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Le matin | Maroc | 01/05/2011
Toutefois, la consommation moyenne de médicaments reste faible, avec une prédominance des médicaments de l'appareil digestif et du métabolisme et les exportations augmentent au même rythme que les importations. Le Maroc produit actuellement près de 65% de ses besoins en médicaments et exporte 10% de sa production, notamment vers les pays africains. Cette industrie devra aujourd'hui s'adapter à une nouvelle donne qu'instaurera la politique que vient d'adopter l'Etat, consistant en un processus de réformes. Celui-ci place le générique au centre des priorités, dans le but de baisser le coût des soins et faciliter l'accès au médicament. Ce sont là les principaux constats relevés par une récente étude sur l'industrie pharmaceutique réalisée par l'Observatoire de l'entreprenariat (Groupe BMCE).
Celle-ci montre que dans l'attente de la concrétisation de cette politique, les opérateurs rivalisent de stratégies. En fait, précise-t-on, alors que certains sont en quête de nouveaux marchés, essentiellement, en Afrique, d'autres optent pour le rachat d'usines ou ont même recours au marché des capitaux pour financer leur développement.
Sur le plan financier, et malgré une forte croissance de l'activité et d'une rentabilité satisfaisante, certains opérateurs nationaux pâtissent d'une mauvaise gestion du recouvrement entraînant une trésorerie “passive” élevée.
L'étude de l'ODE a relevé d'abord qu'au cours des 20 dernières années, l'industrie pharmaceutique marocaine a connu un développement sans précédent. Ce qui a amené l'OMS à la classer dans la «zone Europe».
Située en deuxième position en termes de taille et de chiffre d'affaires au niveau du continent africain, cette industrie produit près de 280 millions d'unités par an, dont 10% destinés à l'export, et génère un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards de DH, selon les données de l'OMPIC. Le Maroc assure près de 65% de ses besoins en termes de médicaments, le reste étant importé depuis l'étranger et principalement de la France. D'après l'étude, 2006 a été une date importante pour le marché pharmaceutique dont la croissance s'est accélérée tant en valeur qu'en volume, suite à l'entrée en vigueur de l'Assurance maladie obligatoire, dont l'objectif est de généraliser l'accès à des médicaments moins chers.
Toutefois, la consommation moyenne de médicaments demeure faible. En fait, alors que la consommation moyenne de médicaments en France est à peu près de 517 dollars, elle est à peine de 21 dollars au Maroc, soit près de 200 DH par habitant par an, en raison d'une faible couverture sociale, d'un pouvoir d'achat peu élevé et de la cherté des médicaments. Cette moyenne devra cependant évoluer, suite aux efforts menés par les pouvoirs publics à ce sujet. En fait, à l'horizon 2015, la dépense moyenne par habitant devrait avoisiner les 470 DH par an. Par ailleurs, alors que l'OMS préconise de consacrer un minimum de 10% du PIB aux médicaments, ce taux est de moins de 5% au Maroc. Autre caractéristique relevée est la prédominance des médicaments de l'appareil digestif et du métabolisme qui figurent en première place avec 17,8% de part de marché.
L'étude note également que les exportations augmentent au même rythme que les importations. En effet, les exportations s'accroissent annuellement en moyenne de 10,4% et de 15,4% en termes de volume et de valeur ; les importations affichent respectivement 10,2% et 14,3% sur les 5 dernières années.
Cette performance des exportations du pays reste toutefois en deçà des réalisations de certains pays de la zone MENA tels que la Jordanie, la Turquie et l'Egypte, nuance-t-on. Par ailleurs, l'étude souligne que l'équation entre le souci social de généraliser l'accès à des médicaments moins chers et la nécessité de maintenir et, surtout, d'attirer de nouveaux investissements étrangers dans le secteur pharmaceutique, générateurs de milliers d'emplois, ne sera certainement pas facile à résoudre.
Génériques pour faire baisser les prix
Pour faire face à la cherté des médicaments, le ministère de la Santé a procédé à une réduction des prix de plusieurs médicaments depuis juillet 2010. Toutefois, cette baisse, aussi notable soit-elle, reste insuffisante pour les démunis, relève l'étude. De ce fait, la stratégie du Département de la Santé vise à atteindre à l'horizon 2015 un taux de pénétration du générique de plus de 60% à répertoire constant et une augmentation de 40% des volumes de médicaments vendus. On vise aussi la généralisation de la couverture médicale et la réduction du déficit des caisses d'assurances. Au préalable, il s'avère primordial d'amender le Code des médicaments et de la pharmacie, selon l'étude.
Repères
Aubaine pour les consommateurs
Les génériques, représentant 30% du marché global des médicaments, ont réalisé une hausse de 65% en volume et 51% en valeur entre 2003 et 2007. Sur le marché national, plus de 50% des médicaments génériques vendus sont des antibiotiques.
L'engouement des patients marocains pour ce «compartiment» s'explique essentiellement par un important différentiel de prix, estimé à 50%, d'après les auteurs de cette étude
En effet, ils constituent une voie inévitable à l'accès aux soins pour les plus démunis et un moyen incontournable permettant d'équilibrer les comptes des systèmes d'assurance maladie (AMO, RAMED…).
Par Lahcen OUDOUD
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