Revue de presse
Lutte contre les cancers de l’enfant : Deux associations marocaines sélectionnées par le comité des directeurs de la campagne «mon enfant, ma bataille»
Albayane | Maroc | 02/02/2006
Deux projets lauréats marocains (Associations «Agir»
et «Avenir») oeuvrant dans le domaine de la lutte contre les cancers
de l’enfant ont été sélectionnés par le Comité
des directeurs de la campagne «Mon enfant, ma bataille» qui sera lancée
le 4 février par l’Union internationale contre le cancer (UICC) et
le groupe pharmaceutique mondial «Sanofi-Aventis».
Placée sous l’égide de la Charte de Paris contre le cancer,
cette campagne fait écho au Sommet mondial contre le cancer pour le nouveau
millénaire qui, le 4 février 2000, appelait à «une
alliance invincible - entre chercheurs, professionnels de la santé, patients,
gouvernements, industries et médias - de lutte contre le cancer et contre
ses meilleurs alliés que sont la peur, l’ignorance et l’autosatisfaction».
Ce programme de mécénat commun à l’UICC et «Sanofi-Aventis»
se donne pour objectifs d’accroître la sensibilisation à la
lutte contre cette maladie, d’encourager les actions d’information
et de formation, particulièrement en matière de prévention,
de dépistage plus précoce, de diagnostic et de traitement afin d’induire
des changements de comportement.
Ledit programme s’articule autour d’un appel à projets, lancé
fin juin 2005, dans dix premiers pays pilotes que sont le Maroc, l’Egypte,
le Bengladesh, le Honduras, les Philippines, le Sénégal, l’Ukraine,
le Vietnam et la Tanzanie.
Quelque 14 projets lauréats, dont deux marocains, ont été
sélectionnés par les membres du Comité des directeurs de
la campagne «Mon enfant, ma bataille» sur plus de 58 projets.
Les projets primés bénéficieront d’un soutien financier
pouvant atteindre jusqu’à 50.000 euros (550.000 DH) par projet et
par an sur une durée moyenne de trois ans. Ces projets portent sur une
meilleure information des cancers de l’enfant, une plus grande précocité
du diagnostic, des protocoles de traitement de qualité et sur une meilleure
prise en compte des aspects sociaux.
Il s’articule également autour d’une étude de terrain,
réalisée dans ces dix pays, qui sera rendue publique au cours du
second semestre 2006 afin de dresser un état des lieux et de dégager
des pistes d’action ainsi qu’autour d’une campagne de sensibilisation
et de mobilisation en vue de susciter une prise en conscience collective.
Cette campagne, qui sera lancée le 4 février dans différents
pays à travers notamment les organisations membres de l’UICC, mettra
l’accent sur la nécessité d’un dépistage précoce
et d’un accès égal aux soins.
Lors de la cérémonie de l’annonce du lancement de cette campagne,
dédiée à la lutte contre les cancers de l’enfant dans
les pays émergents, tenue mardi soir à Paris en présence
des promoteurs des 14 projets lauréats, le président de l’UICC,
Franco Cavalli, a mis l’accent sur la nécessité de parvenir
à améliorer le taux de survie des enfants vivant avec un cancer.
Dans les pays en développement, où vivent plus de 80 % des enfants
atteints de cancers et où les taux de survie sont les plus faibles, les
gouvernements disposent de budgets limités pour mener à bien des
projets en matière de santé publique, a-t-il dit, soulignant que
cette campagne est à même de contribuer à «faire prendre
conscience que le cancer chez l’enfant peut être soigné et
guéri».
Le Pr. David Khayat, président de l’Institut national français
du cancer, a estimé, quant à lui, qu’en «mutualisant
nos connaissances» et «nos bonnes pratiques» ainsi qu’en
favorisant le partage d’expérience, «nous rassemblons nos forces
et nos avancées au seul bénéfice du patient».
Cet engagement a été partagé par Jean-François Deheq,
président-directeur général de «Sanofi-Aventis, qui
a affirmé que «l’un des rôles essentiels d’une
société comme la nôtre est d’identifier de nouvelles
pistes de recherche et de mettre à disposition des patients des traitements
innovants et adaptés».
Par la suite, les promoteurs des projets primés ont présenté
la politique de lutte dans leurs pays respectifs.
Intervenant au nom de l’Association «Avenir», Mme Fouzia Msefer
Alaoui, membre de la Société internationale d’oncologie pédiatrique
et ancienne présidente de la Société marocaine d’oncologie,
a expliqué que «la campagne nationale pour une amélioration
du diagnostic précoce du cancer chez l’enfant au Maroc» vise
essentiellement à sensibiliser l’opinion publique et à développer
le diagnostic précoce de la maladie.
«L’un des problèmes majeurs auquel se trouve confronté
l’oncologie pédiatrique au Maroc est le stade souvent avancé
où le cancer est diagnostiqué», a-t-elle ajouté, faisant
observer que ces diagnostics plus tardifs imposent des traitements plus lourds
et plus toxiques ainsi que des hospitalisations plus longues.
«Notre projet vise à rendre les informations compréhensibles
et disponibles pour la plus vaste population possible et en particulier à
sensibiliser les mères aux premiers signes de cancer chez l’enfant»,
a-t-elle précisé, faisant remarquer que le projet porte également
sur la formation du personnel de santé, particulièrement les professionnels
locaux, au diagnostic des cancers à leur stade précoce.
Pour M’hamed Harif, président de la Société marocaine
d’hémato-oncologie pédiatrique (SMHOP) et de l’Association
«Agir», la prise en charge de la douleur chez les enfants atteints
du cancer constitue «une initiative majeure» dans le Royaume.
Il a relevé que les principales causes de la maladie sont consécutives
à un manque d’accessibilité au traitement et à «un
intérêt insuffisant» manifesté par les soignants pour
l’évaluation de la douleur et de son traitement.
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