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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 25/01/2012
Cela fait déjà plusieurs mois que la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM) appelle au respect strict du circuit de distribution des médicaments. En vain. La Fédération dénonce l’anarchie dans le secteur pharmaceutique en pointant du doigt les laboratoires pharmaceutiques, les grossistes et les cliniques qui ne respectent pas la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie. «Certains laboratoires continuent de livrer les médicaments aux cliniques au PPM (prix public Maroc) réservé aux pharmaciens. Celles-ci les achètent au prix d’achat des pharmaciens (sans la mage de 30%) et facturent aux patients les médicaments au PPM au lieu du prix hôpital (PH). Cette pratique déloyale a des conséquences majeures sur le patient qui est hospitalisé. Ce dernier se retrouve avec une facture salée», déplore Mounir Tadlaoui, pharmacien et secrétaire général de la FNSPM. Autrement dit, les cliniques facturent aux patients le PPM et encaissent les 30% de bénéfice.
Devant cette pratique injuste et déloyale, l’association CAP Santé qui est un centre d’aide aux patients ne cache pas sa colère. «Les cliniques sont connues pour leurs méthodes peu orthodoxes. Ils s’enrichissent sur le dos des patients sans aucun scrupule. Prenons, à titre d’exemple, les injections. La clinique peut acheter une boîte de 10 ampoules, ne faire qu’une injection au patient et lui facturer le montant total des ampoules», affirme Dr Abdelouahab Bennani, membre de l’association CAP Santé. Et d’ajouter «Il n ‘ y a pas de moyens de contrôle. C’est pourquoi, le patient doit exiger de la clinique une facture détaillée mentionnant avec précision les frais liés à son hospitalisation ainsi que les médicaments qui ont été prescrits et ce au prix PH. Les cliniques doivent aussi rendre aux patients les médicaments qui n’ont pas été utilisés». Pour sa part, M. Talaoui dénonce également certaines pratiques illégales de la part des médecins notamment des pédiatres pour qui tous les moyens sont bons pour s’enrichir. «Lors des consultations, la plupart des pédiatres administrent les vaccins. Ainsi pour un vaccin qui coûte 1100 DH PPM, le pédiatre l’achète au prix du pharmacien soit 700 DH et le facture aux PPM lors de la consultation. Ce qui est contraire à la loi. Le vaccin doit être acheté chez le pharmacien et non pas être vendu par le pédiatre», indique M. Tadlaoui. Ce dernier déplore aussi le fait que certains laboratoires livrent les médicaments à certaines pharmacies qu’ils choisissent en appliquant le prix hôpital. «Il est inadmissible de voir que le même médicament soit vendu à prix hôpital dans une pharmacie et au PPM dans d’autres officines. Cela constitue une infraction délibérée à la loi», souligne t-il. Rappelons que tous les médicaments commercialisés au Maroc sont censés avoir un prix hôpital pour ceux destinés aux cliniques et hôpitaux et un PPM à ceux destinés aux pharmacies. Ainsi, il est interdit aux laboratoires et aux grossistes de livrer aux pharmaciens des médicaments aux prix hôpital destinés aux hôpitaux et aux cliniques.
Par : Laila Zerrour
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