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Libération | Maroc | 26/10/2011
Durant tout le mois d'octobre, des campagnes de sensibilisation sont organisées dans le monde pour encourager les femmes à effectuer un dépistage qui reste le principal moyen de lutter contre le cancer du sein et permet d'améliorer les chances de survie. «Les médias, toutes formes confondues, sont largement sollicités afin de sensibiliser et d'encourager les femmes à aller consulter », ne manque pas de rappeler Rajaa Aghzadi, présidente de l'Association Cœurs de femmes. Mais malheureusement, il y a des réalités qui anéantissent toutes les volontés.
Quand on connaît le faible niveau de couverture médicale au Maroc, on est en droit de faire des constats. Qui dit dépistage, dit frais médicaux (consultation, radiologie…) sans prise en charge la plupart du temps. Il faut savoir qu'une frange de la société se trouve dans l'incapacité de supporter même les frais modiques des prestations de l'hôpital public. Sans compter les rendez-vous donnés dans un délai parfois de 3 à 5 mois pour s'entendre dire finalement que le matériel en question est en panne. Entre-temps la maladie aura fait des ravages. « Je ne vais voir le médecin que dans les cas extrêmes, sinon je me contente de l'automédication. Pour ce, mon pharmacien me rend beaucoup service en acceptant de se faire payer petit à petit», avoue une femme vivant dans la précarité.
Et pourtant, cette maladie est sournoise et évolue dans le silence. Chaque année, un million de cancers du sein sont découverts dans le monde et 40.000 femmes en meurent. Au Maroc, plus de 3000 cas sont enregistrés chaque année. L'âge des patientes varie entre 45 et 55 ans, mais les spécialistes constatent un certain rajeunissement faisant que même celles de 40 à 45 ans ne sont pas parfois épargnées. Les hommes, eux, sont rarement atteints, moins de 1%. Mais cette maladie si diabolisée qu'est-elle finalement ? Il s'agit de cellules anormales qui se multiplient de façon incontrôlée. Au bout d'une certaine période, elles forment une tumeur maligne. Les cellules cancéreuses peuvent rester dans le sein ou migrer dans le corps par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Lorsque les cellules cancéreuses sont propagées dans tout l'organisme, on parle alors de «métastase». Des clignotants rouges peuvent signaler la présence d'un éventuel danger. C'est pourquoi il faut signaler à son médecin toute grosseur nouvelle au sein ou à l'aisselle, toute modification de la forme ou de la taille du sein, tout écoulement par le mamelon, ou tout changement notoire de l'aspect de la peau du sein ou de l'auréole. Le médecin entreprend des examens plus poussés (échographie, mammographie, biopsie…) afin d'établir un diagnostic final qui peut confirmer la présence de tumeurs soit bénignes soit malignes.
Plus le diagnostic est précoce, plus les chances de survie sont conséquentes. Le risque de mortalité peut diminuer ainsi de 25 %. C'est pourquoi il est fortement conseillé aux femmes de pratiquer une mammographie tous les deux ans à partir de 45 -50 ans. Cette radiologie permet de détecter une anomalie et d'établir un diagnostic précis.
Quid des différentes techniques de traitement ? La chirurgie conservatrice ou radicale est le traitement le plus utilisé pour le cancer du sein. Selon la précocité ou le retard du diagnostic, il existe plusieurs interventions possibles : retirer la zone de la tumeur, enlever tout ou partiellement le sein (mastectomie). Il y a la radiothérapie qui utilise des rayons pour détruire les cellules cancéreuses. Un générateur oriente les rayons directement vers le sein. La radiothérapie intervient en complément de la chimiothérapie et de l'acte chirurgical, en particulier après une tumorectomie ou une mastectomie partielle. Les rayons ont pour but de détruire les cellules cancéreuses qui ont pu rester dans la zone traitée et diminuent le risque de récidive locale. On note aussi la chimiothérapie et les médicaments combinés (poly-chimiothérapie). Ces médicaments sont administrés par perfusion après la pose d'un site implantable. Ces médicaments entrent dans le système sanguin pour agir sur l'ensemble du corps. Ils ont pour rôle de prévenir l'apparition de métastases.
Quant à l'hormonothérapie, ce traitement a pour but de priver les cellules cancéreuses des hormones sexuelles dont elles ont besoin pour se développer. Il s'agit le plus souvent de médicaments utilisés par voie orale. Les médicaments ont pour objectif de bloquer la formation d'hormones sexuelles naturellement secrétées par les ovaires. Parfois, une ablation des ovaires est préconisée ou on propose une «castration médicamenteuse » aux femmes non ménopausées. Il existe une autre technique actuellement en voie de recherche qui est l'immunothérapie. A cet effet, certains médicaments sont utilisés pour renforcer le système de défense de l'organisme contre le cancer du sein et pour ralentir la prolifération cancéreuse. Un suivi psychologique s'impose, il va sans dire.
Mais la question qui taraude tous les esprits, c'est celle de savoir si on peut éviter par un moyen ou un autre cette pathologie lourde. Rien n'est moins sûr, toutefois il y a des facteurs à risques tels que les antécédents familiaux. Ainsi une femme dont la mère ou la sœur a déjà eu un cancer du sein risque deux fois plus que les autres femmes de développer un cancer du sein. Il a été également établi que le risque était plus élevé chez les femmes ayant eu à la fois des règles précoces et une ménopause tardive. Les femmes sans enfant ou ayant eu un premier enfant après 30 ans semblent de même un peu plus exposées au développement d'un cancer du sein. Par ailleurs, les femmes de plus de 50 ans souffrant d’obésité sont plus à risque que les autres femmes dont le poids est normal. La pilule augmente-t-elle les risques ? Il est désormais acquis que la pilule ne provoque pas le cancer du sein mais elle peut en favoriser le développement. C'est pour cela qu'elle est contre-indiquée en cas de cancer du sein et chez les femmes ayant des antécédents familiaux.
Nezha MOUNIR
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