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Revue de presse

Tenue à Casablanca des 3èmes rencontres du Bureau Africain des experts de la rage

L'Opinion | Maroc | 25/05/2011

Les 3èmes rencontres du Bureau Africain des experts de la rage (AfroREB) se sont ouvertes, lundi à Casablanca, en présence de quelque 50 experts venant de 15 pays d’Afrique francophone, pour travailler sur la lutte contre la rage en Afrique. Cette 3ème édition de ces rencontres scientifique et médicale réunit d’éminents spécialistes de la rage : universitaires, cliniciens, chercheurs, représentants des ministères de la santé et des Instituts Pasteur de 15 pays d’Afrique du Nord et de l’Afrique sub-saharienne (Maroc, Algérie, Tunisie, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République du Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Niger, République Centrafricaine, Sénégal et Togo).

Ces rencontres, organisées tous les deux ans par AfroREB, ambitionnent de travailler sur des projets concernant la lutte contre la rage en Afrique, d’échanger des expériences cliniques de la santé publique, d’exposer les problèmes rencontrés dans la pratique médicale ou encore d’essayer de trouver des solutions appropriées.

Selon AfroREB, la rage au Maroc est considérée comme un problème majeur depuis 1986, date du lancement du Programme National de Lutte contre la Rage et le nombre annuel moyen de cas de rage animale est de 416 alors que le nombre de cas de rage humaine est de 22. Les 85 pc des cas recensés résultent d’une morsure par un chien infecté, principal vecteur et réservoir du virus.

Betty Dodet, docteur en pharmacie et en biologie humaine, est coordinatrice de l’Africa Rabies Expert Bureau (Afro-REB). Elle parle dans l’entretien suivant de cet événement scientifique et médical qui accueille une cinquantaine d’éminents spécialistes de la rage, universitaires, cliniciens, chercheurs représentant des ministères de la Santé et des Instituts Pasteurs de différents pays.

L’Opinion: Vous êtes dans les recherches sur la rage depuis des années. Où en est réellement la situation de la rage en Afrique sachant que le manque de données statistiques de terrain fait obstacle à une vraie appréhension scientifique de la maladie ? Peut-on faire un état des lieux ?

Betty Dodet : En effet, le manque de données sur la situation de la rage en Afrique subsaharienne constitue un véritable problème. Beaucoup de victimes de la rage, habitant dans des zones rurales éloignées des centres urbains, décèdent sans que la maladie soit diagnostiquée. Les cas diagnostiqués ne sont pas rapportés aux autorités de santé, qui n’ont pas conscience du problème et ne peuvent donc prendre les mesures pour protéger la population. La maladie est alors tenue pour négligeable et, par conséquent, négligée. On est dans un véritable cercle vicieux.
D’après une estimation publiée en 2005, la rage serait responsable de 55000 décès chaque année dans le monde, dont 24000 en Afrique. Les experts s’accordent à penser que ce chiffre de 24000 pourrait être revu à la hausse.
La situation est différente dans les pays du Maghreb où des programmes de lutte contre la rage ont été mis en place. Sont néanmoins rapportés officiellement une vingtaine de décès humains par rage chaque année au Maroc et plusieurs centaines de cas chez les animaux.
Une fois déclarée, la rage est pratiquement toujours mortelle. De toutes les maladies connues, c’est celle qui a le plus fort taux de mortalité. En revanche, il est possible de prévenir la rage, même après avoir été mordu par un animal enragé. Il convient de procéder immédiatement à un nettoyage de la plaie avec de l’eau savonneuse et de se rendre sans attendre au centre de prévention pour recevoir un traitement préventif appelé prophylaxie post exposition («post- exposure prophylaxy» pour les anglo-saxons): vaccination antirabique complète et administration d’anticorps (immunoglobulines) antirabiques.
Il est possible également de vacciner la population et plus particulièrement les sujets les plus à risque pour la rage (par ex. vétérinaires, voyageurs en zone endémique) avant toute exposition. On parle alors de vaccination pré-exposition.

L’Opinion : La rage est-elle une maladie de la pauvreté et faut-il penser qu’on prend la conséquence (la rage) pour la véritable cause (la faim et la pauvreté qui entraînent plus de morts et de souffrances dans les pays du Sud) ?

