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Le matin | Maroc | 06/03/2012
Les reins assument des fonctions essentielles. Ils jouent un rôle de purificateur pour l’organisme entier. Quand le sang a circulé dans l’ensemble de l’organisme, il passe par les reins. Ceux-ci filtrent les déchets et l’excédent d’eau et de sels du sang, et les éliminent de l’organisme dans l’urine. Ils règlent également les quantités de sels minéraux ou électrolytes (le sodium, le calcium, le potassium, etc.) et d’eau dans l’organisme. Ainsi, le bon fonctionnement des reins est d’une importance majeure pour notre santé. Cependant, il faut savoir que ceux-ci sont des organes assez fragiles.
Par exemple, une personne diabétique qui «oblige» ses reins à éliminer beaucoup de glucose rendra vulnérable son appareil rénal. Chaque rein est une sorte de passoire avec plus d’un million de petits trous appelés néphrons, par lesquels est éliminé ce dont nous n’avons pas besoin. Petit à petit, avec le temps, ces trous se détériorent : un rein est moins efficace à 60 ans qu’à 20 ans. Comme le temps, la charge de travail diminue l’efficacité des filtres. Les reins produisent également des hormones qui règlent la pression artérielle, le métabolisme osseux et la production de globules rouges. Lorsque les reins cessent de fonctionner, il en résulte un trouble grave. Les déchets qui s’accumulent dans l’organisme perturbent l’équilibre entre les substances chimiques qui sont nécessaires au bon fonctionnement du corps. Ainsi, beaucoup de maladies peuvent toucher les reins et les endommager, qu’elles soient d’origines malformatives et congénitales, héréditaires, ou encore acquises...
Faible nombre de greffes
«Les maladies rénales peuvent être causées par des infections, liées par exemple à certains microbes comme les streptocoques. Elles peuvent aussi être occasionnées par des dérèglements spontanés du système immunitaire, ou encore par l’absorption de substances toxiques pour le rein, notamment certains médicaments», explique Amal Bourquia, néphrologue et présidente de l’«Association Reins». «Les maladies qui atteignent les vaisseaux sanguins, comme l’hypertension artérielle et le diabète, peuvent aussi endommager les reins. Les maladies rénales qu’elles entraînent affectent peu à peu les unités du rein qui filtrent le sang. Les reins ne sont, alors, plus en mesure de fonctionner correctement.
Les complications rénales du diabète et de l’hypertension artérielle sont devenues les principales causes de traitement par dialyse au Maroc. Enfin, les reins fonctionnent moins bien avec l’âge : à partir de 60 ans, on perd 10% de fonction rénale tous les 10 ans», poursuit-elle. Les maladies du rein restent silencieuses trop longtemps. Non détectées, elles entrainent une perte progressive de la fonction des reins et vont mener au traitement par dialyse ou greffe du rein. «Les maladies du rein posent un problème de santé publique majeur. Au Maroc, au moins 3000 personnes nécessitent chaque année un traitement par dialyse chronique.
Actuellement, près de 10.000 sont dialysés régulièrement et seuls 200 ont bénéficié d’une greffe rénale», lit-on sur le site de l’«Association Reins».
Nouvelle technique de greffe réussie, à Rabat
L’équipe médicale de l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat a expérimenté, le 16 février dernier, pour la première fois, une nouvelle technique chirurgicale permettant de réduire au minimum les désagréments postopératoires pour le donneur. À la différence des prélèvements réalisés par le passé, celui-ci ne nécessite que quelques petites incisions au niveau de la région concernée, ce qui représente un atout majeur en termes de confort et de réduction de la durée de convalescence du donneur qui peut rentrer chez lui au bout de 3 jours. Cette innovation a également l’intérêt de réduire de manière significative la douleur post-chirurgicale et de ne laisser que de petites cicatrices.
Avis du spécialiste : Amal Bourquia, Néphrologue et présidente de l’«Association Reins
«Faire attention aux substances toxiques»
Quels sont les signes qui doivent nous faire penser aux maladies rénales ?
Les maladies rénales sont connues pour être des maladies silencieuses.
Toutefois, il existe des signes qui doivent nous alarmer comme l’hypertension, des protéines ou du sang dans les urines, ressentir un besoin accru d’uriner surtout la nuit, le gonflement des jambes et du visage, l’augmentation de l’urée ou de la créatinine dans le sang, la faiblesse, la fatigue, les nausées et vomissements, etc.
En quoi consiste le dépistage des maladies rénales ?
Le dépistage des maladies rénales se fait par un examen des urines aux bandelettes réactives pour la recherche de protéines, de globules rouges et blancs, ensuite on mesure la tension artérielle et enfin on vérifie le dosage de la créatinine plasmatique.
Comment préserver la santé de nos reins ?
Lorsque l’on est en bonne santé, certaines règles très simples permettent de préserver le bon état de ses reins. Ces règles contribuent également à la prévention des maladies cardiovasculaires et métaboliques. Il s’agit principalement de boire la quantité d’eau adaptée à ses besoins (au moins 1 litre par jour), répartie sur la journée, afin de faciliter le travail des reins. Il faut également avoir une alimentation équilibrée afin d’éviter le surpoids et l’excès de cholestérol et pratiquer un exercice physique régulièrement pour lutter contre la sédentarité. En outre, il convient de faire attention à certaines substances qui peuvent être toxiques pour les reins. Ainsi, il faut absolument éviter l’automédication notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens, y compris l’aspirine, qui peuvent être toxiques pour les reins. Il en va de même pour certains analgésiques, comme le Paracétamol, s’ils sont utilisés à fortes doses et à long terme. Aussi, il faut se méfier des régimes hyperprotéinés, qui peuvent fatiguer les reins.
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