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Revue de presse

Pratique médicale : la césarienne très à la mode

Le matin | Maroc | 24/11/2010

Plus de «confort», remboursement garanti, gains pour les cliniques… Beaucoup de facteurs ont fait de la césarienne la «solution parfaite» pour un accouchement de nos jours. «Je suis à deux mois de grossesse. Je commence déjà à penser au moment de l'accouchement. Avant, je me disais que l'accouchement par voie basse est la solution parfaite. Mais avec tout ce que j'entends autour de moi, je commence à changer d'avis. Je crois que je vais opter pour une césarienne. De plus, toutes celles que je connais l'ont fait, pourquoi pas moi ?», lance Loubna.

En effet, le taux de césarienne ne cesse d'augmenter partout dans le monde depuis une trentaine d'années. Au Maroc, les chiffres ne sont pas un indicateur. En raison du manque d'infrastructures dans certaines régions, les hôpitaux enregistrent un très faible taux de césarienne.

Dans les grandes villes, et en particulier dans les cliniques privées, la donne change. Ce taux de césarienne est nettement plus élevé. Elle est même devenue très tendance. «Nous avons une moyenne de 15 accouchements par semaine, ça peut être plus, comme ça peut être moins. Il s'agit des cas d'accouchement par voie basse, d'autres de césarienne pour complications, mais la plupart sont des césariennes programmées entre le gynécologue et la future maman», affirme la sage-femme d'une clinique à Casablanca. Qu'est-ce qui incite au choix de cet acte médical ?

Une opération rentable

Du côté des cliniques, une naissance par césarienne rapporte plus d'argent, beaucoup plus qu'un accouchement normal. Cela va de soi, anesthésie, chirurgie, chambre, prestations d'hôtellerie… c'est une opération qui est rentable tout comme les autres.
Certaines cliniques, qui accordent une plus grande importance aux gains, peuvent avoir recours à la césarienne, même contre la volonté de la patiente. Et ce ne sont pas les arguments qui manquent pour le médecin. «On m'a imposé une césarienne. Ma grossesse se déroulait bien, aucun problème, aucune fausse alerte, bassin suffisamment large… Le seul souci est que j'ai eu un petit retard d'accouchement. Quand je suis allée à la clinique pour connaître la cause, on m'a dit que je devais faire une césarienne d'urgence, alors que j'étais contente et convaincue, pendant toute la période de ma grossesse, que j'allais accoucher normalement », confie Nadia.

«Pendant mon séjour à la clinique, le médecin m'a donné trois excuses, toutes différentes : la position à terme du bébé est trop haut, bassin trop étroit, absence d'ouverture du col de l'utérus. Mais en réalité c'est de l'arnaque», poursuit-elle d'un air furieux. Même son de cloche pour plusieurs autres mamans qui souhaitaient accoucher normalement. Selon elles, les cliniques font tout pour avoir recours à une césarienne. Pour le docteur Touria Skalli, gynécologue et présidente de l'Association des Gynécologues Privés, la pratique de la césarienne reste une solution de secours. «Ceux qui affirment que les cliniques incitent à faire une césarienne n'ont aucune connaissance de ce qu'est le véritable métier d'un médecin gynécologue accoucheur ! Les cliniques n'ont strictement aucun rôle dans la prise de décision d'une césarienne », affirme-t-elle. Et d'ajouter : «Le gynécologue obstétricien est mû d'abord par sa vocation, celle de soigner et de sauver des vies. Un bébé et une mère en bonne santé sont ses objectifs principaux». Parfois, et voire souvent de nos jours, ce sont les femmes qui demandent à accoucher par césarienne. Cette dernière est devenue populaire parce que tout simplement c'est un mode d'accouchement qui suit
le rythme accéléré imposé par l'évolution et le progrès de notre système de vie. «Notre vie actuellement est sous l'emblème de «la maîtrise et du contrôle».

Délivrance rapide

Pourquoi perdre des heures à attendre la délivrance s'il existe un moyen de l'avoir en une vingtaine ou une trentaine de minutes ? En effet, un accouchement normal prend entre six et huit heures de travail, et parfois plus», explique le docteur Drissia Hassi Rahou, gynécologue. «Pourquoi rester à la merci des contractions qui peuvent survenir à tout moment s'il y a moyen d'éviter cela ? Une femme enceinte peut actuellement programmer en coordination avec son obstétricien le jour et même l'heure de son accouchement, le couple se permet ainsi le luxe de discuter et de décider confortablement du moment de la naissance de son enfant. Pourquoi faut-il souffrir s'il est possible d éviter la douleur ? La césarienne permet à la femme enceinte d'éviter les contractions utérines dont l'intensité de la douleur fait la phobie de beaucoup de femmes», poursuit-elle.

