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Le matin | Maroc | 05/06/2011
On apprend ainsi qu'en tout et pour tout, le Maroc réalise environ 25 greffes d'organes et de tissus humains par an pour chaque million d'habitants. Il s'agit principalement de la greffe de cornée, du rein et de la moelle osseuse, pour lesquelles les demandes sont de plus en plus fortes. L'essentiel des greffes de la cornée est effectué au niveau de l'hôpital Cheikh Zayed qui a réalisé à lui seul quelque 1.354 opérations depuis 2005. Les CHU de Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès viennent en deuxième place avec un total de 150 greffes réalisées depuis 2009, en collaboration avec la banque américaine des tissus humains. En ce qui concerne la greffe de la moelle osseuse, près de 120 opérations sont prises en charge par le CHU Ibn Rochd, parmi 173 effectuées au niveau national. Par ailleurs, le nombre des greffes de rein réalisées n'a pas dépassé depuis 1985 et jusqu'en 2010 quelque 242 cas, dont 90% pris en charge par les CHU Ibn Sina de Rabat et Ibn Rochd de Casablanca. Beaucoup de chemin reste à faire pour atteindre l'objectif visé par le ministère, à savoir effectuer 250 transplantations de rein et 1.000 transplantations de cornée par an d'ici à 2020.
«C'est peu mais c'est prometteur comme spécialité médicale. De grands efforts ont été d'ailleurs faits dans les domaines législatif, d'information et de sensibilisation», souligne le Professeur Benyounes Ramdani, président du Conseil consultatif de la transplantation des organes humains. Pour la ministre de la Santé Yasmina Baddou, «le rythme de cette opération reste lent, irrégulier et inadapté à nos besoins, bien qu'il y ait une plate-forme juridique solide et des compétences techniques et humaines importantes».
En effet, la législation dont dispose notre pays en la matière est des plus progressistes. La loi 16/98 promulguée en 1999 et relative au don et au prélèvement d'organes et de tissus humains précise ainsi les parties du corps humain pouvant faire l'objet de don, de prélèvement ou de transplantation, que ce soit sur une personne vivante ou morte. Pour chaque cas de figure, elle fixe les modalités et les conditions à remplir pour que l'opération se déroule dans le plus grand respect du corps humain, sacralisé par toutes les religions monothéistes. «La loi islamique a légitimé le don d'organes dans l'objectif de sauver la vie humaine qui est l'une des priorités de la Chariâa, tout en l'entourant de toutes les garanties nécessaires contre la profanation du corps humain.
C'est l'un des fruits du progrès scientifique et de la créativité dont Dieu a gratifié l'être humain», indique Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques. Depuis la réalisation de la première greffe d'organes au Maroc en 1960 (greffe de cornée), une expertise assez importante a été cumulée dans cette spécialité très pointue, boostée par des formations dispensées par des spécialistes internationaux orfèvres en la matière. Toutes les conditions sont donc réunies pour que la greffe d'organes et de tissus humains prenne son envol au Maroc. «Nous disposons d'un cadre juridique adéquat et de l'expertise médicale nécessaires. Il reste à développer l'aspect de l'information et de la sensibilisation. À cet égard, je propose la production de spots de sensibilisation dans le cadre d'une collaboration entre le ministère de la Santé et le Conseil supérieur des Oulémas pour vulgariser aux gens toutes les informations relatives au don d'organes : dans quels cas il devient nécessaire, comment se déroule l'opération, etc. Cet aspect informatif est très important pour la mobilisation des citoyens», souligne M. Toufiq. D'où la place prépondérante qui lui a été réservée dans le plan d'action du ministère de la Santé pour la promotion du don d'organes 2011-2013. Toujours dans le cadre de la sensibilisation à l'importance du don d'organes et à son impact positif sur la vie des bénéficiaires, un documentaire sur la question a été projeté lors de cette journée d'études, incluant des explications sur le processus de don et de greffe ainsi que les témoignages de personnes opérées.
Processus
L'étape la plus difficile dans le processus de greffe, c'est de trouver l'organe ou le tissu recherché. Pour lutter contre les dérapages d'ordre éthique, le législateur a institué une procédure légale rigoureuse. Ainsi, pour procéder au prélèvement d'organes sur une personne vivante (notamment le rein), il faut d'abord s'assurer que le donneur est lié au receveur par un lien de parenté. Ensuite, le donneur doit exprimer son consentement devant le tribunal en présence de 2 médecins. Pour le cas d'une personne décédée (en état de mort cérébrale), la procédure est beaucoup plus compliquée. Il faut tout d'abord se référer au registre réservé au don dans le tribunal pour s'assurer que, de son vivant, le défunt n'a pas fait une déclaration interdisant le prélèvement d'organes sur sa personne. Vient ensuite la tâche la plus ardue qui consiste à contacter la famille du défunt pour les convaincre d'autoriser le prélèvement d'organe sur le cadavre de leur parent. Souvent, cette démarche ne donne pas ses fruits «parce que la culture de don d'organes n'est pas suffisamment ancrée dans nos traditions sociales», comme l'indique un participant.
Repères
Efficace et économique :
La greffe d'organes et de tissus constitue la solution la plus efficace et la plus économique pour les personnes atteintes de maladies chroniques nécessitant des traitements onéreux à vie. C'est le cas surtout des insuffisants rénaux dont le nombre est estimé à 10.000 personnes. 1.580 parmi elles effectuent des dialyses dont le coût dépasse annuellement 120.000 dirhams.
Centres
Dans le cadre de son plan d'action pour la promotion du don d'organes et de tissus humains sur la période 2011-2013, le ministère de la Santé donne la priorité au renforcement des structures spécialisées. C'est ainsi que 4 centres de prélèvement sont en cours de construction au niveau des CHU de Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès.
Par Meriem Rkiouak
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