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Le matin | Maroc | 19/04/2011
Quand la grossesse n'est pas la cause de ce genre d'aménorrhée, plusieurs raisons peuvent l'expliquer : la tuberculose, l'insuffisance surrénale lente, les dénutritions, la maladie cœliaque, etc. «L'aménorrhée est un symptôme, sa cause peut être, soit la grossesse, soit hormonale, soit une raison autre que gynécologique», précise Ouafiq Benhida, gynécologue-obstétricien. Les plus fréquentes restent, cependant, les causes hypothalamiques.
En effet, l'hypothalamus est le siège des processus affectifs et de l'activité intellectuelle. Un événement important (deuil, chagrin, peur, émotion, déception, choc affectif, ou même simplement un changement de mode de vie ou de climat...) peut inhiber l'hypothalamus qui se trouve incapable de jouer son rôle très ponctuel de libération de LH-RF.
En dehors, des causes hypothalamiques, la prise d'une contraception hormonale peut provoquer une aménorrhée. Les «règles» qui surviennent entre deux plaquettes de pilules ne sont pas liées à un cycle ovulatoire, mais des saignements de «privation» dus à l'arrêt des comprimés. Donc il se peut que certaines de ces pilules diminuent les saignements qui, parfois, au bout de quelques mois ou de quelques années de prise, peuvent ne plus se produire. L'arrêt de la contraception peut aussi causer une aménorrhée. Il est alors possible qu'un délai de quelques mois soit nécessaire avant que le cycle normal d'ovulation et de menstruation se rétablisse.
Il existe aussi ce que l'on appelle l'aménorrhée de «la sportive», causée par la pratique d'une discipline ou d'un sport exigeant comme le marathon, la musculation, la gymnastique ou le ballet professionnel. Cette aménorrhée serait attribuable à l'insuffisance de tissus gras ainsi qu'au stress auquel le corps est soumis. On observe, en effet, un manque d'œstrogènes chez ces femmes. Il peut aussi s'agir pour le corps de ne pas gaspiller inutilement de l'énergie puisqu'il subit souvent une diète pauvre en calories. Autre cause fréquente, l'alimentation. Un poids corporel trop faible peut conduire à une baisse de la production d'œstrogènes et à un arrêt des menstruations.
On remarque que chez la majorité des femmes qui souffrent d'anorexie ou de boulimie, les menstruations s'arrêtent. Les maladies infectieuses ne sont pas à négliger non plus : la tuberculose, le cancer, le paludisme, l'hépatite, la pneumonie, en plus des maladies sexuellement transmissibles.
La toxicomanie peut aussi causer l'aménorrhée, comme la prise de certains médicaments comme des corticoïdes oraux, des antidépresseurs, des antipsychotiques ou de la chimiothérapie, l'ablation chirurgicale de l'utérus ou des ovaires, même les cicatrices utérines, à la suite d'une intervention pour fibrome ou pour résection de l'endomètre, parfois d'une césarienne, peuvent s'accompagner d'une diminution importante des règles, voire d'une aménorrhée passagère ou durable. «L'aménorrhée, peut être causée par plusieurs maladies, la tuberculose et toute pathologie infectieuse, la thyroïde, qui est très fréquente au Maroc, la chimiothérapie, la malnutrition… en fait, il existe quelque 40 étiologies», explique M. Benhida.
Afin de découvrir la raison pour laquelle la femme est «aménorrhique», un entretien, un examen clinique, un test de grossesse et parfois une échographie des organes sexuels s'imposent pour orienter le diagnostic. «Le but est de soigner la maladie qui cause l'absence des menstruations, parce que l'aménorrhée en elle-même, n'est qu'un symptôme pas un mal», précise M. Benhida. La durée de l'aménorrhée dépend donc de la cause.
Dans la majorité des cas (à l'exception, bien sûr, de l'aménorrhée liée à la ménopause ou à l'ablation de l'utérus et des ovaires), le retard ou l'absence des menstruations est réversible et se soigne facilement. Cependant, lorsqu'une aménorrhée de longue date n'est pas traitée, la cause peut finir par atteindre les mécanismes de la reproduction.
Il est important de signaler que l'aménorrhée associée à un manque d'œstrogènes augmente le risque d'ostéoporose à long terme, donc de fractures, d'instabilité des vertèbres et de lordose, puisque les œstrogènes jouent un rôle essentiel pour préserver la structure osseuse.
Aménorrhée primaire
On qualifie d'aménorrhée primaire l'absence de ménarche à 16 ans (la ménarche étant les premières règles). Un retard de puberté sans gravité est la cause la plus fréquente d'aménorrhée primaire. L'âge de la puberté se situe normalement entre 11 et 13 ans, mais il peut varier en fonction de l'origine ethnique, de la localisation géographique, de l'alimentation et de l'état de santé.
Dans les pays développés, un retard de puberté est fréquent chez les jeunes femmes qui sont très minces ou athlétiques. Parce que, d'après les recherches, elles n'ont pas suffisamment de masse grasse pour permettre la production des hormones œstrogènes. En quelque sorte, le corps de ces jeunes femmes se protège naturellement et signale que leur forme physique est inadéquate pour soutenir une grossesse. Plusieurs cas de figures existent. Si les caractères sexuels secondaires sont présents (apparition des seins, pilosité), il n'y a pas d'exploration à faire avant l'âge de 16 ans. Si les signes de maturation sexuelle sont toujours absents à l'âge de 14 ans, il faut suspecter un problème chromosomique, un problème de développement de l'appareil génital ou un problème hormonal.
Plusieurs événements sont à définir pour un bon diagnostic : l'âge de la puberté chez la mère, les sœurs, les circonstances de la grossesse et de l'accouchement de la mère, les pathologies médicales (statut tuberculeux, maladie chronique, traumatisme crânien, méningite, etc.), les interventions chirurgicales que la personne aurait pu subir au niveau du petit bassin, l'étape du développement pubertaire spontané. Ainsi, devant l'absence de règles, il ne faut pas oublier les autres signes d'accompagnement comme les douleurs cycliques, les troubles de l'olfaction ou visuels, un déséquilibre pondéral et le profil psychologique ainsi que le contexte familial.
Repères
Personnes à risque
Par Hafsa SAKHI
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