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Le matin | Maroc | 30/10/2006
Dr Mohamed Oudrhiri : Il y a, tout d'abord, ce qu'on appelle la polypathologie, c'est-à-dire la présence de plusieurs pathologies en même temps. Elles vont interférer, avec le risque que l'une aggrave l'autre. Le médecin doit connaître ce problème pour définir les priorités et ne négliger aucune maladie. Deuxièmement, le malade âgé prend généralement beaucoup de médicaments. Ce faisant, il finit par se perdre et ne plus savoir ce qu'il fait. Une prescription abusive de médicaments peut être néfaste pour lui. Il faut donc optimiser cette prescription.
Et puis il y a l'augmentation de certaines affections chez les sujets âgés, notamment les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle, l'insuffisance cardiaque, les troubles du rythme… Il y a également les maladies nerveuses comme la maladie d'Alzheimer ou ce qu'on appelle la démence, Parkinson, l'ostéoporose… Il faut savoir les traiter précocement et pouvoir les dépister à temps.
A côté de ces spécificités médicales, il y a également celles relatives à la personne elle-même, c'est-à-dire son profil psychologique. Un malade âgé fait souvent des dépressions parce qu'il se sent plus isolé du fait qu'il n'est plus productif et qu'il ne fait plus rien pour la société. Du coup, il faut savoir dépister ce genre de troubles et le traiter à temps. Vous n'êtes pas sans savoir que la dépression peut engendrer un risque de suicide.
Est-ce que vous disposez de spécialistes adéquats pour prendre en charge les sujets âgés au service de gériatrie ?
Pour le moment, le Maroc dispose d'une dizaine de gériatres. A Casablanca, on est deux. Et là, nous sommes en train de monter le premier service de gériatrie, un grand pôle au sein de la wilaya du Grand Casablanca. Nous allons essayer de drainer les malades aussi bien de Aïn Chok que des autres préfectures. Il est donc certain que nous allons commencer doucement. A titre d'information, la métropole compte 300.000 sujets âgés, soit 7,7 % de la population.
Sur Aïn Chok, ils sont au nombre de 20.780. Ce qui nous met dans l'incapacité de prendre en charge tous les malades d'autant plus que nous ne sommes que deux gériatres, des kinésithérapeutes et une assistante sociale. La prise en charge du sujet âgé est multidisciplinaire. D'autres spécialistes sont en cours de formation, à savoir des ergothérapeutes et des diététiciens.
Il nous reste un long chemin à faire et j'espère qu'on sera aidés par nos partenaires qui sont le ministère de la Santé, la municipalité, les ONG, les autres ministères, le secrétariat d'Etat chargé de la Famille…
Quels sont les critères d'admission des malades âgés ?
Nous aurons un service de gériatrie aigu. Ce qui voudrait dire que nous n'allons pas admettre des malades qui traînent avec un alitement. C'est trop tard et cela dépasse nos ressources. En revanche, seront pris en charge les malades qui présentent plusieurs pathologies, pour leur éviter une perte d'autonomie qui équivaudrait à une dégradation rapide de leur état de santé.
Pour ce qui est de la limite d'âge, disons qu'elle sera à partir de 60 ans quoique l'âge pose problème parce qu'on peut avoir un malade de 60 ans qui a plusieurs maladies et qui est délaissé. C'est un patient qu'on dit fragile. Mais on peut également avoir un sujet de 80 ans qui présente une seule pathologie. Ce qui ne nécessite pas une prise en charge gériatrique.
Propos recueillis par K.A
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