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Greffes : comment faire don de ses organes ?

Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 04/05/2012

Au cas où le donneur changerait d’avis, la loi lui donne la possibilité de revenir sur sa décision à tout moment et par tout moyen. Les greffes d’organes sont peu nombreuses au Maroc. Avec seulement 25 greffes par an et par million d’habitants, la transplantation d’organes et de tissus reste en dessous des besoins épidémiologiques et des résultats espérés par les praticiens. Si en Tunisie et en France les donneurs sont plus nombreux avec respectivement 1,6 et 40 donneurs par million d’habitants, au Maroc la situation est catastrophique avec seulement 0,4 donneurs pour tout type d’organes.

Certes, le Maroc a la technique, les équipes médicales spécialisées, les centres hospitaliers, mais il manque le point clé dans cette procédure : les organes et la motivation des citoyens. Lors d’une journée consacrée à cette problématique le mercredi 2 mai à Casablanca, le ministre de la santé Lhoussaine Louardi et le ministre de la justice et des libertés Mustapha Ramid ont lancé un nouvel appel aux citoyens pour relancer le don d’organes. De nombreux citoyens aimeraient faire don de leurs organes, mais mal informés ils restent réticents. Voilà tout ce qu’il faut savoir sur la greffe, le prélèvement et le don d’organes. Pour être donneur de son vivant, il faut être adulte majeur, en bonne santé et avoir un lien familial avec le receveur.

La loi autorise uniquement le père, la mère, le fils, la fille, le frère, la sœur, l’oncle, la tante, le cousin germain, la cousine germaine et le conjoint. Le don n’est possible qu’après une évaluation menée par une équipe spécialisée et autorisée. A noter qu’aucun prélèvement d’organes ne peut avoir lieu sur une personne vivante mineure ou majeure faisant l’objet d’une mesure de protection légale. Quant au consentement, il doit être exprimé devant le président du tribunal de première instance du lieu d’habitat du donneur. Ce dernier s’assure que le donneur est bien informé sur les risques et les conséquences du prélèvement et que son consentement est libre et éclairé. Au cas où le donneur changerait d’avis, la loi lui donne la possibilité de revenir sur sa décision à tout moment et par tout moyen.

Le prélèvement chez un donneur vivant ne peut être pratiqué que par des équipes médicales très spécialisées et dans des établissements hospitaliers autorisés par le ministre de la santé selon des critères très stricts. S’agissant du prélèvement sur un donneur en état de mort encéphalique, la loi exige le respect de trois principes : la gratuité, l’anonymat et le consentement. Si vous souhaitez donner vos organes après la mort, il suffit de vous inscrire sur le registre des acceptations auprès du président du tribunal de première instance de votre région. Il faudra aussi signifier votre choix et le dire à vos proches (conjoint, parents, enfants) afin qu’il soit respecté. Vous pouvez aussi porter une carte de donneur dans vos papiers. Cette démarche n’a certes pas de valeur légale, mais elle facilite la décision de vos proches. Par contre, si la personne est opposée au don de vos organes après sa mort, il est important de le signaler à ses proches. Il est aussi possible de s’inscrire au registre des refus auprès du président du tribunal de première instance.

Quand une personne décède dans des conditions qui permettent le prélèvement d’organes, les médecins commencent toujours par vérifier qu’elle n’est pas inscrite sur ce registre. Lorsqu’une personne décédée est déjà inscrite sur le registre des acceptations, la famille est toujours sollicitée pour l’informer de la décision du défunt, avant de procéder à tout prélèvement d’organes. La loi marocaine exige la non-opposition de la famille. Dans le cas où le défunt n’a laissé aucun témoignage, les proches sont sollicités de témoigner en urgence de sa décision sur le don d’organes. C’est à eux que revient la décision. Quant au prélèvement des organes, celui-ci a lieu uniquement une fois que la mort encéphalique d’une personne est légalement certifiée par deux médecins indépendants des équipes de prélèvement et de transplantation, alors que ses organes continuent de fonctionner artificiellement (perfusion et ventilation artificielle).

Par : Laila Zerrour

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