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L'Opinion | Maroc | 05/07/2011
De grandes sommités scientifiques représentant les meilleurs centres européens de prise en charge des brûlures, fera le déplacement à Rabat, pour apporter leurs expertises et sensibiliser les décideurs marocains, sur l’impact sanitaire, économique, social et psychologique de cet accident grave mais souvent négligé.
En cette occasion, Pr. Fouzia Benabdellah, chef du service des enfants brûlés du CHU Ibn Sina de Rabat, déclare selon une étude récente qu’elle vient de réaliser que six (6) brûles sur dix (10) sont des enfants. Pour cette spécialiste de la chirurgie réparatrice et esthétique de l’enfant, «la brûlure détruit un organe hautement symbolique. Et en dépit des progrès de la chirurgie, un enfant brûlé, au deuxième ou troisième degré, devra vivre avec une image corporelle modifiée. Du fait, qu’un brûlé sera touché dans sa chair et dans son identité. Car en plus de la prise en charge thérapeutique de la brûlure elle-même, qui peut prendre plusieurs semaines, voir plusieurs mois, l’enfant doit se réapproprier sa propre image, afin de pouvoir se réinsérer plus tard dans le milieu scolaire et social», précise-t-elle.
Devant cette problématique médico-psycho-sociétal, le Rotary Club de Chellah s’est engagé fermement durant l’exercice 2011 à mener une guerre sans merci contre l’accident domestique le plus fréquent et pour lequel peu d’efforts d’information et de sensibilisation sont consacrés, indique Mohammed CHRAIBI, président actuel du rotary club Chellah.
Pour sa part, Pr. Benabdellah, insiste sur le fait que la brûlure est l’une des blessures les plus douloureuses et les plus agressives, car elles laissent des séquelles à vie. Et dans notre contexte marocain, les liquides chauds, notamment l’eau, le thé, le café, l’hrira, sont responsables de 84% des brûlures, touchant le plus souvent le visage, le thorax et les bras. C’est autour de l’âge de 5 ans, que les enfants sont le plus exposés à cet accident.
Pour Pr. F. Benabdellah, les brûlures de l’enfant arrivent en troisième position après les traumatismes et les intoxications. Pour cette spécialiste qui bataille pour la construction d’un centre des brûles, selon les normes internationales, les brûlures peuvent hypothéquer le pronostic vital quant elle touchent les orifices naturels, particulièrement les voies aériennes. Par leur siège, leur étendue et leur profondeur, les brûlures mettent en péril le pronostic fonctionnel, quant elles touchent les mains et les zones de flexion. Enfin, les brûlures sont à l’origine de séquelles esthétiques, quant elles surviennent au niveau du visage, et pourront de la sorte être à l’origine de troubles psychologiques à vie.
En cas de brûlure, insiste Pr. Benabdellah, qui préside l’association «Sourire pour un enfant brûlé», les premiers gestes à faire consistent à éliminer la source de la chaleur, sans s’exposer soi même, lutter contre l’hypothermie, refroidir la brûlure à l’eau froide et non glacée, le plus tôt possible et pendant 10 minutes. Envelopper le brûlé dans un linge stérile ou simplement propre. Et veiller à garder le patient à jeun, dans la perspective d’une hospitalisation.
Et afin de faire bénéficier son équipe de chirurgie réparatrice de l’hôpital des enfants de Rabat, des dernières techniques en matière de prise en charge thérapeutiques des brûlés, Pr. Benabdellah, a établi plusieurs partenariats avec des établissements français de pointe dans ce domaine, à savoir, l’hôpital TROUSSEAU de Paris et l’hôpital Edouard HERRIOT de Lyon. Sur le volet prévention et sensibilisation, les rotariens de Rabat, sont en cours de finalisation, avec plusieurs partenaires de la société civile, d’une campagne d’information sur les dangers des brûlures, qui démarrera en mai 2011, pour s’étendre sur l’été et particulièrement le mois de Ramadan, durant lequel les accidents par brûlure sont plus fréquents.
Dr Anwar CHERKAOUI
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