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L'économiste | Maroc | 26/10/2011
Le débat intéresse aujourd’hui le législateur. De fait, une légalisation de l’avortement au Maroc dans des cas extrêmes notamment le viol, l’inceste ou encore les malformations profondes du fœtus devrait permettre de réaliser l’acte en toute légalité, mais surtout dans des mesures hygiéniques strictes.
Les chiffres, non officiels, font froid dans le dos : «600 à 800 avortements médicalement assistés sont opérés chaque jour dont plus de 200 en dehors des circuits médicaux», tient à préciser le Pr Chafik Chraïbi, président fondateur d’Amlac. Tous les jours, il se pratique à travers le pays des centaines d’avortements, certains par des spécialistes, d’autres par des personnes moins qualifiées : sages-femmes, infirmières, voire faiseuses d’anges… au mépris des règles d’hygiène les plus élémentaires. Les médecins relèvent des complications telles que les hémorragies, les infections, les délabrements génitaux ou encore des tentatives de suicide…
Le taux de mortalité au Maroc est de 112 pour 100.000 naissances. Selon l’OMS, 13% de cette mortalité maternelle est imputée à l’avortement. «Il est grand temps de passer à la vitesse supérieure en préparant un nouveau projet de loi ou du moins à ce que l’article 453 soit plus précis», souligne Chraïbi, également Pr de gynécologie obstétrique, chef de service, maternité des orangers au CHU de Rabat.
La clandestinité a un prix trop élevé : 10.000 à 15.000 DH, tandis qu’une intervention d’avortement dans l’hôpital ne dépasse pas les 1.000 DH. «Si on arrive à obtenir cette libéralisation du moins partielle, le prix de l’avortement va diminuer et il sera peut-être gratuit dans les hôpitaux», ajoute le spécialiste qui parle aussi d’une transparence vers le monde. L’idée est d’assouplir et d’actualiser la loi à l’instar de nombreux pays comme la Tunisie et la Turquie qui sont complètement libres. Même l’Iran, le Soudan ou encore le Yémen ont libéralisé dans certaines situations (viol, inceste et malformation fœtale…), note Chraïbi. Au Maroc, la loi actuelle n’autorise l’avortement qu’en cas de pathologies maternelles graves, pouvant mettre en danger la vie de la mère ou de l’enfant. Il serait judicieux d’étendre cette précaution aux pathologies fœtales et certaines situations sociales. En tout état de cause, l’avortement ne devrait pas intervenir au-delà de deux mois de grossesse, sauf en cas de malformations fœtales où il pourrait être réalisé jusqu’à quatre mois, selon le site de l’Amlac.
Fatim-Zahra TOHRY
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