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Libération | Maroc | 04/02/2012
Comme chaque année, cette journée mondiale est donc l’occasion de sensibiliser le grand public aux moyens susceptibles de faire reculer sa propagation. Le meilleur moyen demeure encore la prévention. On peut afficher une once d’optimisme, car les scientifiques s’accordent à dire qu’on pourrait guérir un tiers des cas de cancers s'ils étaient détectés à temps et traités correctement, et 40 % des cancers pourraient être évités grâce à une meilleure hygiène de vie –pas de tabac, pas d’alcool, avec une alimentation saine et des exercices physiques réguliers. D’ailleurs, outre son combat permanent contre le tabac, le soleil, etc. l’OMS met l’accent cette année sur l’importance d’une activité physique.
Négligée, cette dernière est déjà reconnue comme «un des quatre facteurs de risque» de décès dans le monde -avec le tabac, le diabète et l'hypertension- et intervient dans la mort de 3,2 millions de personnes par an. Pratiquer une activité physique deux heures et demie par semaine pourrait en outre réduire de 25% le nombre de cancers du colon et du sein.«La quantité d'activité physique requise est de 150 minutes par semaine», précise-t-elle. Ce qui correspond à environ 30 minutes d'effort modéré, comme la marche, cinq jours par semaine, ce qui en soit est à la portée de tous. Pourtant, 31% de la population mondiale ne pratique aucune activité physique.
Par ailleurs, il existe une variété de cancers mais les cinq les plus courants et les plus virulents sont le cancer du poumon, de l'estomac, du foie, le cancer colorectal, et de la prostate. En France, 1,2 million de personnes ont ou ont déjà eu un cancer. Globalement, un habitant sur deux de la planète est susceptible d'avoir un cancer dans sa vie, la probabilité augmentant avec l'âge.
C’est donc une pathologie lourde et contraignante qui a poussé bon nombre de chercheurs à déployer des efforts considérables afin d’en réduire la morbidité. Récemment, une nouvelle avancée en matière de recherche contre le cancer du sein a fait naître beaucoup d’espoir. Des scientifiques américains ont annoncé, dans la dernière édition du magazine spécialisé «Nature Medicine», avoir développé un vaccin ayant réussi à stopper le développement du cancer du sein chez la souris. Certes, le vaccin n’en est qu’au stade expérimental -il commence à peine à être testé chez les humains- mais les spécialistes ayant travaillé sur ce projet sont d’ores et déjà très optimistes. «Nous croyons que ce vaccin pourra un jour être utilisé pour prévenir le cancer du sein chez les femmes adultes de la même manière que les vaccins ont empêché de nombreuses maladies infantiles», s’est ainsi avancé Vincent Tuohy, de l’Institut de recherche de la clinique de Cleveland. «Si cela fonctionne chez les humains de la même manière que cela marche chez la souris, ce sera un progrès monumental. Nous pourrions éradiquer le cancer du sein», a-t-il carrément déclaré.
Quid de la situation pandémique au Maroc ? Depuis 2005, le 24 novembre est décrété comme Journée nationale de lutte contre le cancer. C’est un réel problème de santé publique avec quelque 35.000 cas diagnostiqués par an dont seulement 12000 sont pris en charge. Chez la femme, le cancer du sein arrive en premier avec 36,1% suivi de celui du col de l’utérus avec 12,83%. Chez l’homme, c’est le cancer du poumon qui occupe la première place devançant celui de la prostate et des lymphomes.
Le cancer est responsable de 7,2% des cas de décès au Maroc et le coût de prise en charge de la maladie demeure très élevé. Le fardeau assumé par les ménages et l'ampleur des retombées sociales et économiques lors d'une atteinte par le cancer sont extrêmement lourds, d'autant plus que pour certains cancers, les coûts de traitement sont souvent à la charge des patients à hauteur de 90%. Ajouter à cela le fait que plus des deux tiers de la population ne disposent d’aucune couverture médicale. Du coup, quand la maladie s’invite dans un foyer c’est le drame. D’aucuns sont même allés jusqu’à qualifier cette pathologie (à tort ou à raison) de « maladie des riches ». Beaucoup de malades considèrent le cancer comme une fatalité, un mal incurable alors que la science médicale a connu des progrès extraordinaires, que les avancées thérapeutiques sont considérables et que des traitements existent afin de lutter contre cette maladie et surtout en guérir. La réalité est tout autre face à la question de l’égalité quant à l’accès aux soins, les structures spécialisées d’accueil des cancéreux et leur prise en charge thérapeutique. Triste constat d’autant plus que le régime d’assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED) qui aurait permis à plus de 8 millions de Marocains de se faire soigner, tarde à se généraliser. Héritage handicapant de l’ancienne équipe ministérielle, le nouveau ministre aura du pain sur la planche s’il tient à faire mieux que ses prédécesseurs. Le système présente beaucoup d’anomalies entravant sa mise en application. On ne le répétera jamais assez, seule une couverture médicale adéquate sera à même d’améliorer la situation. La sensibilisation n’est pas en reste. «Plus tôt guéri, plus tôt soigné», aiment à rappeler à tout bout de champ les médecins !
Nezha MOUNIR
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