Betty Dodet : Vous avez raison, la rage est une des conséquences de la pauvreté, ou plutôt du manque d’éducation et d’information. Bien souvent, les victimes ne savent pas ce qu’il faut faire en cas de morsure par un chien qui pourrait être enragé. C’est là où les médias ont un rôle très important à jouer en alertant, informant les populations, leur indiquant ce qu’il faut faire en cas d’exposition à la rage ce qui pourrait contribuer à sauver des vies humaines.
On ne peut pas opposer les souffrances dues à la rage à celles qui sont dues à la faim ou à d’autres maladies. Elles viennent se rajouter à ces souffrances.
Les enfants qui jouent souvent avec les chiens et qui sont de taille plus petite payent le plus lourd tribut car ils sont les plus à risques de morsure et surtout de morsures graves (par exemple au visage). Ils omettent souvent de signaler à leurs parents qu’ils ont été mordus, de peur de se faire gronder, et ne peuvent donc bénéficier de soins rapides qui pourraient les sauver si du moins ces soins sont faciles d’accès.
La rage entraîne une mort horrible alors qu’il est possible d’éviter ces souffrances et ces morts inutiles.

L’Opinion: Quelle est la stratégie de lutte contre la rage au niveau prévention ? Faut-il éliminer tous les chiens non vaccinés, vecteur potentiels de la maladie ?

Betty Dodet : La prévention passe tout d’abord par l’information des populations :

  • Tout d’abord leur apprendre ce qu’il faut faire en cas de morsure, et comment se comporter avec les animaux de compagnie.
  • Eduquer les enfants, leur demander de parler des morsures, même peu importantes, dont ils auraient été victimes.
  • Les propriétaires de chiens doivent adopter un comportement responsable: les faire vacciner, les empêcher de divaguer.
  • Il existe des programmes de vaccination et de stérilisation des chiens errants.
    L’expérience montre que, la plupart du temps, l’abattage des chiens errants n’est pas la solution au problème. En général, la nature reprend ses droits et cette population canine se reconstitue très rapidement.

L’Opinion : Quelle aide concrète apporte le réseau AfroREB pour lutter contre la rage ? Quelles sont les priorités de cette lutte et que peut-on attendre des 3èmes rencontres du bureau des experts de la rage ?

Betty Dodet : AfroREB permet tout d’abord à ces spécialistes de se rencontrer, de partager leurs expériences, de discuter des problèmes rencontrés, et d’élaborer des recommandations simples et adaptées à la situation comme par exemple encourager la déclaration des cas, former et développer les laboratoires en charge du diagnostic et initier les campagnes d’information des populations.
Ainsi, une partie de cette réunion sera consacrée à la présentation de la situation de la rage dans les 15 pays représentés. Les experts présenteront aussi les avancées, par exemple la mise en place de campagnes de vaccination des chiens, la reconnaissance par certains pays que tous les cas de rage doivent être rapportés au ministère de la santé, ou l’ouverture de centres de prévention de la rage où les victimes de morsures peuvent recevoir le traitement préventif (prophylaxie post-exposition (PEP): vaccination, immunoglobulines).
Ils exposeront également les initiatives menées à leur niveau ou au niveau de leur pays, pour sensibiliser la population et les pouvoirs publics au problème de la rage.
Des ateliers de travail seront consacrés notamment à l’étude de modèles d’élaboration de stratégies de lutte contre la rage et comment ils peuvent s’appliquer dans leur pays, et à l’étude de modèles d’organisation des centres de prévention de la rage.
Les participants AfroREB devraient également décider d’actions concrètes, que ce soit dans le domaine de la sensibilisation au problème de la rage ou dans le domaine de la pratique de la prévention de la rage humaine et animale, le recueil de données sur les cas de rage, etc …
Ces actions s’intègrent à celles de l’Alliance mondiale contre la rage (https://www.rabiescontrol.net/), initiatrice de la Journée mondiale contre la rage, partenaire du groupe AfroREB.

Propos recueillis par Saïd AFOULOUS

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