Ainsi, pour ce qui est de la gestion, le nouveau cadre organisationnel renforce les attributions du directeur de l'hôpital (15 au total). En plus d'être responsable directement de la conduite générale de l'hôpital, de son bon fonctionnement et de son personnel, il assure la gestion technique, administrative et financière, coordonne les relations avec l'environnement extérieur et veille à la mise en œuvre optimale de la politique sanitaire et des directives ministérielles en matières de planification et de gestion hospitalières.

Il a aussi pour mission de coordonner les activités des différentes structures relevant de l'hôpital. Un rôle d'extrême importance dans la mesure où «la fonction de coordination est une fonction-clé dans le management hospitalier», d'après docteur Belghiti Alaoui, directeur des Hôpitaux et des Soins ambulatoires au ministère de la Santé. Pourtant, le directeur ne règne pas en maître absolu. En effet, l'un des piliers du nouveau règlement consiste dans l'instauration de la bonne gouvernance et du partage des pouvoirs. Cela passe par le renforcement de la gestion participative de l'hôpital qui incombe, en plus du directeur, à 11 instances principales.

Il s'agit notamment des pôles des Affaires médicales, des Soins infirmiers et des Affaires administratives qui sont systématiquement impliqués dans la planification et la coordination des programmes, la gestion des ressources humaines et matérielles et l'évaluation des performances.

Outre ces pôles, de nouvelles structures de concertation et d'appui viendront s'implanter dans l'hôpital, à savoir les comités d'établissement, de gestion, de suivi et d'évaluation, des services d'accueil et d'admission et de pharmacie hospitalière, ainsi que deux conseils regroupant le personnel de l'hôpital (médecins, infirmiers et pharmaciens).

Elles ont pour mission d'appuyer le directeur dans l'accomplissement de ses tâches, de lui porter conseil et de participer à la planification des programmes annuels. Par ailleurs, plusieurs mécanismes de gestion sont mis en place. Il s'agit en premier lieu des réunions, outil important de concertation. Ainsi, tout au long de l'année, l'établissement est tenu à organiser régulièrement 6 types de réunions obligatoires (5 réunions trimestrielles et 1 réunion semestrielle), soit 21 réunions au total. Ensuite, le règlement intérieur institue des supports de planification, une fonction considérée comme centrale et prioritaire. Par supports de planification, on entend une multitude de plans et de rapports que l'établissement est tenu à élaborer au titre de chaque année, entre autres, le rapport annuel d'activités hospitalières, le rapport d'évaluation, le rapport de situation, le plan d'action annuel, le projet de budget, le plan de développement des ressources humaines et la stratégie de la communication. Viennent par la suite les supports d'information relatifs surtout au séjour du patient dans l'hôpital et aux procédures à suivre (billets d'entrée et de sortie, dossier hospitalier, registre des actes médico-légaux…).

Aussi, des supports de communication sont prévus, lesquels sont basés sur l'affichage de différentes informations intéressant les visiteurs (heures de visites et conditions d'accès, liste de garde, de médicaments, tarifs, programme des RDV…). Et pour définir les droits et les devoirs des uns et des autres, il a été procédé à l'élaboration d'une charte des patients hospitalisés et d'une autre spécifique au personnel de l'hôpital. Certainement, la gestion a la part belle dans le nouveau règlement interne des hôpitaux, parce qu'il y va de l'efficacité de l'activité de l'hôpital et de la qualité des soins offerts. Sur ce dernier point aussi, des changements notables sont à relever… Le texte d'organisation opte pour une approche multidisciplinaire en matière de prise en charge des patients, à travers la création de plusieurs départements médicaux de soins. « La départementalisation comme nouvelle approche en matière d'organisation des soins dans l'hôpital permettra une meilleure coordination entre les prestataires de soins et une exploitation commune et rationnelle des ressources, donc un bénéfice supplémentaire pour les patients en termes de qualité des soins et de prise en charge », estime la ministre.

Par Meriem Rkiouak