«A cause des mauvaises idées reçues, j'avais très peur de l'accouchement au début. Mais après une première bonne expérience, je suis très contente. J'ai opté avec mon gynécologue pour une césarienne programmée et nous avons fixé le jour de mon accouchement. Le jour J tout s'est bien passé, presque sans douleur », raconte Sanâa. Grâce à la césarienne, l'accouchement et la naissance d'un enfant peuvent faire objet d'un programme, tout comme les tâches quotidiennes du couple. Quoi qu'il en soit, un accouchement garde toujours son côté affectueux et émotionnel et présente un instant de bonheur et de délivrance.
Pour la future maman, la césarienne est bel et bien venue remplir un rôle et aider aux exigences de la vie moderne. D'autres encore souhaitent accoucher par césarienne pour des raisons esthétiques. Un accouchement par voie basse entraînera sûrement un élargissement du vagin, ce qui ne plait pas à plusieurs.

Quant au remboursement de l'assurance, ce dernier joue un petit rôle dans le choix de la méthode de l'accouchement : «Dans le cas d'un accouchement normal, nous offrons à la maman une somme de 1000 dirhams comme cadeau de félicitations sur toute la période de la grossesse. Alors que dans le cas d'une césarienne, nous remboursons les frais de l'opération comme nous le faisons pour toutes les autres interventions chirurgicales», selon une société d'assurances.

Ainsi, plusieurs facteurs ont fait de la césarienne la solution la plus adaptée à la demande des futures mamans. Mais à qui revient le choix ? «En général c'est vers le début du 9e mois qu'on peut évaluer cette probabilité. Si une patiente n'a aucune raison de recourir d'emblée à une césarienne, le médecin se doit de l'informer des risques de l'une ou l'autre des voies d'accouchement. Il doit s'efforcer de la mettre en confiance pour qu'elle ne rejette pas cette idée de l'accouchement par voie basse. Mais il faut savoir qu'à ce moment, si une complication survient, il lui sera reproché de n'avoir pas eu recours à la césarienne demandée !», indique docteur Skalli.

Côté santé

Selon le docteur Drissia Hassi Rahou, la césarienne doit rester une bouée de sauvetage et non pas un mode d'accouchement de première intention. La bonne préparation psychologique à l'accouchement et aux contractions utérines, la péridurale qui permet d'abolir la douleur tout en gardant l'effet pulsatif de la contraction utérine… avec ces moyens il faut donner à la femme enceinte la chance d'accoucher par voie basse et n'avoir recours à une extraction chirurgicale qu'en cas d'urgence et d'échec de l'extraction par les voies naturelles. La césarienne, bien qu'elle offre le confort de programmer son accouchement, d'écourter le temps du processus d'accouchement en évitant une demi-journée ou une journée de travail, elle comporte, de l'autre côté, des risques qu'il faut savoir. A noter les risques que comporte toute intervention chirurgicale en postopératoire, en particulier ceux liés à l'immobilisation ou à l'infection. Par ailleurs, le risque majeur que pourrait courir une femme césarisée est un risque à long terme, c'est celui d'une rupture utérine au cours des grossesses ultérieures, en particulier lorsque la femme ne respecte pas un délai minimum de deux ans entre deux gestations successives. Les anomalies d'insertions placentaires et toutes les complications qui en découlent sont également plus fréquentes en cas de césarienne antérieure.

Repères

Enquête de l'OMS

Le taux de césariennes réalisées est de 25,7 %, dont 1 % sans indication médicale, soit à la demande de la femme, soit en l'absence d'une indication médicale attestée.

Rapport confort-santé

Si on rapporte le confort que peut apporter une césarienne aux risques qu'elle ferait courir à une femme, il est plus sage d'en faire une solution de secours, en cas de problème ou d'échec de l'accouchement par les voies normales, qu'un choix de première intention.

Bonnes conditions

Pratiquée dans des conditions précises et en fonction d'indications médicales bien définies, la césarienne permet de sauver de très nombreuses vies, ou d'éviter des séquelles graves pour la mère ou l'enfant.

Par Hajjar El Haiti

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