Un bilan plutôt positif que celui qui a été présenté par l'hôpital Ibn Sina pour les quatre dernières années. Selon les responsables, une nouvelle dynamique a été insufflée dans les différents services relevant de cet hôpital grâce à de nombreuses actions structurantes entreprises dans les différents domaines de soins médicaux et infirmiers et ceux en rapport avec l'offre de soins et le management global des établissements du CHIS (Centre hospitalier Ibn Sina).

«Cette période est considérée pour le CHIS comme une période de consolidation de la performance amorcée durant les années antérieures et une opportunité pour démarrer une réflexion profonde sur les perspectives de développement de la gouvernance, la mise à niveau de l'offre de soins et l'implantation de nouveaux modes de management du CHIS », déclare Montacer Chefchaouni, directeur du centre hospitalier Ibn Sina.

En ce qui concerne donc le développement des pratiques médicales, l'administration a procédé à la conception et la mise en place du dossier « patient minimum commun » en vue de créer à long terme un système d'information hospitalier centré sur le patient. D'après M. Chefchaouni, la réalisation de ce projet a nécessité la mobilisation et l'implication de l'ensemble des praticiens hospitaliers. En outre, un audit organisationnel du CHIS a été conduit dans le but de restructurer la configuration actuelle de l'hôpital en vue d'établir une nouvelle organisation basée sur le système de «pôle d'activité» qui sera érigé en pôle de dépenses et de recettes (Business Units).

«Ce projet vise à rationaliser les ressources disponibles, à décentraliser certaines décisions de gestion et à responsabiliser, dans le cadre d'une contractualisation, les équipes de gestion de pôles», indique le directeur. Les quatre dernières années ont connu également l'instauration d'une stratégie visant à orienter les établissements hospitaliers vers le ciblage des pathologies complexes, justifiant le recours aux structures cliniques et médico-techniques du niveau tertiaire. C'est le cas notamment pour le service de la pédopsychiatrie et les greffes d'organes (cornées, reins, moelle osseuse,…). Le bilan dévoile aussi le développement de l'hôpital de jour comme alternative à l'hospitalisation.

En matière d'amélioration de la qualité des soins infirmiers, ces dernières années ont été marquées par un regain d'intérêt pour l'amélioration de la qualité de ces pratiques. Un intérêt qui s'est traduit par la mise en œuvre de plusieurs actions stratégiques et opérationnelles. Il s'agit en l'occurrence de la généralisation du dossier de soins infirmiers qui a concerné pratiquement 100 % des services cliniques du CHIS. Cette opération conduite en partenariat avec le Centre Hospitalier de Limoge vise, d'une part, la valorisation des prestations infirmières et, d'autre part, à favoriser l'ancrage de la culture de la traçabilité des actes infirmiers, condition inéluctable pour garantir des soins sécuritaires. On a procédé également à la mise en œuvre d'un partenariat entre le CHIS et les écoles et instituts de formation paramédicale dans le but de mieux encadrer les stages effectués à l'hôpital.

L'administration a veillé aussi sur le suivi et l'accompagnement de l'opération d'externalisation de la gestion des déchets hospitaliers. Sur le volet de la gestion des ressources humaines, l'administration s'est engagée à relever le défi de passer à des pratiques modernes de gestion. Dans ce cadre, la division en charge a amorcé un plan de mise à niveau, de renforcement des compétences et de développement de nouveaux outils de management des principales fonctions de gestion des ressources humaines. Ainsi, plusieurs actions ont vu le jour. Citons, en l'occurrence, l'élaboration du programme de formation continue du personnel du CHIS. Ce programme ayant pour principal objectif le développement des équipes hospitalières et la mise en œuvre de nouveaux concepts de management hospitalier a pu profiter à 16.000 bénéficiaires pour un total de plus de 600 sessions de formation. La formation des gestionnaires des services des ressources humaines a été également prévue en partenariat avec le Centre Hospitalier d'Esquirol de Limoges. Cette formation a concerné les domaines de la gestion prévisionnelle des effectifs, l'élaboration des profils et fiches de poste et l'entretien annuel de l'appréciation du rendement.

Au niveau du renforcement des performances budgétaires et financières, le CHIS a poursuivi son processus d'amélioration et de rationalisation de la gestion financière et budgétaire en conformité avec la réforme de la dépense publique initiée par le ministère de l'Economie et des Finances. C'est ainsi qu'il a procédé à la mise en place d'une planification budgétaire à moyen terme en collaboration avec le ministère de la Santé.
Il a également œuvré à renforcer le dispositif de recouvrement des créances du CHIS et à consolider le processus de délégation de crédits.

Partenariat et coopération

Conformément aux orientations nationales visant l'ouverture du Royaume sur le continent africain, le CHIS a concrétisé un partenariat avec le Centre Hospitalier national de Nouakchott, l'Agence CNAM et le CHU de Brazzaville. Par ailleurs, plusieurs activités de formation, de stages et d'échange d'expertise ont été réalisées dans le cadre de la coopération Nord/Sud, et ce, en partenariat avec des centres hospitaliers et associations européennes et nord-américaines. S'agissant du partenariat établi avec les organisations non gouvernementales, plusieurs conventions ont été signées au cours de l'année 2010 visant à soutenir le CHIS dans son programme de renforcement de l'offre de soins.

Repères

Création de fiches pour patients

L'administration a procédé à la conception et la mise en place du dossier « patient minimum commun » en vue de créer à long terme un système d'information hospitalier centré sur le patient

Formation continue

Le centre hospitalier a élaboré un programme de formation continue du personnel du CHIS qui a pu profiter à 16.000 bénéficiaires pour un total de plus de 600 sessions de formation.

Par Yousra Amrani