La ville d'Agadir a abrité les 18, 19 et 20 mars de l'année en cours la 2e édition du Congrès national d'oncologie médicale. Cette édition, tenue sous le haut patronage de Son Altesse royale la princesse Lalla Salma, a été initiée par l'Association marocaine de formation et de recherche en oncologie médicale (AMFROM), en partenariat avec d'autres sociétés savantes étrangères, dont la Société des oncologues médicaux italiens, l'Association d'enseignement et de recherche des internes en oncologie (AERIO), évoluant dans l'Hexagone.

Elle a connu également la participation de spécialistes en la matière, venant des pays du Maghreb Arabe et de la France. Ce congrès, il faut le souligner, prend au fil des années plus de notoriété et d'envergure et constitue une occasion opportune pour l'échange d'expériences et d'expertises et sert également à dresser un bilan des avancées de l'AMFROM, au terme des trois dernières années écoulées. Cette rencontre s'inscrit dans un contexte, a-t-on souligné, où l'oncologie médicale prend de plus en plus d'importance, à l'instar des autres spécialités médicales. L'importance de ce carrefour scientifique se traduit, d'une part, par le patronage de Son Altesse royale la princesse Lalla Salma et, d'autre part, par l'intérêt dont jouit la formation médicale dans cette branche et dans celles qui lui sont liées, notamment la recherche clinique, ce qui permet l'optimisation des modalités d'administration des médicaments anticancéreux, via l'augmentation de leur efficacité thérapeutique et, également, à travers la minimisation de leurs effets secondaires. Cette association est composée de résidents, de spécialistes et de professeurs en oncologie médicale et s'assigne comme objectif opérationnel la promotion de cette filière au sein de la communauté médicale et scientifique nationale, maghrébine et internationale, et ce à travers sa participation à la formation des internes évoluant en oncologie médicale et, également, à travers le développement de la recherche scientifique dans ce domaine.

Depuis sa création en 2004, le service d'oncologie médicale a accordé une place de choix à la recherche clinique, à travers notamment l'organisation d'ateliers et la participation aux workshops consacrés à l'élaboration des essais cliniques en oncologie et des diplômes universitaires et biostatistiques, outre son engagement dans la promotion de la production scientifique.

Ce service compte actuellement 73 publications indexées dans la base des données Medline. Il participe aussi à l'élaboration des essais multicentriques nationaux et internationaux. Les efforts draconiens que ne cesse de déployer ce service ont été couronnés par l'organisation d'un congrès annuel, qui se veut un espace de rencontres, de débats, de discussions et d'échange entre les oncologues médicaux. Il se veut aussi un organisme fédérateur de tous les acteurs effectifs exerçant dans le domaine, les oncologues médicaux, qui sont en majorité jeunes, et qui participant ainsi au développement de la filière et font preuve de hautes compétences en la matière, notamment dans la prise en charge des patient souffrant du cancer et la recherche du meilleur traitement. L'histoire tumultueuse de cette spécialité a commencé, en fait, par l'intégration, en 1998, du premier professeur en oncologie médicale au sein de l'Institut national d'oncologie Sidi Mohamed Ben Abdellah.

La création du service d'oncologie médicale n'a eu lieu que cinq ans plus tard. La mise en place d'une formation diplômante en oncologie médicale a été opérationnelle au cours de l'année 2004 et c'est la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat qui s'est adjugée l'opportunité d'abriter cette filière médicale. La première promotion de diplômés est sortie 2008 et, depuis, des promotions de résidents se sont succédées, pour aboutir à la constitution d'une communauté d'oncologues médicaux qui compte aujourd'hui plus de 20 médecins.

Ceci a permis la création d'une multitude de services universitaires répartis sur le territoire national. Il s'agit, en l'occurrence, du service implanté à l'hôpital d'instruction militaire Mohammed V de Rabat et de ceux installés à Fès et à Oujda, outre les centres anticancéreux d'Al Hoceima et d'Agadir. Il apparaît ainsi que les avancées sont colossales et le bilan positif, puisqu'ils ont abouti à la création de l'AMFROM qui, à son tour, a procédé à l'organisation de son premier congrès au mois de mars 2010.

Lancement de la première revue marocaine d'oncologie médicale
Sur le plan de la communication et à l'occasion de la tenue de ce deuxième congrès, les organisateurs ont procédé au lancement de la première revue marocaine d'oncologie médicale. Il s'agit du «Bulletin marocain de l'oncologie», qui se veut un support de formation continue, dédié aux oncologues médicaux. La revue devrait constituer, dans un futur proche, le porte-parole officiel de l'AMFROM et du groupe de recherche multicentrique impliquant tous les services d'oncologie médicale existants.
À titre d'information, l'oncologie médicale n'est autre que la cancérologie médicale, discipline qui a connu, au cours de ces dernières décennies, une évolution qualifiée d'importante et qui a permis non seulement l'optimisation de la prise en charge et le suivi thérapeutique, mais également l'amélioration des conditions de vie des patients atteints du cancer, ce qui constitue l'une des priorités et des préoccupations des scientifiques. C'est une discipline qui s'occupe, entre autres, du traitement médical des tumeurs malignes. Quoique jeune et n'ayant pas plus de 40 ans d'existence, cette spécialité est en plein développement dans les pays occidentaux, notamment les USA et l'Europe.

Repères

Diplôme

Au Maroc, la discipline a enregistré une nette évolution en comparaison de ce qu'elle était encore dans un passé récent.

Le nombre de spécialistes, qui se répartissent entre les secteurs public et privé, demeure restreint.

Néanmoins, le diplôme d'oncologie médicale, instauré depuis 2004, à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat est appelé à remédier au manque dont souffre cette discipline en matière de ressources humaines.

Par Abdelfattah Aberbri