Ce secteur-clé et moteur de l'économie, la source de devises avec celle des transferts financiers des Marocains résidents à l'étranger (MRE) représentant plus d'un Marocain sur dix, constituant un réservoir de capital humain indéniable, pour le pays, couvrant un spectre de métiers classiques et hautement qualifiés exerçant à l'échelle planétaire, dont la «diaspora scientifique» principal vecteur de transfert de compétences et est une force en puissance (plus de 15% des étudiants du pays sont expatriés).

La question migratoire connaît un renouveau dans les débats nationaux mais également internationaux, dont l'impact sera présenté dans cette manifestation par le ministère chargé des MRE sur le champ médical de la santé publique.
L'apport de la diaspora n'est plus à démontrer tant les compétences, la «matière grise» scientifique et technique de nos concitoyens est importante, exerçant dans les secteurs de pointe des pays avancés, partageant par leur rigueur, multi-compétences et la noblesse du levier de leurs connaissances empiriques, la percée, l'avancement et l'accélération du processus de créativité et d'inventivité, chacun dans son domaine, dans ces pays d'accueil.

A l'heure actuelle, la science, la technologie et l'innovation sont une nécessité et le savoir et la connaissance sont dans les diagonales des plans d'ajustement structurels. Face à la mondialisation entraînant la mobilité croissante des personnes en particulier celles qualifiées, les multiples échanges réciproques entre pays et zone de pays, les États membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se sont engagés dans une lutte acharnée pour attirer toujours plus de «talents», suite à un manque de main-d'œuvre hautement qualifiée. Ce phénomène s'explique à la fois par l'importance des besoins en spécialistes des technologies et d'autres domaines des sciences dans cette zone, et par les politiques d'immigration sélectives en faveur des travailleurs qualifiés et cadres supérieurs confirmés.

Le Maroc dans son ouverture pourrait profiter davantage des effets bénéfiques de sa diaspora d'intellectuels installée à l'étranger, caractérisée par la technicité, la recherche et le savoir scientifique, industriel, chimique, biologique, d'ingénierie, médical et autres. Les «réseaux d'entrepreneurs expatriés» sont aussi un vecteur efficace pour tirer parti du savoir-faire des émigrés. Leur retour au pays permet d'apporter une expérience précieuse du management, des compétences entrepreneuriales, un accès aux réseaux mondiaux et même dans certains cas, des capitaux à investir. Il est,par conséquent, fortement recommandé que notre pays multiplie les initiatives afin de promouvoir les liens entre les professionnels et les chercheurs expatriés et des réseaux établis dans le pays d'origine. Le gouvernement doit également contribuer à l'émergence de ces réseaux privés par une législation et des règlements fiscaux favorables aux transferts privés et aux investissements de ressortissants marocains établis à l'étranger. Accompagner les migrants dans leur double appartenance est vraisemblablement une des conditions pour maintenir et amplifier l'attachement plus qu'affectif avec le pays d'origine et ne plus déconnecter le cordon ombilical.

Un des ponts matérialisant ce lien utile et intelligent est cette manifestation pionnière au Maroc des acteurs de la santé sous le prisme scientifique et managérial, qui s'articule autour d'axes d'interventions riches et complémentaires, suscitant un arsenal varié sur des sujets authentiques en réponse à des besoins réels. Ceci est à l'image de l'étendu des disciplines constituant le cadre des actions et réflexions du MCMRE :

• Les contributions de la littérature scientifique seront axées sur l'épidémiologie, diagnostic et formulation de pronostic. Une particularité sera une présentation sur les modèles mathématiques des durées de vie pour déterminer la probabilité de survie des malades avec une analyse multifactorielle…
• Un volet sera réservé aux sujets sur la logistique et management de qualité dans l'infrastructure hospitalière : rationalisation budgétaire, optimisation de l'affectation des ressources en capital humain selon le degré d'urgence, le besoin instantané et le capital financier.
• L'impact et la valeur ajoutée du tissu associatif dans le secteur de la santé publique.
• La télémédecine et les nouvelles voies de communication, remèdes opérationnels pour diagnostiquer, intervenir et pallier l'absence ou manque du corps médical dans les zones géographiquement arriérées et/ou avec un déficit d'appareil médical.
• L'ouverture sur de nouveaux mondes dans cet univers médical nécessite la coopération scientifique utile, appuyée sur la gestion de projets sous l'approche d'un partenariat solide, soumis aux étapes séquentielles du processus décisionnel : évaluation, quantification, validation, fiabilité et faisabilité dudit projet.

Les perspectives

La prochaine phase du programme de recherche et de coopération consistera à se servir des informations existantes pour générer des données supplémentaires sur une diversité de problèmes afin d'examiner l'efficacité d'un nombre de politiques et de programmes. L'objectif visé est de formuler des recommandations basées sur de solides éléments probants et sur une analyse rigoureuse, pour entamer des actions opérationnelles.
Les enjeux actuels de la participation de la diaspora marocaine au développement de ce segment d'activités au Maroc, sont :

• La mobilisation des compétences appropriées et la coordination des acteurs opérationnels tels que les institutions de la santé publique, le MCMRE, l'Ordre des médecins et les CHU.
• Mieux impliquer les diasporas dans les actions du développement du secteur pour atteindre des objectifs tangibles.
• Favoriser la collaboration entre les principaux acteurs de l'installation et du développement du secteur.
• Renforcer et consolider les réseaux de la diaspora en tant qu'acteurs légitimes et efficaces du co-développement de ces initiatives réfléchies.

Le MCMRE souhaite que soient mieux mis en valeur «les trésors d'imagination» des chercheurs, des médecins et de tous les acteurs potentiellement actifs passionnés par l'avenir de ce secteur en particulier pour notre pays, afin d'en contribuer à une meilleure valeur ajoutée, et le placer sur l'orbite de l'excellence, car nos talents de l'étranger participent largement à l'explosion et à l'épanouissement que connaît le Maroc dans les différentes formes de la créativité artistique, culturelle, technique, scientifique, médicale et autres disciplines.

Par A. Khiati