand un de leurs enfants est malade. C’est sans commentaire.
Pour le Professeur Houssein Louardi, il y avait urgence, c’est pourquoi dans l’une de ses première, interventions, il a tenu à rappeler qu’il allait préserver les acquis réalisés dans le secteur de la santé, qu’il va poursuivre les chantiers lancés, et qu’il mettra tout en œuvre afin de concrétiser le programme du gouvernement concernant le secteur de la santé.
Le professeur Louardi a tenu à rappeler que son département allait tout mettre en place afin d’assurer l’équité de l’offre de soins entre régions et milieux rural et urbain.
Nous ne ménagerons aucun effort, nous allons nous investir pleinement pour faciliter l’accès aux soins pour les plus démunis et pour la population rurale, en particulier les habitants des zones difficiles d’accès ou des zones enclavées.
Nous allons travailler au niveau du terrain aux côtés des professionnels de la santé, nous serons aussi très proches des malades et de leurs familles afin de concilier les citoyens avec les structures de santé.
Nous voulons redonner et rétablir la confiance du citoyen à l’égard des établissements sanitaires. Pour atteindre ces objectifs, nous devons revoir nos comportements, nos agissements, nous devons accorder une grande importance à l’amélioration de l’accueil au niveau de toutes les structures de santé, de tous les services hospitaliers, nous devons être à l’écoute des patients et leurs familles.
La carte sanitaire : un choix salutaire
Contrairement à ce que peuvent croire ou penser certains, la carte sanitaire n’est pas une nouveauté pour le Maroc puisque dans les années 80-90, les responsables de l’époque au ministère de la Santé faisait référence à la nécessité de mettre en place une carte sanitaire.
Plusieurs ministres se sont essayés pour mettre en pratique la carte sanitaire sans jamais avoir pu arriver à concrétiser ce choix, ils se sont heurtés à des blocages, rencontré des difficultés, des écueils et ont fini par abandonner.
Il faut savoir que la carte sanitaire est un outil de gestion et de planification qui permet d’avoir une vue d’ensemble sur la nature, l’importance et l’implantation des équipements nécessaires aux besoins de la population en ce qui concerne l’offre de soins.
La carte sanitaire concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé, elle vise à harmoniser à adapter et à équilibrer les besoins de santé de la population grâce aux schémas régionaux de l'offre de soins (SROS).
La carte sanitaire telle qu’elle se présente va permettre d’apporter une réponse à un problème qui existe depuis l’indépendance à savoir l’implantation inadéquate, incohérente des structures sanitaires du privé entre l’axe Kenitra – Casablanca qui a atteint un seuil de saturation inégalé.
La mise en application de l'AMO et du Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED), doit en toute bonne logique s'accompagner par la redéfinition d'une nouvelle configuration sanitaire de notre pays, celle–ci permettra de corriger les erreurs qui ont prévalu jusqu’à ce jour.
Nous pourrons espérer dans un avenir très proche assister à une répartition plus juste et équitable de tous les moyens humains, matériels, technologiques et aussi de structures publiques et privées, une implantation des cliniques, des cabinets médicaux, des laboratoires d’analyses biologiques, des centres de radiologie. Une répartition qui soit plus juste entre les différentes régions en fonction des besoins spécifiques de chaque région.
Avec la création de nouvelles villes et des chantiers réalisés ou en cours de réalisation au niveau des différentes régions du Maroc, qui sont autant d’éléments porteurs et créateurs d’emplois, servant à redynamiser les potentialités à même de contribuer à réduire la pression sur l'axe Rabat-Casablanca en matière de concentration des centres hospitaliers spécialisés et favoriser ainsi une répartition juste et équitable des richesses du Royaume.
Beaucoup diront que le secteur privé est plus visé, plus ciblé, ce qui bien entendu est archi faux. Il nous faut laisser de coté toutes les susceptibilités et regarder la réalité bien en face, ne penser qu’à l’intérêt général et partant au bien être de la majorité.
Dans ces conditions, il est loisible de dire que telle qu’elle se présente aujourd’hui la configuration sanitaire de notre pays souffre de nombreux défaillances et déséquilibres entres les régions, entre ville et rural. Ce qui est valable pour le privé, l’est aussi pour le secteur public.
En effet, on constate que dans certains hôpitaux, il y a une pléthore de médecins (cardiologues - gastroentérologues - diabétologues - chirurgiens, gynécologues –ORL – Ophtalmologies ...) et ailleurs, il y a une manque cruel pour ne pas dire un désert médical, se sont des erreurs du passé qu’il faut mettre sur le dos d’une mauvaise planification, c’est la raison pour laquelle le professeur Louardi entend laisser à la région la responsabilité et la latitude d’affecter là où elle le juge nécessaire les personnels qui seront affectés au niveau des différentes régions. Que chacun assume ses responsabilités car les disparités observés sont inhérentes aux décisions inadaptées.
Ce sont ces disparités que la carte sanitaire et partant les schémas régionaux de l’offre de soins doivent régler en mettant en place une offre de soins équilibrée et adaptée aux besoins spécifiques de la population à travers l'ensemble du pays.
C’est ici que la carte sanitaire trouve toute sa raison d’être. Il faut souligner que la carte sanitaire n’est pas un instrument figé, elle sera reconsidérée tous les 10 ans afin de permettre d’apporter les correctifs qu’exige la pratique de la médecine qui évolue rapidement.
Nous avons grand espoir de voir des changements s’opérer dans les prochains jours, comme nous demeurons tés confiants tant les capacités, les compétences, le savoir et le savoir faire du nouveau ministre de la Santé qui sont reconnus par tout le monde, représentent un puissant argument de confiance qu’apprécient nos concitoyens qui méritent ce qui à de mieux en matière de soins de santé. Il s’agit de ne pas les décevoir.
La tache n’est pas facile, il s’agit de répondre aux nombreux besoins de santé de millions de nos concitoyens. Le défi vaut bien d’être relever pour peu que tout le monde y mette du sien.
D’ici là portez-vous bien.
Ouardirhi Abdelaziz
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