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Libération | Maroc | 16/09/2011
Ceci d’autant plus que l’organisation de cet événement a coïncidé avec la rentrée politique, sociale et culturelle. C’est pourquoi on a préféré le reporter», nous a déclaré Khadija Tantaoui, présidente de l’Association.
Le comité d’organisation a déploré également le fait que les pouvoirs publics ne se soient pas sentis concernés outre mesure par ce fléau. Leurs priorités allant vraisemblablement vers d’autres pathologies.
Pourtant, aussi bien les organisations internationales que les laboratoires, les chercheurs, les universitaires ont répondu à l’appel afin d’apporter leur contribution pour la réussite de cette manifestation d’envergure internationale. Les thèmes à débattre avaient suscité leur intérêt, ajoute le comité.
Force est de constater que le Maroc aurait eu tout à gagner en accueillant cette manifestation. C’est l’occasion de communiquer sur cette maladie qui gagne du terrain dans le pays mais qui semble malheureusement marginalisée.
En chiffres, «la maladie de l’oubli» comme on la qualifie, touche près de 50.000 Marocains selon les estimations de l’Association. C’est une maladie neuro-dégénérative incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales. Le diagnostic tombe comme un couperet. En fait, ce qu’on prend au début pour de petits oublis «anodins» finit par devenir un vrai handicap, et la dégénérescence ne tarde pas à s’inviter.
Elle constitue un calvaire plus pour la famille du patient que pour lui-même. Comme cette jeune femme qui souffre du fait que son père ne la reconnaît plus «à maintes reprises et à tout bout de champ, il me demande qui j’étais et ce que je faisais là, chose que je venais juste de lui expliquer». La mémoire récente est la plus touchée comme l’explique un neurologue. Cela est d’autant plus grave qu’aucun remède efficace n’existe pour le moment à part des traitements dont l’effet est juste de soulager ou du moins de ralentir la progression du mal. Et l’Etat dans tout cela ? Aucune prise en charge n’est prévue de sa part. C’est «le parent pauvre» par excellence du système de la santé. Du coup c’est tout l’entourage qui s’improvise garde-malade afin d’alléger l’impact de la maladie aussi bien sur le plan moral que financier. Souffrir d’un double oubli, c’est au-delà du supportable.
Nezha MOUNIR
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