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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 05/07/2012
En revanche, l’accouchement par voie basse a régressé en passant de 64% (15.400 actes) à 50% (12.944 actes). C’est ce qui ressort de l’étude de la CNOPS sur les accouchements durant la période 2007-2011. Cette tendance à la hausse des césariennes est également perceptible en termes des dépenses. En 2007, elles ont représenté 62% des dépenses totales d’accouchement contre 75% en 2011. Les dépenses d’accouchement par voie basse ont chuté de 38% à 25%. Et sans grande surprise, c’est le secteur privé qui s’accapare les parts les plus importantes en termes du nombre d’actes et des montants réglés pour la césarienne avec respectivement 48% et 74% en 2011 contre 32% et 56% en 2007 du total des actes et des montants réglés en tiers payant de l’accouchement. Par contre, au niveau du secteur public l’on assiste à une baisse continue de la césarienne en nombre et en valeur sur la période 2008-2010 (-19% en nombre d’actes et -22% en valeur en moyenne sur 2008-2010). L’étude indique qu’en 2011, 58% des actes d’accouchements se sont faits par césarienne contre 42% par voie basse dans le secteur privé. Par contre, dans le secteur public, la part de l’accouchement normal reste la plus importante avec un taux de 81% contre 19% pour les césariennes. Autre constat : en 2011, les cliniques privées se sont accaparé 78% du total des actes et 90% du total des remboursements en tiers payant du poste accouchement. A noter que 59% de ces actes ont concerné la césarienne, ce qui a permis de drainer 79% du total des montants réglés aux cliniques privées en accouchements. Les Centre hospitaliers (CH) représentent 15% de l’ensemble des actes et 4% des dépenses en tiers payant en accouchements. Ces actes sont effectués par césarienne à raison de 19% en nombres d’actes d’accouchement réalisés par les CH et 45% en termes des dépenses d’accouchement drainés par les CH. Pour leur part, les Polycliniques CNSS ont drainé 5% des dépenses et 4% du nombre d’actes en accouchement en mode tiers payant. La césarienne y représente 46% en nombre et 70% en valeur des accouchements réalisés au niveau des polycliniques CNSS.
S’agissant de l’augmentation des césariennes, la CNOPS avance plusieurs facteurs à savoir le secteur de soins, l’âge de l’accouchée et le type de bénéficiaire (assurée cotisante/conjointe à charge). A noter qu’en 2011, le taux d’incidence d’accouchement par césarienne à la CNOPS a été établi à 50%, un taux trop élevé si l’on tient compte des recommandations de l’OMS. Les taux de césarienne devraient se situer entre 5% et 15% selon l’OMS. Un taux inférieur à 5%, indiquerait que certaines femmes avec des complications sévères ne recevraient pas le niveau de soins adéquat. Au-delà de 15%, le recours à la césarienne est jugé comme abusif. Les experts s’accordent aujourd’hui à considérer des taux de césarienne supérieurs à 25% comme anormaux. Le coût supplémentaire de la césarienne dû au dépassement du plafond du taux d’incidence de la césarienne (25%) qui peut être considéré comme étant normal au sein du secteur privé, est estimé à 186 MDH sur la période 2007-2011, soit un coût supplémentaire annuel moyen de 37 MDH.
Selon l’étude de la CNOPS, la population assurée installée dans la Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, le Grand Casablanca et la Région Souss-Massa Drâa, consomme respectivement 19%, 14% et 11%, soit 44% de l’ensemble des dépenses du poste accouchement en 2011 et s’accapare des parts respectives de 21%, 13% et 10% du total des actes d’accouchement, soit 44% du total de ces actes.
S’agissant de la répartition du poste accouchement par type de bénéficiaires en 2011, il convient de relever que les assurées cotisantes constituent 36% des accouchées et 41% des dépenses en accouchement en 2011. Pour leur part, les conjointes à charge constituent 64% des accouchées et leurs dépenses représentent 59% en termes des prestations d’accouchement servies. Les coûts moyens par acte liés aux accouchements des assurées cotisantes et des conjointes s’élèvent respectivement à 5133 DH et 4248 DH. Ces coûts sont plus élevés chez les premières puisqu’elles accouchent plus par césarienne.
Laila Zerrour
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