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Le matin | Maroc | 31/01/2011
Le département de Yasmina Baddou s'était fendu d'un communiqué en novembre dernier après l'interdiction à la vente du Mediator dans plusieurs pays. Le communiqué en question avait ainsi affirmé que le médicament litigieux «avait été soumis en décembre 2009 à l'évaluation du rapport bénéfice/risque de la spécialité pharmaceutique à base du principe actif Benfluorex, commercialisée sous la dénomination MEDIATOR®. Il a été décidé par la suite du retrait immédiat de l'autorisation de mise sur le marché de cette seule spécialité pharmaceutique commercialisée au Maroc de l'établissement pharmaceutique industriel Servier».
Officiellement, les responsables affirment que les décisions de retrait sont prises sur la base des avis d'une commission nationale consultative de pharmaco-toxico-réacto-matériovigilance et des essais thérapeutiques. Concrètement, de nombreuses décisions sur l'interdiction des médicaments au Maroc sont prises après des décisions similaires des autorités européennes notamment en France. Une décision avait été déjà prise concernant les deux médicaments placés dans le collimateur en France. Ces médicaments mis sous surveillance sont-ils tous commercialisés au Maroc ? Il faut d'abord préciser que le buflomédil, utilisé dans les artérites, est un vasodilatateur commercialisé sous le nom de Fonzylane par la firme américaine Cephalon.
Il existe également sous forme d'un générique produit par une quinzaine de firmes dont Merck et Biogaran. Ces derniers mois, plusieurs articles de presse avaient conclu que le buflomédil aurait des effets indésirables cardiaques et neurologiques parfois mortels. Pour sa part, le Nizoral provoquerait des hépatites fulgurantes. Une source au ministère de la Santé annonce que les informations publiées par les médias européens sont pris très au sérieux par les autorités sanitaires marocaines. «Une liste de 30 médicaments publiée dans une publication française est en train d'être étudiée par nos services.
Cependant, aucune décision ne sera prise avant une décision officielle concernant le retrait de ces médicaments au niveau européen. Il n'est point utile de prendre une telle décision si les autorités sanitaires en Europe ne le font pas», explique Dr Abdelhakim Zalim, de la direction du médicament au ministère de la Santé. Et d'ajouter : «Aujourd'hui, on ne peut pas se prononcer sur l'un de ces médicaments placé dans la liste.
Toutefois, je peux vous confirmer que le Nizoral et le Fonzylane sont deux médicaments qui ne me disent rien du tout. Ils ne seraient pas de facto commercialisés au Maroc à ma connaissance». D'autres responsables contactés par nos soins sont restés injoignables pendant toute la matinée.
Certains parmi eux ont tout juste refusé de commenter ces informations.
«La commission nationale de pharmacovigilance est seule habilitée à prendre une décision concernant le retrait d'un médicament ou pas. Pour l'instant, aucune décision n'a été prise par nos responsables», affirme cette source. Joints au téléphone, plusieurs pharmaciens n'ont pas confirmé la présence sur le marché marocain des deux médicaments mis sur la sellette en Europe.
Polémique
Les prix des médicaments au Maroc sont au centre d'une grande polémique enclenchée par la publication du rapport d'une mission parlementaire. Le rapport était arrivé à la conclusion selon laquelle certains médicaments commercialisés au Maroc sont plus chers que dans d'autres pays comme la France ou encore la Tunisie. Depuis, les réactions des industriels ainsi que les responsables du ministère s'enchainent entre déclarations et rapports qui confortent ou contredisent le premier rapport. Récemment, la ministre de la Santé avait annoncé qu'une étude réalisée par un cabinet international était prête. L'étude concerne les moyens à mettre en œuvre et qui sont susceptibles de faire baisser les prix des médicaments. Les détails de l'étude n'ont pas encore été officiellement dévoilés par le ministère mais l'on sait déjà que le cabinet mandaté préconise dans ses conclusions de privilégier les médicaments génériques à travers l'augmentation de la marge bénéficiaire des pharmaciens.
Repères
Veille
Une source au ministère affirme que les informations relayées par les médias internationaux sur un potentiel danger de certains médicaments sont toujours prises au sérieux.
Décision
Il semble que l'interdiction d'un médicament au Maroc est souvent prise sur la base de décisions préalables par les autorités de veille européennes.
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