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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 22/07/2011
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé, mercredi 20 juillet, à interdire des tests sanguins (sérologiques) utilisés pour le dépistage de la tuberculose. Une décision prise en raison de la non fiabilité des tests qui mettent en danger la santé des patients. Selon l’OMS, l’utilisation de ces tests conduit souvent à des erreurs de diagnostic ou de traitement qui peuvent entraîner des problèmes de santé publique. «Un test sanguin pour diagnostiquer la tuberculose évolutive est une mauvaise pratique. Les résultats des tests sont incohérents, imprécis et mettent la vie des patients en danger», a déclaré le Dr Mario Raviglione, directeur du département OMS Halte à la tuberculose.
Selon l’OMS, il existe au moins 18 de ces tests sanguins sur le marché relevant que «la plupart sont fabriqués en Europe ou en Amérique du Nord, même s’ils ne sont approuvés par aucun organisme de réglementation reconnu». Suite aux dangers que représentent ces tests sanguins, l’institution onusienne invite les pays à utiliser des tests microbiologiques ou moléculaires dont les résultats sont exacts. Mais qu’en est-il du Maroc ? Selon le ministère de la Santé, il n y’a pas à s’inquiéter dans la mesure où ces tests sanguins ne sont pas pratiqués au Maroc. «Nous ne sommes pas concernées par cette recommandation de l’OMS pour la simple et bonne raison que nous ne pratiquons pas ce genre de tests. Nous avons recours au test classique, c’est-à-dire le test de crachats qui permet de dépister la présence éventuelle de germes tuberculeux. L’analyse bactériologique des crachats permet ainsi la culture et l’identification des bactéries ainsi que la détermination de leur sensibilité aux antibiotiques. Il faut attendre 15 jours pour avoir le résultat de la culture», explique Dr Mohamed Abdelmoumen Mahly, chef de la division de la pharmacie au ministère de la Santé.
Et d’ajouter que «la fiabilité des tests sanguins peut être mise en cause étant donné qu’il s’agit de test rapide, ce qui peut conduire à des résultats erronés. L’autre inconvénient a trait au prix du test dont le montant oscille entre 15 et 20 dollars. Ce qui est loin d’être à la portée de bon nombre de citoyens». Cette nouvelle recommandation intervient après 12 mois d’analyse de données factuelles par l’OMS et des experts mondiaux.Au total, quatre-vingt-quatorze études ont été évaluées : 67 concernant la tuberculose pulmonaire et 27 la tuberculose extrapulmonaire. L’OMS souligne à ce sujet qu’une quantité considérable de données ont fait apparaître que les tests sanguins produisaient un niveau inacceptable de résultats erronés. « Les recherches ont révélé une faible sensibilité des tests sanguins commerciaux, qui fait qu’un nombre beaucoup trop élevé de patients sont déclarés exempts de la maladie (un faux-négatif qui en réalité est atteint de tuberculose évolutive). Cela peut se traduire par une transmission de la maladie à d’autres personnes, voire par le décès du malade non traité», explique l’OMS dans son communiqué en date du mercredi 20 juillet. Et de poursuivre : «Les travaux ont également fait apparaître une « faible spécificité», c’est-à-dire que l’on relève un nombre anormalement élevé de patients diagnostiqués à tort comme présentant une tuberculose. Ces patients peuvent alors être soumis à un traitement superflu, alors que la cause réelle de la maladie dont ils souffrent ne sera pas diagnostiquée, ce qui à son tour peut entraîner un décès prématuré». L’OMS rappelle que plus d’un million de ces tests sanguins dont les résultats sont inexacts sont pratiqués chaque année pour diagnostiquer la tuberculose évolutive.
Par : Laila Zerrour
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